Un succès et des regrets

Le Colombien Fabio Duarte, grâce à un démarrage décisif à 800 mètres de l'arrivée, s'est joué des trois coureurs italiens présents dans le final pour emporter le Championnat du monde espoirs (moins de 23 ans) de cyclisme sur route, vendredi à Varèse. Auteur d'une belle course, le Breton Cyril Gautier a terminé 6e et premier français.

Sur la ligne d'arrivée, l'Italien Simone Ponzi, 2e, a donné un coup de poing de rage sur son guidon. Pour cause: son équipe, à domicile, avec trois représentants dans le dernier kilomètre, avait parfaitement mené la course et il était le favori en cas d'arrivée groupée. Mais Duarte l'a précédé de quelques mètres. Le Colombien, pas vraiment attendu alors que l'arrivée semblait devoir se jouer entre une douzaine de coureurs, a anticipé le sprint avant le dernier virage, résistant au retour de Ponzi et de l'Allemand John Degenkolb (3e).

A 22 ans, il créé la surprise et offre ainsi à son pays un premier titre mondial depuis la création de la course espoirs en 1995. Pour trouver trace d'un champion du monde colombien, il faut remonter à 2002 lorsque Santiago Botero s'était emparé du titre du cotre-la-montre chez les professionnels. Côté français, Cyril Gautier s'est montré aux avant-postes. Mais, faute de parvenir à faire la différence dans la dernière bosse, le champion d'Europe de la catégorie n'a pas pu espérer grand-chose du sprint.

"J'ai des regrets parce que je ne passe pas loin du podium" , explique le Guingampais, qui s'apprête à quitter l'équipe Bretagne Armor-Lux pour la formation Bouygues Telecom de Jean-René Bernaudeau. "A la fin, personne n'attaquait et le Colombien en a profité".

"Cyril était tout seul devant, c'était dur" , analyse pour sa part l'entraîneur Bernard Bourreau, regrettant que ses coureurs, piégés au début de la course, ne soient pas parvenus à placer plus d'un des leurs parmi les échappés."Cyril a marché très fort", continue-t-il, mais il lui a manqué un soupçon d'audace. Il aurait dû attaquer, et partir dès le début de la dernière bosse. Là, il a attaqué en haut. Mais c'est trop tard, il fallait faire péter dès le début" ."Je pouvais gicler dans la bosse, mais je ne pouvais pas tenir ensuite car ils roulaient derrière moi", répond Gautier, qui fêtait ses 21 ans vendredi.