Vino, deux ans après

Ce n'est certes qu'un critérium d'après-Tour, et à ce titre pas une compétition officielle. Mais Alexandre Vinokourov va tout de même créer l'évènement mardi à Castillon-la-Bataille en effectuant sa première sortie dans le peloton depuis son contrôle positif à la transfusion sanguine sur le Tour de France en juillet 2007. Suspendu deux ans, le Kazkah peut à nouveau courir depuis le 23 juillet. L'ancien vainqueur de Liège-Bastogne-Liège n'a jamais admis sa culpabilité. "Je n'ai toujours pas de réponse sur ce qui s'est passé en 2007", s'est-il borné à répondre.

Pour les organisateurs du Critérium, c'est évidemment un joli coup de pub. "C'est sa première course après deux ans de suspension, a déclaré Georges Barrière, le patron de la course. C'est la reprise d'un coureur connu qui a fait des performances et un écart à un moment donné, quelqu'un qui a une image qui a été ternie, qui veut prouver quelque chose". Outre le coureur kazakh "qui ne sera pas la tête d'affiche du Critérium" selon M. Barrière, le meilleur grimpeur de la Grande Boucle, l'Italien Franco Pelizotti, ainsi que les principaux animateurs français du Tour, Christophe Le Mével (10e à Paris), Pierrick Fédrigo (vainqueur à Tarbes) et Brice Feuillu (vainqueur à Arcalis), seront au départ à Castillon.

Mais les regards et les projecteurs seront à l'évidence tournés vers Vinokourov. D'autant que tout le monde se demande sous quelles couleurs va courir Vinokourov. Pas sous celles d'Astana, a priori. "Sil s'aligne mardi, ce ne sera pas pour Astana", a expliqué Phillipe Maertens, l'attaché de presse de l'équipe. "Pour l'instant, aucun accord n'a été trouvé entre Alexandre Vinokourov et Astana pour qu'il puisse s'aligner sous ce maillot. Cela pourrait changer d'ici quelques jours, mais pour l'instant, il ne fait pas partie de l'équipe", a poursuivi Maertens.

Chacun pensait pourtant avoir compris que cette équipe restait, malgré tout la sienne, et avant tout la sienne. Le 2 juillet dernier, lors d'une conférence de presse tonitruante à Monaco, tenue en marge du départ du Tour de France, Vinokourov avait mis les points sur les i."Je ne m'imagine pas aujourd'hui courir dans une autre équipe qu'Astana. La Fédération kazakhe souhaite que je coure à nouveau dans cette équipe. Cette équipe a été créée par moi et autour de moi. Si Johan Bruyneel ne veut pas de moi, c'est à lui de quitter l'équipe", avait clamé le Kazakh. Deux semaines plus tard, le manager belge annonçait effectivement son départ.