Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Le sacre de Ballan

Eurosport
ParEurosport

Publié 28/09/2008 à 19:00 GMT+2

L'Italien Alessandro Ballan est devenu champion du monde sur route dimanche à Varèse. Sur ses terres, le triomphe transalpin est total puisque Damiano Cunego prend la deuxième place, devant le Danois Matti Breschel. Les grands favoris ont laissé la place

L'Italie a brisé la malédiction. Depuis le triomphe mémorable de Bernard Hinault à Sallanches en 1980, aucun champion du monde n'avait été couronné à domicile. La Squadra elle-même s'était cassée les dents sur cette maudite série, comme à Agrigente en 1994, lorsque Luc Leblanc l'avait emporté en Sicile. Mais dimanche, à Varèse, le vent de l'histoire a tourné. Dans une ambiance magnifique, digne des stades de football les plus chauds de la Botte dans le final, Alessandro Ballan a brisé le signe indien en parachevant la supériorité collective de son équipe.
Difficile de contester la de la victoire italienne, tant les Transalpins ont assumé leur statut de favoris d'un bout à l'autre. Lorsque l'échappée matinale, composée du Vénézuélien Richard Ochoa, du Luxembourgeois Christian Poos et de l'Ukrainien Oleg Chuzda a compté 17 minutes d'avance à 150 kilomètres de l'arrivée, ce sont eux qui ont pris les choses en main. C'était le temps des équipiers de luxe, celui notamment de Marizio Bruseghin, qui a abattu un travail phénoménal. Par la suite, les Italiens ont été de toutes les offensives. La surprise fut de voir Paolo Bettini, leader naturel de la Squadra et double tenant du titre, se dévoiler si tôt.
Les favoris pris à leur propre piège
Pour l'ultime course de sa carrière, le Toscan a en effet sonné la charge très loin de l'arrivée. Peut-être parce qu'il n'était finalement pas aussi fort qu'on le pensait. Ou plus sûrement parce qu'il était marqué de si près par le reste du peloton qu'il a estimé que sa seule chance de réussir la passe de trois était de ne pas attendre le dernier tour. C'est souvent le lot des stars dans le cadre du Mondial. Quand la pancarte du favori est trop lourde, il devient impossible de s'en défaire. Heureusement pour l'Italie, Bettini était loin de constituer son unique atout. On allait s'en apercevoir dans le dernier tour, là où tout s'est joué.
Le bon coup est parti à l'entrée de la dernière des 15 boucles du tracé lombard, avec l'émergence d'un groupe d'une quinzaine de coureurs peuplé de sérieux outsiders, mais sans grandissime favori. Ceux-là étaient derrière, pris au piège, à l'image d'Alejandro Valverde, leader d'une formation espagnole haut de gamme mais finalement battue, de Tom Boonen, ou de Bettini. A quelques minutes de la retraite, le "Grillon" s'est alors offert une dernière sortie, en serrant la main de ceux qui, quelques instants plus tard, seraient ses anciens collègues. L'explication, devant, aurait lieu sans lui.
Les Français ratent le coche
Devant, même sans Bettini, l'Italie conservait encore trois sérieuses chances de victoire avec Davide Rebellin, Damiano Cunego et Alessandro Ballan, quand l'Espagne n'avait plus que le seul Joaquin Rodriguez à sa disposition. Les Belges, avec le rapide Greg Van Avermaet, mais aussi Nick Nuyens, Jurgen Van Goolen et Philippe Gilbert, pouvaient encore rêver. La dernière ascension de la côte de Ronchi, pas assez sélective, ne fit pas la différence. Finalement, c'est en sortant comme une flèche sur le plat, à moins de deux kilomètres du but, que Ballan a décroché la timbale. Tant pis pour Rebellin et Cunego, qui n'ont pas eu l'audace et l'opportunisme de leur camarade, pourtant davantage usé physiquement. Car Ballan n'avait pas lésiné dans les tours précédents, oeuvrant pour le collectif. Perclus de crampes, il n'en pouvant plus, mais quand le maillot arc-en-ciel vous attend, la douleur s'évapore. Comme par miracle.
Il n'y a pourtant rien de miraculeux dans le sacre de Ballan. Vainqueur du Tour des Flandres en 2006, le natif de Castelfranco Veneto est un client redoutable dans les courses d'un jour. Dans n'importe quelle autre équipe, il aurait fait office de leader naturel, mais la densité italienne l'avait relégué au second plan, derrière Bettini, Cunego, ou Rebellin. Cette relative discrétion a fait sa force. Aujourd'hui, le grand triomphateur, c'est lui. Dans un Championnat du monde, il y a un vainqueur. Un seul. Les autres sont tous des battus. Y compris Cunego, deuxième sur la ligne, et qui a peut-être laissé filer une chance unique. Le Danois Matti Breschel, installé sur la troisième marche du podium, a lui aussi droit à sa dose de regrets. Et les Français dans tout ça? D'abord très présents jusqu'à l'entame du dernier tour, via Geoffroy Lequatre, Nicolas Vogondy ou Christophe Le Mével, ils ont raté le bon wagon, celui de la gloire. Sylvain Chavanel, chef de file désigné, n'a pu profiter de sa course d'attente pour sortir quand il le fallait.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité