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Drew au but

Eurosport
ParEurosport

Publié 05/02/2010 à 13:04 GMT+1

Longtemps, ils ont été nombreux à douter de Drew Brees. Mais à La Nouvelle-Orléans, il a trouvé un terrain propice à son éclosion. Aujourd'hui, le quarterback des Saints est devenu une authentique star. S'il remporte le Super Bowl dimanche, il entrera dans la caste des très grands.

2010 NFL New Orleans Drew Brees

Crédit: Reuters

Voilà, il est y est. C'est son heure. Dimanche, Drew Brees, 31 ans, tient une occasion unique de s'inscrire parmi les grands quarterbacks de ce début de siècle. Chouchou des joueurs de fantasy depuis quelque temps déjà avec ses statistiques affolantes, il est en train de devenir, aussi, un grand joueur dans la réalité. Un quarterback qui gagne. Avec le general manager Mickey Loomis et le coach Sean Payton, Brees est le troisième homme essentiel de la success story actuelle des Saints. Ils ne sont pas les seuls, bien sûr, mais rien n'eut été possible sans eux et ils ont été à la base de tout. Brees est devenu un dieu en Louisiane. Les fans des Saints le surnomment même "Breesus Christ".
L'histoire de Drew Brees est belle aujourd'hui. Elle sera peut-être magnifique dans quelques jours. Mais il ne faut oublier que celui qui est désormais adulé par toute une ville a dû passer outre, tout au long de sa carrière, le scepticisme ambiant autour de sa personne. Le doute est né très tôt. Après une brillante carrière universitaire à Purdue, on voit en lui un milieu de premier tour de draft. Mais les scouts s'interrogent. Trop petit (1.83m). Un bras un peu juste au niveau puissance. Puis ce sentiment que s'il a brillé à la Fac, c'est surtout parce que son équipe jouait pour lui. Bref, le scepticisme, déjà. Résultat, le natif de Dallas glisse dans la hiérarchie. Il ne sera sélectionné qu'au début du deuxième tour, par San Diego. C'est ce même scepticisme qui incitera les Chargers, trois ans plus tard, à miser sur un autre jeune quarterback annoncée comme une vedette, Philip Rivers.
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2010 NFL New Orleans Drew Brees

Crédit: Reuters

Il suscitait le doute, il inspire la crainte
Brees était pourtant persuadé de pouvoir mener les Chargers vers les sommets. Un avis manifestement pas partagé par ses dirigeants. Malgré deux saisons remarquables en 2004 et 2005, qui lui vaudront ses premières nominations au Pro Bowl, la franchise californienne va gentiment lui monter la porte. Pas brutalement, mais subtilement, en lui proposant un nouveau contrat que l'intéressé ne pourra juger acceptable. A la décharge des Chargers, la sévère blessure à l'épaule contractée par Drew Brees fin 2005 avait de quoi refroidir. Quoi qu'il en soit, se sentant poussé vers la sortie, il va partir. New Orleans, via Mickey Loomis, aura l'intelligence de sauter sur l'occasion. A l'époque, on ne peut pourtant pas dire que ce choix fasse l'unanimité, comme le rappelle Loomis lui-même: "Il est facile de dire aujourd'hui que Drew est un grand joueur, mais tout le monde n'était pas de cet avis il y a quatre ans quand nous l'avons engagé. Mais je n'ai jamais eu de doutes. Tout était là, du talent au professionnalisme."
En quatre saisons avec les Saints, Brees a mené sa nouvelle équipe au Super Bowl, plus une finale de conférence. Il est à la tête de l'attaque la plus spectaculaire de toute la NFL et son nom a longtemps circulé pour le titre de MVP cette année. Dans sa carrière, il a déjà lancé pour 30.000 yards et 200 touchdowns. Regardez les stats de certains Hall of Famers, comme Jim Kelly, Steve Young ou Bob Griese, et vous verrez que Brees n'est pas si loin. Le tout à seulement 31 ans. Il a définitivement balayé les doutes. Tout le monde le craint. "Je ne comprends pas comment des gens ont pu se poser des questions sur ses capacités physiques, s'interroge Sean Payton, entraîneur comblé. Il n'a peut-être pas l'air comme ça, mais Drew est un athlète exceptionnel. Il a tout ce qu'il faut pour être un grand quarterback, à commencer par ces mains géantes. Il est précis, instinctif, et c'est un sportif né, hyper doué pour toutes les disciplines. Il joue très bien au tennis, au baseball, au basket. Surtout, c'est un compétiteur. Il aime gagner, il sait gagner."
"Je devais venir ici pour devenir moi-même"
Par-delà les clichés, Drew Brees est dont un authentique athlète doublé d'un gros bosseur. Sean Payton aime raconter une anecdote qui date de la saison dernière. "C'était durant notre semaine off. On ne jouait pas le week-end et les gars avaient quelques jours de libre. Je suis passé au centre d'entrainement pour régler deux ou trois choses et je vois Drew, tout seul, en train de lancer le ballon, encore et toujours. Je m'approche et je lui demande ce qu'il fait. Il m'explique qu'il est là depuis deux heures et qu'il était déjà là la veille, à travailler tout seul pour travailler son timing. Il n'avait rien dit à personne. Il bossait, c'est tout." Scott Fujita, le linebacker des Saints, décrit lui aussi son quarterback comme un travailleur acharné. "Ce n'est pas la caricature du quarterback comme peuvent l'être certains. Ce n'est pas une diva, une primadonna", explique-t-il.
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2010 NFL New Orleans Drew Brees

Crédit: AFP

Brees ou la star anti-star. Sans doute parce que rien ne lui a jamais été donné. Cette gloire, il a dû se la peler. Les épreuves, il connait. Du manque de soutien évoqué plus haut à la mort tragique de sa mère, l'été dernier (NDLR: elle s'est suicidée à l'âge de 59 ans. Brees a longtemps entretenu avec elle une relation conflictuelle mais ils étaient devenus plus proches récemment), il a tout surmonté dans un passé récent. Sûr de sa force, il ne se laisse jamais déborder par le doute ou l'émotion. C'est ce qui fait de lui un incontournable leader chez les Saints. Aujourd'hui installé parmi l'élite des quarterbacks du pays, il ne lui reste plus qu'à obtenir un titre pour devenir définitivement l'égal d'un Manning ou d'un Brady. "Il a déjà prouvé tant de fois aux gens qu'ils avaient tort de ne pas croire en lui que je le verrai bien, une fois encore, leur montrer qui il est vraiment dimanche", souffle Sean Payton. A l'évidence, les Saints comptent plus que jamais sur cet homme en qui ils ont eu le mérite de croire. Quoi de plus normal. Il leur a tant apporté. Mais la réciproque est vraie. Brees se sent lui aussi redevable à cette ville. "Venir à La Nouvelle-Orléans fut la meilleure décision de toute ma vie, juge-t-il. Ma carrière a pris une autre dimension, j'ai fondé une famille et j'ai créé ma fondation. Je ne crois pas au hasard. Je devais venir ici pour devenir moi-même."
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