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Super Bowl XLVIII: Jim et John Harbaugh prêts pour le "Harbowl"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 31/01/2013 à 23:06 GMT+1

Dimanche, le Super Bowl 2013 opposera Baltimore à San Francisco. Deux équipes entraînées par... deux frères. John et Jim Harbaugh. Tout le monde en parle.

2013 Super Bowl Jim Harbaugh John Harbaugh

Crédit: From Official Website

C'était en novembre 2011. Le jour de Thanksgiving. San Francisco se déplaçait à Baltimore. Un évènement. Pas tant le match en lui-même que l'identité des deux entraineurs. Deux frères. Jim Harbaugh chez les 49ers. John Harbaugh du côté des Ravens. Pour la première fois, deux frères se retrouvaient face à face au poste de head coach. Cette confrontation inédite avait, déjà, produit pas mal de buzz à l'époque. Imaginez un peu l'impact de telles retrouvailles maintenant qu'elles vont se produire dans le cadre du Super Bowl, le plus gros évènement sportif (et même au-delà) aux Etats-Unis. Dimanche, Baltimore et San Francisco seront opposés pour le titre suprême. Au point que le Super Bowl a été renommé le "Harbowl".
Les deux frangins font pour tout minimiser cet aspect du match. Pour se protéger, sans doute. Par respect pour leurs joueurs, aussi. Mais rien n'y fait. Tout ramène au Harbowl. Et ce n'est pas illégitime. L'histoire est réellement extraordinaire. Il y aux Etats-Unis des centaines d'entraineurs, tant les staffs sont dense, du head coach aux coordinateurs, offensif et défensif, sans parler des équipes spéciales, ou de ceux qui ne s'occupent que d'un poste spécifique, qu'il s'agisse du quarterback, des linebackers ou des runnings backs par exemple. Au total, de la NFL aux Universités, il existe donc une foule de techniciens. En retrouver deux de la même famille au poste d'entraineur en chef en NFL, c'était, déjà, quelque chose d'exceptionnel. Qu'ils composent l'affiche du Super Bowl, c'est donc historique, et le terme n'est pas galvaudé.
Jim Harbaugh: "On ne peut pas se permettre de penser à l'autre"
C'est d'autant plus remarquable qu'ils sont plutôt neufs au plus haut niveau. John Harbaugh, l'ainé, du haut de ses 50 ans, a pris les commandes des Ravens en 2008. Jim, d'un an son cadet, a de son côté été nommé à la tête des Niners en 2011, après avoir fait ses classes dans diverses Universités, notamment à Stanford. Il boucle donc seulement sa deuxième saison en NFL. Des deux, c'est John qui possède le plus grand vécu. Après une carrière de jouer mort-née, il a pour ainsi dire toujours été coach. Comme son père, Jack, qui a écumé les bancs de touche pendant quatre décennies. "Il était passionné de sciences politiques et j'ai cru un moment qu'il se lancerait dans ce domaine. Mais à la sortie de l'Université, il a décidé qu'il voulait entrainer et s'y consacrer à fond" explique le paternel.
Jim, lui, a été un quarterback de qualité. Sans être une star à la Aikman, Favre, Young ou Elway, ses congénères des années 90, il a connu ses moments de gloire, notamment en amenant les Colts en finale de conférence en 1996. Son aptitude à briller dans le dernier quart-temps lui avait valu le surnom de "Captain comeback". Mais quand il est passé de l'autre côté de la barrière en 2002, en tant que coach des quarterbacks d'Oakland, John avait déjà 17 années de coaching derrière lui. Ce qui fait dire à Jim qu'il n'est "pas la moitié du coach qu'est aujourd'hui son frère". Fausse modestie? Réalisme, rétorque-t-il: "Je n'ai pas la moitié de son expérience, de ses victoires, de ses victoires en playoffs. C'est vraiment un très grand coach. Je crois qu'il pourrait s'occuper de n'importe quelle phase du jeu et figurer parmi les meilleurs."
A l'évidence, l'issue du Super Bowl pèsera dans leur place à tous les deux dans le gotha. La difficulté, pour eux, est double. D'abord, ne pas se laisser déborder par l'aspect émotionnel qu'implique une telle situation. "On ne peut pas se permettre de penser à l'autre, confie John Harbaugh. C'est dur, parce que chacun de nous aimerait pouvoir soutenir l'autre, mais ce n'est évidemment pas envisageable". L'autre écueil, c'est de se laisser envahir par cette histoire si particulière, au détriment de la préparation elle-même. "Franchement, je suis heureux et fier d'être au Super Bowl contre mon frère. Pour la famille, pour nous, c'est extraordinaire. Mais c'est mon premier Super Bowl, John aussi, et je pense que nous aurions préféré ne pas avoir à gérer ce paramètre.Il faut essayer de faire abstraction du reste. Le prochain match est le plus grand qui soit. Peu importe qui est le coach en face, et la relation que je peux avoir avec lui. Voilà ce que sera mon approche."
"J'aimerais tellement que ça se termine sur un match nul"
Pour satisfaire l'appétit journalistique (et public), les deux frères ont décidé de donner une conférence de presse commune cette semaine en amont du match. Un fait inédit. Mais la situation l'est. Pour le reste, pas question d'épiloguer plus longuement. D'ailleurs, depuis les finales de conférence, ils n'ont échangé que quelques textos, pas plus. Alors les médias se sont tournés ces derniers jours vers la famille. Jack, le père, qui a donc transmis à ses fils le virus du coaching. Jackie, la mère. Et Joanie, la petite sœur, mariée à… Tom Crean, le coach de l'équipe universitaire d'Indiana, les Hoosiers. Une conférence de presse téléphonique avec toute la famille a même été organisée, au cours de laquelle un auditeur a demandé s'il était vrai que "Jim était le fils préféré de la famille". Maman Harbaugh était prête à s'insurger lorsque Joani a reconnu la voix de son frère, John.
Tous vivent deux semaines excitantes. Mais le match en lui-même risque d'être plus pénible à appréhender. "On a pu expérimenter ça lors du match de l'an dernier, confie Jack Harbaugh. Après la rencontre, je suis allé dans le vestiaire des Ravens. John était là, tout sourire, et ses joueurs sautaient partout. Je me suis dit que personne n'avait besoin de moi ici. Alors je me suis rendu dans le vestiaire des 49ers. Il n'y avait pas un bruit, c'était pesant, Jim avait les mains sur sa tête. D'un côté, l'euphorie de la victoire, de l'autre l'agonie de la défaite. Je m'attends à revivre ça le week-end prochain." Quand on a son fils au Super Bowl, on a envie de le soutenir. Quand on en a deux, on a envie que ça se termine. "Nous serons neutres évidemment, glisse Jackie. Je sais qu'il y aura un gagnant et un perdant. Mais j'aimerais tellement que ça se termine sur un match nul. La NFL ne peut pas nous arranger ça?" Les Harbaugh Brothers ont mis la NFL à leurs pieds, au point de rebaptiser le Super Bowl. Mais ils n'ont pas encore ce pouvoir-là…
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2011 Harbaugh Family

Crédit: AFP

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