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Caprilli : monter à cheval en allant dans le sens de leur nature, et non contre

Grand Prix

Publié 23/12/2018 à 12:37 GMT+1

« Les chevaux souhaitent vivre aussi naturellement que possible. » Voilà comment le légendaire cavalier puis entraîneur américain, George Morris, décrit les bases de ce qu’est être un homme de cheval. L’un de ses modèles en ce qui concerne cette pensée est l’Italien Federico Caprilli, qui a révolutionné le saut d’obstacles. Retour sur l’influence de ce militaire italien sur l’équitation moderne.

Caprilli : monter à cheval en allant dans le sens de leur nature, et non contre

Crédit: Eurosport

Le Capitaine Federico Caprilli est né en 1868 à Livourne, sur la cote ouest italienne, à une époque où, l’humanité découvrait davantage les différentes manières qu’avaient les espèces d’exprimer leurs émotions et leurs ressentis (exemple de l’homme qui hausse les sourcils lorsqu’il est supris). Ce sujet avait notamment été abordé en profondeur par le renommé Charles Darwin dans son ouvrage L’Expression des émotions chez l’homme et les animaux publié en 1872.
Des années plus tard, après être devenu instructeur de cavalerie au sein de l’armée italienne, Caprilli suit l’approche observationnelle de Darwin en réalisant une « étude de la psychologie et de la mécanique de locomotion des chevaux » à travers l’observation de photographies de chevaux sautant. Il découvrit alors que les animaux se réceptionnaient naturellement sur leurs membres antérieurs après avoir arrondi leur corps pour créer un arc dans l’air leur permettant d’entraîner l’effet de bascule. Cependant, à cette époque, la tradition équestre voulait que les cavaliers soient assis très en arrière avec des étriers longs afin de pouvoir se jeter vers la croupe du cheval au dessus de l’obstacle. Cette position avait pour effet que les chevaux se réceptionnaient davantage sur leurs membres postérieurs.
En réponse à ses observations, Caprilli lança la technique actuelle de se pencher en avant sur le saut mettant ainsi le poids du cavalier plus au centre de la selle, juste à l’arrière des épaules des chevaux. « Il fit raccourcir les étriers des cavaliers, les enleva de la partie arrière du dos des chevaux afin de les laisser sauter naturellement plutôt que de demander au cavalier de les soulever sur l’obstacle », explique John Strassburger dans son rapport en anglais appelé Journal du cheval. Cette approche, ajoute Strassburger « permet au cheval de devenir un partenaire en charge de son propre équilibre. »
Sur la même idée, Caprilli a aussi favorisé une approche minimaliste de l’utilisation de ce que George Morris appelle « les aides artificielles qui contraignent les chevaux et vont à l’encontre de son corps. » D’une certaine manière, il incite à ce qu’on respecte les instincts naturels de l’animal plutôt que de les casser et de lui inculquer de nouveaux mouvements artificiels.
Dans tous les cas, alors que l’Histoire même de l’entrainement de chevaux est un sujet complexe, Strassburger offre une bonne vision générale en disant que « déterminer qui est le chef a toujours été au cœur de la relation avec mes chevaux depuis que les Hommes ont commencé à les atteler et les monter il y a plusieurs siècles. » Il a en effet observé que « avant la Renaissance, l’entrainement des chevaux en Europe n’incluaient que des artifices durs permettant aux hommes de soumettre l’animal. Mais, durant la Renaissance, les écoles de cavalerie française et italienne ont mis en avant le fait que les chevaux n’étaient pas nécessairement mauvais ou mal intentionnés mais souvent mal compris et mal gérés. »
Il ajoute, « demandez vous quel est votre but lorsque vous entrainez un cheval. Essayons-nous de créer des robots qui ne font que ce que nous leur demandons mais sans aucun enthousiasme ? Ou essayons-nous de développer un partenariat avec un animal qui répondrait correctement à nos aides tout en étant capable de penser et d’agir de lui même avec enthousiasme, un partenaire qui puisse parfois nous sauver la mise en corrigeant nos erreurs ? »
Dans cette tradition de travail avec les chevaux plutôt que des les contraindre, George Morris dit « Pour moi, je regarde d’abord ce que veut le cheval. Nous travaillons avec des espèces vivantes qui ont des sentiments. Et nous sommes responsables de cet être vivant. »
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