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Giro 2024 : Nairo Quintana (Movistar) effectue son retour sur la pointe des pieds

Raphaël Brosse

Mis à jour 01/05/2024 à 14:09 GMT+2

Nairo Quintana a disparu des radars à la fin de l’été 2022, suite à deux contrôles positifs au tramadol qui lui ont valu une disqualification du Tour de France tout juste achevé. Après une saison blanche, le Colombien a rebondi chez Movistar. Samedi, il sera au départ du Giro, une course qu’il avait remportée en 2014. Dix ans plus tard, son ambition sera logiquement tout autre.

Nairo Quintana (Movistar) lors du Tour de Catalogne, en mars 2024.

Crédit: Getty Images

Jusque-là, il n’a jamais fait le voyage à vide. En 2014, Nairo Quintana, 24 ans, prenait le départ du Giro pour la toute première fois. Une découverte couronnée de succès, car après s’être imposé sur l’étape-reine - dans des conditions dantesques et controversées -, le Colombien s’emparait du maillot rose et ne s’en séparait plus jusqu’à l’arrivée finale. Trois ans plus tard, le grimpeur de poche avait trouvé à qui parler en la personne de Tom Dumoulin, mais cela ne l’avait pas empêché de monter sur la deuxième marche du podium. Sa troisième participation à l’épreuve transalpine est prévue pour cette année. On peine cependant à croire qu’il y connaisse autant de réussite qu’auparavant.

Traversée du désert et retour chez son ex

Tout d’abord parce que "Nairoman" sort d’une période très tourmentée. Sixième du classement général du Tour de France 2022, le coureur d’Arkéa-Samsic s’était vu disqualifié quelques semaines après l’arrivée, à cause de deux contrôles positifs au tramadol. Il avait alors renoncé à la Vuelta afin de préparer au mieux sa défense devant le Tribunal arbitral du sport, saisi en appel. En vain, puisque l’instance l’a débouté en novembre 2022. Le point de départ d’une traversée du désert.
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Nairo Quintana al Tour de France 2022

Crédit: Getty Images

Sans équipe après avoir rompu son contrat (qu’il venait pourtant de prolonger pour trois ans) avec la formation bretonne, Quintana est rentré en Colombie. Il avait encore le droit de courir, le tramadol étant une substance interdite par les règlements de l’Union cycliste internationale mais pas par ceux de l’Agence mondiale antidopage. Pas de quoi lui permettre de retrouver une place dans une équipe World Tour, la faute à des effectifs déjà bouclés et, aussi, à une réputation forcément quelque peu entachée.
Alors, le natif de Tunja est resté chez lui en 2023. Il n’a pas abandonné le vélo, sa troisième place au championnat de Colombie sur route, derrière Esteban Chaves et Daniel Martinez. C’est finalement la plus fidèle de ses ex qui l’a rappelé. Le 28 octobre dernier, Movistar annonçait effectivement le retour du Condor des Andes, qui avait déjà porté ses couleurs avec brio de 2012 à 2019. "Avec tout ce que Nairo a apporté au cyclisme, à l’équipe elle-même et à Telefónica, nous ne pouvions pas rester les bras croisés, a insisté Eusébio Unzue, le manager emblématique de l’équipe espagnole, dans un entretien avec Mundo Deportivo. L’élément humain a également joué un rôle important dans sa signature."
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De Turin à Rome : le parcours complet du Giro 2024

Je ne serai pas là pour faire la fête
"Je suis ravi de rentrer chez moi, s’est pour sa part félicité Quintana. Cela a été une année difficile, avec des journées sans dormir, de nombreux jours d'énormes sacrifices, à monter sur le vélo et essayer d'avancer, qu'il pleuve ou qu'il fasse beau. Mais ça en valait la peine." Jusqu’à présent, sa saison de la rédemption a été contrariée par des soucis de santé. Positif au Covid-19, le coureur de 34 ans avait dû faire une croix sur O Gran Camiño, effectuant son grand retour sur une course européenne à l’occasion du Tour de Catalogne… qu’il a abandonné après une chute lors de la dernière étape.
Touché à une clavicule et au sternum, le Sud-Américain n’a pas épinglé le moindre dossard en avril. Il sera malgré tout bel et bien de la partie sur les routes italiennes, comme cela a été officialisé par son équipe ce lundi. Mais pour quoi faire, au juste ? Sa condition physique ne lui permettra vraisemblablement pas de lutter pour finir dans le Top 10 du classement général. En Catalogne, ses performances sur les trois étapes de montagne ont souligné ses lacunes du moment. À l’image de sa 50e place au Santuario de Queralt, à 14'34'' du vainqueur, Tadej Pogacar, grandissime favori du Giro 2024.
D’ailleurs, la Movistar n’a pas du tout fait le choix de bâtir une équipe au service du petit Colombien, préférant au contraire miser sur des victoires d’étape grâce, entre autres, au sprinteur Fernando Gaviria ou au grimpeur Einer Rubio. "Je peux aider mes coéquipiers", a récemment affirmé Nairo Quintana dans une interview accordée à Ciclismo a Fondo. Il sera donc prêt à assumer un rôle de grand frère. Et à batailler au cœur du peloton. "Clairement, je ne serai pas là pour faire la fête. Je serai comme un cycliste parmi d’autres, souffrant comme un fou. Je sais que ce sera comme ça à cause du chemin que je suis", a-t-il déclaré. Avant d’avouer : "Mais c'est important d'être là."
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Nairo Quintana (Movistar) en marge du Tour de Colombie 2024

Crédit: Getty Images

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