Les attaques au crible

Green Bay - Aaron Rodgers a patienté sagement pendant trois ans derrière la légende vivante du Pack, Brett Favre. Puis il a eu sa chance, enfin. Ses premiers pas en tant que titulaire ont rapidement montré qu'il pouvait devenir un très bon quarterback. Mais depuis quelques mois, il est devenu évident qu'il pouvait devenir un très grand. Ce n'est pas le plus physique ni le plus rapide, mais c'est un formidable passeur, très à l'aise dans sa poche de protection. Rodgers est vraiment bouillant depuis deux mois et particulièrement au cours de ces playoffs, même si, statistiquement, il a été faiblard en finale de conférence face à Chicago. Seule incertitude: comment la star des Packers gérera-t-elle l'évènement pour sa première finale?

Note: 9/10

Pittsburgh - Ben Roethlisberger, lui, dispute son troisième Super Bowl. L'expérience est de donc son côté. Big Ben affole rarement les compteurs (Pittsburgh n'a pas besoin de ça), mais c'est un redoutable "clutch player", comme en témoigne son bilan en playoffs (10 victoires, 2 défaites). Ne surtout pas lui laisser une occasion de gagner le match... Joueur très physique, mais très mobile pour son poids, il n'est jamais aussi dangereux que lorsqu'il quitte sa poche. Son image a été sérieusement écornée après deux plaintes pour agression sexuelle ces 18 derniers mois. Aucune charge n'a été retenue contre lui, mais son comportement douteux lui a tout de même valu d'être suspendu 4 matches en début de saison. Reste que, sur le terrain, il n'a pas beaucoup d'équivalents à son poste.

Note: 9/10

Green Bay - Ryan Grant devait être le complément idéal d'Aaron Rodgers. Mais sa blessure à la cheville dès le 1er match de la saison face à Philadelphie a mis un terme à sa saison. On pouvait alors craindre que l'attaque des Packers devienne unidimensionnelle. Mais l'émergence subite du rookie James Starks a changé la donne. Après avoir bénéficié de seulement 29 portées de balle en saison régulière, ce quarterback de formation a explosé en playoffs. Il a relégué Brandon Jackson à un rôle secondaire. Attention également au polyvalent John Kuhn, souvent utilisé près de l'en-but. Pas de stars donc, mais un trio intéressant.

Note: 7/10

Pittsburgh - Drafté au premier tour par Pittsburgh en 2008, Rashard Mendenhall a connu une progression constante depuis. Il est devenu un élément important du jeu offensif des Steelers. Très solide en saison régulière (1273 yards, 13 touchdowns), il a été déterminant en playoffs, inscrivant deux TD face à Baltimore avant de détruire la défense des Jets (121 yards gagnés au sol). Il n'a que 23 ans mais appartient déjà à l'élite avec un excellent compromis puissance/vitesse et une faculté à repousser les plaquages. Isaac Redman et Mewelde Moore complètent l'escouade des Steelers, mais leur rôle reste le plus souvent mineur, même si Redman a parfois été impliqué dans des jeux clés cette saison.

Note: 8/10

Green Bay - Les Packers disposent peut-être du corps de receveurs le plus dense et le plus complet de toute la ligue, avec un quatuor de très haut niveau. Il y a d'abord Greg Jennings (76 réceptions, 1265 yards, 12 TD), le leader de cette unité et une des stars de la NFC à son poste. Viennent ensuite le vétéran Donald Driver (35 ans, 51 réceptions, 4 TD) et deux éléments plus jeunes, Jordy Nelson (45 réceptions, 2 TD) and James Jones (50 réceptions, 5 TD). Tous ont dépassé les 500 yards cette saison. Le poste de tight end est plus léger, surtout depuis la blessure de Jermichael Finley, contraint de mettre un terme à sa saison à la mi-octobre. Le rookie Andrew Quarlees a montré des choses intéressantes, mais son rôle reste mineur pour l'instant.

Note: 8,5 /10

Pittsburgh - Le départ de Santonio Holmes à l'intersaison aurait pu laisser Pittsburgh bien dépourvu. Mais les jeunes ont répondu aux attentes, dans des proportions inespérées. Mike Wallace d'abord. Pour sa deuxième saison, le dragster a littéralement explosé. L'an dernier, il était numéro 3. Holmes parti, il devait être le numéro 2 mais il a supplanté le vieillissant Hines Ward (34 ans), même si ce dernier reste une figure emblématique. Mais Wallace est la cible privilégiée de Roethlisberger. Toujours aussi dangereux sur les big plays (21 yards en moyenne par réception et 9 TD de 29 yards ou plus), il a toutefois étoffé son jeu. Mais durant les playoffs, les défenses se sont focalisées sur lui, limitant sa marge de manoeuvre. Heureusement, le tight end Heath Miller (bon receveur, redoutable bloqueur) offre une bonne soupape de sécurité à Big Ben. Surtout, il peut compter sur ses deux rookies, Emmanuel Sanders et Antonio Brown (auteur de deux réceptions décisives en playoffs), les deux bonnes pioches des Steelers lors de la dernière draft au poste de receveur.

Note: 7,5/10

Green Bay - Face à la défense très agressive des Steelers, le front five de Green Bay aura du boulot dimanche. La ligne offensive des Packers n'est pas la meilleure du pays, notamment pour ouvrir des brèches dans le jeu de course. Mais elle dispose tout de même d'éléments de qualités. Le tackle gauche Chad Clifton est un Pro Bowler. A l'intérieur, le guard Josh Sitton est également très solide. Scott Wells (centre) et Daryn Colledge (right guard) tiennent aussi la route. Reste le tackle droit, le rookie Bryan Bulaga. L'ancien d'Iowa est devenu titulaire plus tôt que prévu après la blessure de Mark Tauscher. Il a beaucoup progressé ces dernières semaines, mais il risque de passer un dimanche agité face à LaMarr Woodley.

Note: 6,5 / 10

Pittsburgh - Depuis maintenant plusieurs saisons, c'est le maillon faible du roster de Pittsburgh. Ce sera encore le cas dimanche, surtout après le forfait du centre Maurkice Pouncey. Victime d'une entorse de la cheville en finale de conférence, le rookie ne sera pas rétabli à temps. Une très lourde perte pour les Steelers, car Pouncey s'est imposé comme un des meilleurs joueurs de la NFL à ce poste stratégique. Il a 21 ans mais joue comme s'il en avait 28. Il est devenu le premier centre rookie à être élu au Pro Bowl depuis 1955! Il va manquer, autant dans le jeu au sol que dans la protection de Roethlisberger. D'autant que Pittsburgh a déjà perdu en début de saison ses deux tackles titulaires, Colon et Starks. A noter le savoureux destin du vétéran Flozell Adams (35 ans), qui a joué plus de dix ans à Dallas et revient au Texas pour jouer le Super Bowl après avoir été coupé par les Cowboys voilà quelques mois.

Note: 5,5/10

Green Bay - Mason Crosby est un des kickers les plus puissants de la NFL. En quatre ans, il a déjà réussi quatre FG à 50 yards ou plus. Dommage qu'il manque de constance (78% de réussite en carrière). Cette saison, il a signé un 22 sur 28 correct, sans plus. Attention aux kickoffs également (seulement 4 touchbacks en 2010). Le jeune punter Tim Masthay s'est déjà imposé comme le meilleur élément de l'unité spéciale de Green Bay, avec 25 dégagements dans les 20 yards adverse. Aucun Packer n'avait fait aussi bien depuis neuf ans. Personne n'a oublié que lors de la dernière victoire des Packers au Super Bowl, en 1997, Desmond Howard avait marqué un touchdown sur retour de kickoff. Mais dans de domaine, Green Bay n'apparait qu'au 26e rang cette année (20.1 yards en moyenne par retour). Nelson et Shields ne constituent pas des menaces redoutables.

Note: 6,5 / 10

Pittsburgh - Les Steelers ont changé de kicker et de punter en cours de saisons. Un choix et une contrainte. Longtemps, Jeff Reed s'est vu pardonner ses excès en dehors du terrain parce qu'il était efficace chaque dimanche. Mais cette année, il a raté beaucoup de coups de pied importants. Trop. Exit Reed donc et bienvenue Shaun Suisham. Ce dernier n'a pas déçu, avec 14 field goals réussis sur 15 en saison régulière. Mais son bilan en playoffs, sur l'ensemble de sa carrière, est nettement moins convaincant. C'est pour cette raison Washington et Dallas ne l'avaient pas conservé. Ses kickoffs sont parfois suspects. Le punter Daniel Sepulveda, lui, s'est blessé. Son remplaçant, Jeremy Kapinos, n'est pas aussi performant. Il manque de puissance. Emmanuel Sanders, Antonio Brown et Antwaan randle El se partageront le boulot sur les retours de coup de pied et de punt. Brown apporte une certaine explosivité dans ce domaine.

Note: 7/10