Tour du Piémont - Après Ilan van Wilder, au tour d’Andrea Bagioli : Soudal Quick-Step ne veut pas mourir

Le loup a de l’ego, et pas qu’un peu. Tancé depuis quelques semaines par la possible fusion, voire l'absorption, de la Soudal Quick-Step par Jumbo-Visma, le Wolfpack ne compte pas se laisser faire sans rien dire. Exclus du secret des dieux, les coureurs de la formation belge naviguent à vue, et veulent montrer, sur le bitume, qu’ils méritent de conserver leur identité.

Deux jours après le succès d’Ilan Van Wilder sur les Trois vallées varésines, la formation dirigée par Patrick Lefévère a remis ça avec Andrea Bagioli, vainqueur jeudi du Tour du Piémont. Deux victoires sur des semi-classiques, certes, mais face à une concurrence féroce, lancée à pleine balle vers le dernier sommet de la saison, le Tour de Lombardie (samedi, à suivre sur Eurosport).

Au-delà des succès, c’est aussi la manière qui jette une pincée de nostalgie sur le macadam et nos mirettes. L’ADN offensif du Wolfpack a refait surface pour son chant du cygne. A savoir, une volonté d’animer les courses et de peser grâce à une supériorité numérique à l'avant. Sur la Coppa Bernocchi, on retrouvait d'ailleurs trois éléments de la Soudal dans le groupe de tête. Insuffisant pour battre Wout van Aert au sprint, mais utile pour rappeler à tous que la perte d’un tel collectif pèserait sur le scénario des courses.

Aidé de deux équipiers dans sa quête du jour, Bagioli, lui, a surtout voulu offrir à son écurie de toujours, ou presque (quatre ans chez Quick-Step, puis Soudal Quick-Step) un dernier succès avant de s’envoler vers la Lidl-Trek. Le triomphe de l’Italien est d’ailleurs le 55e bouquet de la saison du Wolfpack, soit le deuxième total derrière l’intouchable Jumbo-Visma. Même plongé dans "une semaine difficile" dixit van Wilder, le collectif Soudal Quick-Step a démontré qu’il fallait compter sur lui jusqu’à son dernier souffle, quitte à s’éteindre en beauté, avec un feu d’artifice sur la "Classique des feuilles mortes."