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"Trois jours d'enfer"

ParAFP

Publié 18/11/2005 à 23:00 GMT+1

Qualifié pour la Coupe du monde 2006 après un voyage plus que mouvementé en Turquie, le défenseur suisse Philippe Senderos confie avoir vécu "trois jours d'enfer" à Istanbul et avoue avoir eu peur à certains moments. Le Gunner est néanmoins heureux de l'é

PHILIPPE SENDEROS, quel est votre sentiment après ce voyage en Turquie ?
P. S. : Je suis déjà très heureux parce que nous nous sommes qualifiés pour la Coupe du monde, c'est extraordinaire. Mais nous avons vécu trois jours d'enfer dans une atmosphère très délicate.
Comment s'est passée votre arrivée à Istanbul ?
P. S. : Lundi, à la descente de l'avion, on a dû attendre longtemps au contrôle des passeports. Une fois que nous avons compris que nous n'aurions pas nos bagages, parce que les Turcs les bloquaient à la sortie de l'avion, nous avons décidé de rejoindre l'hôtel. Nos valises et les équipements sont arrivés seulement le soir. Au final, on a passé 3h30 à l'aéroport à attendre. Nous n'avons donc pas pu aller nous entraîner. Nous avons simplement fait une petite séance dans la cour de l'hôtel ! Le mardi, en nous rendant au stade pour l'entraînement, c'était incroyable, c'était un peu comme un guet-apens. Partout où on allait, il y avait des supporteurs turcs qui nous lançaient des oeufs, des bouteilles de bières. Partout, on se faisait insulter. C'était l'enfer, vraiment.
Et le jour du match ?
P. S. : En arrivant au stade, c'était pareil, on se faisait insulter. Ensuite, dans le tunnel, qui était vraiment étroit, il y avait des gens qui n'avaient rien à faire là, qui voulaient nous intimider. Sur le terrain, on a senti dès le début que ce ne serait pas un match comme les autres. Le public était super chaud, il jetait plein de projectiles sur la pelouse. A chaque fois que nous avions le ballon, les Turcs faisaient des fautes ou mettaient des coups pour nous faire perdre les pédales et nous déstabiliser. Mais on était prêt, on savait qu'ils allaient agir comme ça.
Des coups ont été échangés dans le tunnel...
P. S. : A la fin du match, on a tous couru pour rejoindre les vestiaires le plus vite possible. Avec du recul, je me dis que ce n'était finalement peut-être pas la meilleure chose à faire. Dans le tunnel, il y avait toujours ces mecs de la sécurité avec leurs grands manteaux noirs qui mettaient des coups de pieds et de poings à tous les joueurs suisses qui passaient. Moi, je suis arrivé parmi les premiers. J'ai sauvé ma peau. Stéphane Grichting par exemple a eu moins de chance. Il a pris des coups dans les parties intimes et a dû aller à l'hôpital.
Avez-vous eu peur ?
P. S. : Oui, cela faisait vraiment peur. Ensuite, on est resté deux heures dans les vestiaires parce qu'on ne voulait pas risquer de sortir du stade. Le lendemain, pour des raisons de sécurité, nous avons d tous repartir d'Istanbul ensemble, alors qu'il était prévu que chacun rejoigne son club.
Pensez-vous que la Turquie doive être sanctionnée ?
P. S. : C'était une expérience unique, puisque nous nous sommes qualifiés pour la Coupe du monde et aussi pour tout le reste. Mais ce type de comportement n'a rien à faire sur un terrain. Cela ne fait pas partie du football.
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