Tous casqués le 5 mai

Cette fois, le débat est définitivement clos. S'il se poursuit, ce sera de manière stérile et vaine. Car l'UCI, décidée à aller jusqu'au bout depuis le décès d'Andrei Kivilev sur Paris-Nice, a mis en application sa détermination en rendant obligatoire le casque dès lundi. Les instances dirigeantes ont été confortées dans leur position le week-end dernier, lorsque l'association des coureurs professionnels, dirigée par Francesco Moser, avait donné son accord de principe.

Dans ce climat de relatif consensus, certaines voix se sont cependant élevées du peloton pour contester cette nouvelle réglementation. Celle de Laurent Brochard ne fut pas la moins audible. Le champion du monde 1997 est contre le port obligatoire. "Je suis un professionnel, j'estime avoir le droit de décider pour moi-même et de porter un casque quand je le juge nécessaire", confie-t-il ce mois-ci dans Velo Magazine.

Face à l'argument du libre-arbitre, l'UCI apporte une réponse ferme, tout en minimisant la portée de cette contestation. "Un petit nombre de coureurs a parlé de liberté individuelle pour s'opposer à cette obligation de porter un casque. Bien que respectant ces positions, l'UCI leur demande de réfléchir aux conséquences d'une telle attitude. La mort ou le handicap à vie représente une véritable tragédie et une perte terrible pour le cyclisme", peut-on lire dans le communiqué de l'Union cycliste internationale.

Seule concession faite aux réfractaires, ils pourront courir tête nue dans les cinq derniers kilomètres des courses quand les arrivées seront jugées dans une ascension. En revanche, pas question d'ôter le casque puis de le remettre au cours d'une même étape de montagne où les cols s'enchaînent. Les contrevenants devront payer des amendes allant de 200 à 10000 francs suisses. Ils perdront également 50 points au classement UCI à chaque infraction. Le Tour d'Italie, qui débute la semaine prochaine, devrait permettre de vérifier si leport obligatoire du casque entre dans les moeurs sans remous.