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Vainqueur de sa deuxième Clasica San Sebastian : Remco Evenepoel, le nouveau chef-d'oeuvre du soliste

Julien Moreau

Mis à jour 30/07/2022 à 22:44 GMT+2

CLASICA SAN SEBASTIAN - Remco Evenepoel aime les fugues au long cours depuis le début de sa carrière. Samedi, sa passion pour l’effort solitaire a viré à la démonstration. Le Belge de la formation Quick-Step Alpha Vinyl a survolé la classique basque, samedi, au terme d'un festival, seul face à une concurrence repoussée très loin derrière. Retour sur un moment à part.

Remco Evenepoel prend les commandes : revivez son attaque en vidéo

Une rencontre peut vous changer une carrière. Alors qu’il avait tout gagné chez les jeunes, Remco Evenepoel a débuté sa carrière, en 2019, de manière plutôt consciencieuse, en apprenant les ficelles du métier bien au chaud dans le peloton. Le Belge a mis du temps à gagner et à confirmer chez les professionnels. C’est une discussion avec son coéquipier Yves Lampaert qui a fait bouger les choses.
Au soir d’une étape sur le Tour de Norvège, alors qu’Evenepoel végétait dans les profondeurs du classement, Lampaert a demandé à son compatriote de courir avec la même fougue qu’il pouvait avoir lors de ses jeunes années. Si la fugue solitaire de 60 kilomètres du champion belge n’a pas abouti le lendemain, elle a été un déclic pour celui qui a remporté une semaine après le Tour de Belgique. Et qui a été, sans le savoir alors, l'élément déclencheur de sa folle prestation samedi, pour sa deuxième victoire dans la Clasica San Sebastian.
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Evenepoel en démonstration : revivez son arrivée en solitaire

Après 2019, le même mode opératoire

En 2019 déjà, le Belge avait remporté une première fois, la classique dans le Pays basque avec brio, en partant à plus d’une trentaine de kilomètres de l’arrivée en compagnie de Toms Skujins. Une attaque à l’instinct qui lui avait permis de remporter sa première classique World Tour. Et déjà, Evenepoel avait prouvé qu’il aimait finir seul en distançant le Letton dans les derniers hectomètres de la montée de Murgil-Tontorra (2,1 km à 10,1% de pente moyenne). "Je pense que je n'ai jamais été en-dessous de 450 watts dans la montée finale", avait déclaré Evenepoel après avoir franchi la ligne d’arrivée.
Talentueux depuis son plus jeune âge, Remco Evenepoel a prouvé qu’il était un spécialiste de l’effort solitaire hors du commun. Vainqueur de huit contre-la-montres depuis le début de sa carrière, champion d’Europe en 2019 et vice-champion du monde la même année, il a les capacités nécessaires pour maintenir un effort linéaire durant plusieurs dizaines de kilomètres sans flancher. "J'ai poussé 400 watts de moyenne dans le contre-la-montre. Pour mon poids, 61 kg, c'est beaucoup", avait-il déclaré après son sacre européen.
En mai dernier, lors de l’étape-reine du Tour de Norvège, le coureur de l’équipe Quick-Step Alpha Vinyl avait frappé un grand coup en réalisant une performance stratosphérique dans l’ascension finale du Stavsro (12,1 kilomètres à 7,7%) en développant une puissance record de 6,50 watts/kilos pendant 30 minutes et 23 secondes. Aucun coureur cette saison n’a réussi à s’approcher d’une telle performance.

A quoi bon épuiser la concurrence au train avec une telle locomotive ?

Si Evenepoel a souvent profité d’un collectif bien huilé et de coéquipiers aux aguets dans le peloton pour lui permettre de prendre le large, il a démontré, cette saison qu’il pouvait se débrouiller sans l'aide de personne. Alors qu’il disputait son tout premier Liège-Bastogne-Liège, le Belge a réussi à surprendre ses adversaires en partant, seul, au sommet de la côte de la Redoute à 30 kilomètres de l’arrivée. Une attaque d’envergure semblable à celle d’Andy Schleck en 2009.
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Une puissance rare : L'attaque décisive du vainqueur Evenepoel

Lors de cette cuvée 2022 de la Clasica San Sebastian, son accélération tranchante lui a permis de se détacher et de prendre quelques mètres d’avance alors qu’il avait encore quatre coéquipiers à ses côtés. Des coéquipiers qu’il n’a pas oublié de remercier après la course : "Les gars ont fait un travail incroyable dès le début de la journée et je leur en suis reconnaissant, c'est grâce à leur travail acharné que j'ai pu arriver sur l'Erlaitz avec beaucoup d'énergie. Tout ce que j'avais à faire là-bas était d'y aller à fond, et c'est ce que j'ai fait. L'écart était bon, et j'ai maintenu le tempo après m'être dégagé, même si ce n'était pas facile avec le vent de face. Puis, j'ai roulé à fond sur Murgil Tontorra."
A le croire, le cyclisme a l'air si simple. En jaugeant son effort et en accélérant au moment opportun, il a réussi à reprendre 40’’ à tous ses concurrents lors de la montée de Murgil-Tontorra, pour finir avec deux minutes d'avance sur Pavel Sivakov (Ineos Grenadiers), 2'31" sur Tiesj Benoot (Jumbo-Visma) ou 3'28" sur Simon Yates (BikeExchange - Jayco), pourtant pas des manches. Avec de telles qualités, nul doute qu’un Monument comme le Tour de Lombardie devrait tomber, prochainement, dans l’escarcelle du petit Cannibale. Dire qu'il est en déjà à onze victoires cette saison...
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