Cyclo-cross - Wout van Aert termine en beauté à Benidorm, première défaite pour Mathieu van der Poel

Mission réussie pour Wout van Aert. Débarqué sans l’aplomb d’un conquérant mais conscient des bénéfices tirés de cette préparation dans les labours, le Belge a abordé son ultime sortie de la saison de cyclo-cross sans ambition débordante. Cela ne l’a pas empêché de l’emporter dimanche à Benidorm, en Espagne, sur un parcours taillé à sa mesure devant Michael Vanthourenhout (2e) et Thibau Nys (3e). Ce succès résonne d’autant plus fort pour le Flamand qu’il met un terme à la série d’invincibilité de son éternel rival, Mathieu van der Poel.

Auteur d’un départ catastrophique, épuisé par les multiples remontées et trahi par des ennuis mécaniques, le champion du monde, finalement cinquième, a essuyé trop de vents contraires pour jouer la victoire. Son principal adversaire écarté, WVA n’a pas eu pour autant la victoire facile. Si van Aert a produit une attaque tranchante à la sortie du passage au poste, lors de l’avant-dernier tour, un certain Michael Vanthourenhout s’est glissé dans son sillage.

Plombé par un gadin provoqué en heurtant un poteau, MVDP ne pouvait qu’observer de loin la lutte entre les deux Belges. "Je n'avais pas les jambes les plus fraîches, a admis le Batave après la course. Gagner était possible mais ça aurait été difficile. Mon épaule me fait un peu mal mais ça va." Van Aert a finalement décidé d’attendre la partie bitumée, juste après le passage dans le bac à sable pour faire parler sa puissance et décrocher de son train arrière le champion d’Europe.

Une chute aurait pu tâcher ce beau tableau mais le coureur d’Herentals est immédiatement remonté sur sa monture, avant de lever les bras pour la première fois de l’hiver sur une manche de Coupe du monde.

Une issue rêvée avant de bifurquer vers la route, avec en ligne de mire les classiques flandriennes au printemps. "Je me sentais plutôt fort aujourd’hui, savourait le Belge après l'arrivée. Bien sûr, Mathieu (van der Poel, ndlr) était aussi très fort mais il a été plutôt malchanceux. C’est dommage qu’on n’ait pas eu l’occasion de se battre à armes égales. Il fallait tout de même battre les autres après que Mathieu s’est arrêté. Ce n’était pas facile. Et j’en suis heureux."

Cette victoire au forceps peut-elle pousser van Aert à modifier son programme et prolonger le plaisir jusqu’aux Mondiaux (le 4 février en République tchèque) ? "C’est toujours une belle sensation de gagner mais sentir que j’avais de bonnes jambes est vraiment le plus important, préfère retenir le vainqueur du jour. C’était une très belle journée mais mon plan ne va pas changer." En 2024, WVA a (surtout) un compte à régler avec les Monuments.