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Barrages Coupe du monde 2018 : Les 1001 facettes de capitaine Paolo Guerrero (Pérou)

Antoine Donnarieix

Mis à jour 15/11/2017 à 23:18 GMT+1

BARRAGES COUPE DU MONDE 2018 - Pour son barrage retour contre la Nouvelle-Zélande (jeudi à 3h15) où tout le pays attend une qualification au Mondial après celle de 1982, le Pérou va devoir se passer des services de son capitaine Paolo Guerrero. La faute à un contrôle antidopage positif qui va handicaper sa sélection. Un énième coup de Trafalgar dans la carrière mouvementée du buteur.

Paolo Guerrero (Perou) contre la Colombie durant les qualifications pour la Coupe du monde 2018

Crédit: Getty Images

Tout le Pérou attendait avec impatience la réaction de Paolo Guerrero à cette terrible nouvelle. Au moins, elle aura eu le mérite de ne pas décevoir les fans des excuses farfelues. En ce qui concerne la FIFA en revanche, l’humeur n’était sans doute pas à la plaisanterie quand l’appel du joueur a été formulé. "Je crois que la FIFA m’a suspendu trop rapidement, alors que l’échantillon B n’était pas en leur possession, affirmait l’international dans une interview donnée à Globoesporte. Je suspecte qu’il s’agisse d’un thé, mais d’après les informations que l’on m’a données, cette contamination peut arriver avec n’importe quel aliment ou boisson que j’aurais pu prendre."
Une feuille de coca mélangée au thé. Voilà ce qui aurait donc privé le meilleur buteur de l’histoire du Pérou (32 buts en 86 sélections) des deux rencontres les plus importantes de sa sélection depuis la Coupe du monde 1982. Si cette hypothèse reste envisageable pour la plupart des joueurs professionnels, il faut avouer que voir Guerrero se déculpabiliser de la sorte apparaît davantage comme un bobard difficile à avaler. Pourquoi ? Parce que tout au long de sa carrière, El Predator s'est forgé une réputation de bad boy. Parfois à tort, parfois à raison.

Le colosse aviophobe

La première chose qui laisse penser que Guerrero est un mauvais garçon, c’est son faciès. Des cheveux rasés de près sur le côté et longs sur le dessus, une tête de sicario susceptible d’avoir un rôle de choix dans la série Narcos. Et bien entendu, des tatouages sur les parties visibles du corps : la tête du Christ sur sa main gauche, une tête de lion dans le cou, des plumes derrière son oreille droite… Au total, les sommes dépensées par Guerrero dans ses tatouages oscillent entre 10 000 et 15 000 euros. Une apparence qui symbolise à la fois celle du guerrier – comme son nom l’indique en espagnol – et du hors-la-loi.
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Paolo Guerrero a brillé durant la Copa America

Crédit: Panoramic

Débarqué en Allemagne lors de l’année 2002 au sein du Bayern Munich, Paolo Guerrero a dû surmonter très tôt sa phobie : celle de prendre l’avion. Pour honorer son premier vol réussi, le jeune garçon de 18 ans se décide à se faire tatouer l’appareil derrière son oreille gauche, comme s’il avait vaincu la mort. Une anxiété justifiée : en décembre 1987, son oncle José González Ganoza, alors joueur de l’Alianza Lima, trouve la mort dans une catastrophe aérienne avec quarante-deux autres passagers. Depuis, Guerrero ne fait pas le fier au moment de s’installer dans une carlingue.
Au terme d’un dur apprentissage de quatre ans en Bavière, Guerrero souffre de la concurrence des Roy Makaay, Claudio Pizarro et Roque Santa Cruz. Pour augmenter son temps de jeu, le Sud-américain organise son transfert à Hambourg à l’été 2006 pour 10 millions d’euros, où il va commencer à enchaîner les bonnes performances en club. 5 buts en 29 matchs pour sa première saison, puis 14 buts en 41 matchs pour la deuxième, avant de connaître son pic de forme le plus haut chez les Rothosen, en atteignant les demi-finales de la Ligue Europa en 2009.

Le parcours du combattant

Hambourg sort Galatasaray puis Manchester City, avant de chuter face au Werder Brême, futur finaliste de la compétition. En 2009-2010, la fin de romance entre Paolo Guerrero et le Hambourg SV est bien plus apocalyptique. Blessé suite à une rupture des ligaments croisés, Guerrero est opéré aux Etats-Unis et se retrouve indisponible pour six mois. Il décide alors de prendre du repos au Pérou et tarde à revenir en Allemagne, sa crise de l’avion commençant à refaire des siennes.
Malgré l’intervention du directeur sportif du HSV Bastian Reinhardt, d’un psychologue et d’un kiné venus spécialement pour rapatrier Guerrero, l’intéressé ne repartira en Europe via les airs qu’au bout de la… quatrième tentative. Et là encore, Guerrero va gratifier son club d’une dernière pirouette signée de sa folie. Lors de la saison 2011-2012, le joueur est l’auteur d’un tacle assassin sur le gardien du VFB Stuttgart Sven Ulreich. Une faute inadmissible qui lui vaudra 8 matchs de suspension.
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Paolo Guerrero, Sven Ulreich, Foul, 2012

Crédit: Imago

Lassé de ces écarts de conduite, le Dinosaure lâche son attaquant qui repart en Amérique du Sud, direction le Brésil. Aux Corinthians, Guerrero retrouve le sourire sur le terrain, où il remporte un championnat et une supercoupe d’Amérique du Sud, mais aussi en dehors. Là-bas, le Péruvien rencontre la playmate brésilienne Bárbara Evans, avec laquelle il entame une relation amoureuse. La belle fait ainsi partie des nombreuses conquêtes du buteur, parmi lesquelles figurent l’Allemande Eva Habermann, la Miss Pérou 2011 Natalie Vértiz ou Thaísa Leal, son actuelle compagne.

"Personne ne sait, tout le monde s’imagine"

Avec son visage de caïd aux airs méchants, Paolo Guerrero suscite également beaucoup de mythes autour de sa personne. Certaines informations où son nom est divulgué sont fausses, notamment lors d’un scandale lié à une orgie sexuelle en 2007 avec la sélection péruvienne. De quoi amener le joueur à se tatouer la phrase "Personne ne sait, tout le monde s’imagine" en Italien sur le bas du ventre ? Peut-être.
Toujours est-il que Guerrero, buteur du Flamengo et au crépuscule de sa carrière à bientôt 34 ans, souhaiterait voir Los Incas se qualifier pour le prochain Mondial malgré son absence remarquée face à la Nouvelle-Zélande. A vrai dire, ce serait quand même ballot de rater le tournoi, surtout pour une histoire de thé. Enfin ça, c’est ce qu’il cherche à prouver, car les autres préfèrent s’imaginer d’autres types d’excès. Et cela fait aussi partie de sa légende.
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