A 70 ans, Henri Michel s'en est allé

C'est une figure du football français qui nous a quittés. Et une légende d'un club, le FC Nantes. Ce mardi, les Canaris pleurent Henri Michel. L'ancien milieu de terrain et sélectionneur des Bleus est décédé à l'âge de 70 ans des suites d'une "longue maladie", selon le FC Nantes. Joueur mythique du FC Nantes, international à 58 reprises avant de prendre les commandes de l'équipe de France (de 1984 à 1988) puis de se muer en sélectionneur prêt à relever tous les défis, notamment sur le continent africain (Cameroun, Maroc, Tunisie, Côte d'Ivoire...), il s'est imposé au fil des années comme un personnage incontournable de la planète football. Mais c'est bien à Nantes qu'il a laissé une image indélébile en tant que joueur.

Parler d'Henri Michel, c'est raconter les grandes heures du FC Nantes. Parler du FC Nantes, c'est forcément évoquer Henri Michel. Arrivé en 1966 sur les bords de la Loire, le natif d'Aix-en-Provence n'a ensuite plus jamais porté un autre maillot en club que celui Jaune et Vert. Seize saisons dans l'élite, plus de 640 matches avec le FCN... A une époque où Saint-Etienne écrit sa légende, Henri Michel remporte trois titres de champion de France (1973, 1977, 1980) et une Coupe de France (1979).

Milieu de terrain relayeur de talent, joueur très élégant, Henri Michel deviendra un capitaine emblématique des Canaris et un maillon fort du fameux "jeu à la nantaise". Il reculera finalement sur le terrain pour terminer sa carrière libéro. Seul bémol : il n'aura jamais réussi à vraiment concrétiser ses belles années nantaises sur la scène européenne, malgré une demi-finale de Coupe des coupes (1980). En équipe de France aussi, il a longtemps été un membre clé des Bleus avec ses 58 sélections et une Coupe du monde jouée (1978), même s'il n'a pas eu le même impact qu'en club.

Si son parcours de joueur a marqué les esprits, les plus jeunes se souviennent surtout de lui dans le costume de sélectionneur. Son leadership sur le terrain le laissait présager. Il a vite pris la voie des bancs, une fois les crampons raccrochés. Dès 1982, il prend ainsi en charge l'équipe de France Olympique avec laquelle il remporte la médaille d'or face au Brésil (2-0) lors des JO 1984 à Los Angeles. Sur cette lancée, il sera nommé à la tête de l'équipe A, tout juste sacrée à l'Euro 1984. A 36 ans !

Sous sa direction, les Bleus vont notamment écrire l'une de leur page mythique lors de la Coupe du monde 1986 au Mexique. Une aventure terminée à une frustrante troisième place après une défaite face à l'Allemagne (2-0). Mais marquée par ce grandiose quart de finale à Guadalajara contre le Brésil de Zico et Socrates (1-1 a.p., 4-3 t.a.b.), resté dans l'histoire comme l'une des plus belles rencontres jamais jouées lors d'un Mondial.

Après avoir vu son équipe manquer la qualification pour l'Euro 1988, Henri Michel laissera sa place à un certain Michel Platini. Et pour lui, ce fut le début de sa vie de globe-trotteur des bancs. Après un bref passage au PSG (1990-91), il enchaînera les clubs (Al Nasr, Aris Salonique, Raja Casablanca, Al Arabi Doha, Raja Casablanca…) et les sélections (Cameroun, Maroc, Emirats arabes unis, Tunisie, Côte d'Ivoire, Guinée équatoriale ou encore Kenya). Avec plus ou moins de succès.

Champion d'Afrique (2003) avec le Raja Casablanca ou encore finaliste de la CAN 2006 avec la Côte d'Ivoire, il aura participé à quatre Coupes du monde en tant que sélectionneur (1986, 1994, 1998, 2006). C'est bien un monument du foot qui s'en est allé.