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Finaliste des Championnats du monde de fléchettes à 16 ans, le prodige Luke Littler enflamme l’Angleterre

Paul Citron

Mis à jour 03/01/2024 à 17:45 GMT+1

Il est le nouveau visage éclatant d’une discipline en plein boom. Luke Littler n’a pas fêté ses 17 ans, mais il a fait tomber toute l’Angleterre sous son charme adolescent en l’espace de deux semaines. Amateur revendiqué de kebabs, le prodige s’apprête à disputer la finale des Championnats du monde de fléchettes ce mercredi soir, fort d’une notoriété qu’il accueille avec un flegme impressionnant.

Luke Littler, la nouvelle coqueluche des fléchettes, à l'Alexandra Palace de Londres le 30 décembre 2023.

Crédit: Getty Images

Vous ne vous retournerez pas sur votre chemin, si vous croisez Luke Littler dans les rues de Londres en ce début du mois de janvier. En revanche, tout le monde autour de vous accourra. Car même s’il ne mesure qu’un mètre 70 et que ses poignées d’amour – pour les kebabs – n’en font pas un gamin élancé, cet ado de 16 ans est devenu en deux semaines à peine la nouvelle star du Royaume-Uni.

Un ado plein de sang-froid

Ce mercredi soir, Littler va défier Luke Humphries en finale des Championnats du monde de fléchettes, devant la foule chauffée à blanc de l’Alexandra Palace de Londres. Il est le plus jeune joueur de l’histoire à atteindre ce stade de la compétition. Suffisant pour le faire vaciller ? Il y aurait de quoi. Mais c’était déjà vrai lors des demi-finales ce mardi : et ça ne l’a pas empêché de l’emporter 6 manches à 2 contre Rob Cross, le champion du monde 2018.
"Quand je suis arrivé ici, mon ambition était de gagner mon premier tour, c’est tout", souriait le gosse, après sa qualification en finale. C’est certainement pour cela que dans son polo violet au liseré jaune, d’un genre que seules les compétitions de fléchettes savent mettre à l’honneur, Luke Littler paraît imperméable à la pression. Après avoir débuté le tournoi le 20 décembre dans un anonymat quasiment total, l’Anglais a enchaîné les victoires de prestige, faisant montre d’une facilité et d’un flegme déconcertants pour son très jeune âge sur le pas de tir.

Devenu star en 10 jours

La nouvelle fièvre qui s’est emparée de la discipline sur les réseaux sociaux n’a pas laissé passer la percée du gamin. De quelques centaines, Luke "The Nuke" ("La bombe atomique") est passé à près de 500 000 abonnés sur Instagram. Manchester United, son club de cœur, l’a déjà invité à Old Trafford. Plusieurs joueurs de Premier League tels qu’Aaron Ramsdale, Declan Rice ou James Maddison y sont allés de leur selfie viral avec le garçon. Une enseigne de kebabs londonienne a promis des repas gratuits à vie au prodige, qui a confié engloutir rituellement un döner après chaque match, s’il enlevait le titre de world champ ce mercredi.
Même lorsqu’il a provoqué fin décembre un bad buzz en posant pour le Sun, journal très peu apprécié dans sa région d’origine depuis la couverture déplorable du drame de Hillsborough en 1989, le garçon n’a pas paniqué. "L’attention que je reçois de la part des médias est entièrement nouvelle pour moi, et je n’ai pas bien compris ce que l’on m’a demandé de faire", a-t-il reconnu sur ses réseaux sociaux avant de présenter ses excuses. Affaire close. Comment lui en vouloir ? Le gosse est déroutant de sincérité, comme lorsqu’on lui demande ce qu’il pourrait bien acheter grâce au prize money de 500 000 livres (environ 577 000 euros) qui lui tend les bras, en cas de victoire en finale des Mondiaux. Un survêtement Under Armour, un nouveau manteau, et des points FIFA pour jouer à la Xbox. Normal, il a reçu une nouvelle manette en cadeau à Noël.
C’est le Mozart des fléchettes
L’explosion au plus haut niveau de cet ado de 16 ans, auquel on donnerait bien le double pour sa pilosité et son aisance face à la cible, n’a pas surpris tout le monde. "C’est le Mozart des fléchettes", s’enthousiasme Thibault Tricole à son sujet. Il est le premier Français à avoir participé aux Mondiaux, il a passé le premier tour avant d’être éliminé, et s’il reste abasourdi par les performances du jeune Anglais, il connaissait déjà son potentiel. "A 2 ou 3 ans, il a commencé à tirer sur une cible. A 6 ans, il score son premier 180 sur une vraie cible. A 14 ans, il réussit son premier 9 flèches, la manche parfaite, chose que je n’ai encore jamais réalisée", s’esclaffe le Tricolore.
Béni des dieux de la discipline et touché par la grâce depuis le début des Mondiaux, Luke Littler a la couronne au bout des doigts. Il ne lui reste plus qu’à triompher de Luke Humphries, ce mercredi soir, pour s’en emparer. Et pour cela, le rituel de la journée est bien établi. "Dans la matinée, je vais comme d’habitude opter pour une omelette jambon-fromage. Ensuite, je vais venir au salon, manger une pizza et aller m’entraîner sur le pas de tir. C’est ce que j’ai fait pour chaque match." Et ça ne changera pas aujourd’hui.
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