Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout
Opinion
Football

Bleus - Equipe de France - Mamadou Sakho, l'histoire (en)volée

Martin Mosnier

Mis à jour 06/11/2020 à 15:02 GMT+1

Injustement suspendu en 2016 pour soupçon de dopage, Mamadou Sakho a reçu ce mercredi les excuses de l'AMA. Mais cette suspension lui a coûté bien plus qu'un préjudice d'image ou moral. Il l'a privé d'un Euro et peut-être même de beaucoup plus. Il lui a volé son histoire avec l'équipe de France.

FOOTBALL 2013 France - Sakho

Crédit: Panoramic

Oups. L'Agence mondiale antidopage a donc fini par s'excuser. "L'AMA reconnaît que M. Sakho n'a pas enfreint le règlement antidopage de l'UEFA, qu'il n'a pas triché, qu'il n'avait pas l'intention d'obtenir un quelconque avantage et qu'il a agi de bonne foi. L'AMA regrette le préjudice", peut-on lire dans le jugement rendu mercredi alors que Mamadou Sakho avait attaqué l'agence. Elle regrette donc le préjudice. Sauf qu'il est aujourd'hui impossible à quantifier. Ce qui est certain, c'est que l'ex-Parisien a raté l'Euro 2016 pour avoir absorbé un des brûleurs de graisse contenant de l'higénamine, un stimulant qui n'était pas inscrit sur la liste des produits interdits. Qu'importe, l'UEFA l'a suspendu. Au pire moment serait-on tenté d'écrire aujourd'hui.
Car pour bien mesurer le "préjudice", il faut se souvenir de ce que représentait Mamadou Sakho pour l'équipe de France à cette époque précise. Il est d'abord celui qui a sauvé les fesses des Bleus et la tête de Didier Deschamps en s'offrant un doublé improbable un soir de novembre et de barrages à la Coupe du monde 2014. A ce titre, il est l'un des hommes de base de la première partie du mandat de Didier Deschamps qui a toujours loué son état d'esprit. Sakho, alors défenseur de Liverpool, est alors le meilleur complément de l'intouchable Varane dans l'axe depuis 2013.
picture

Buteurs face à l'Ukraine, Mamadou Sakho et Karim Benzema envoyaient les Bleus au Mondial 2014.

Crédit: Getty Images

Il rate un train, celui qu’il ne fallait pas rater

Lorsque les blessures le laissent tranquille, il est incontournable dans le groupe et dans le onze même si ses absences ont relancé Laurent Koscielny dans la course. A ce titre, il démarre le dernier match des Bleus avant la liste en mars 2016 face à la Russie (4-2). Il aurait donc joué l'Euro en qualité de titulaire puisque l'absence de Raphaël Varane, blessé, laissait peu d'options à Deschamps. Sans lui, Adil Rami mais surtout Samuel Umtiti ont comblé le vide, la France a signé un tournoi réussi jusqu'à atteindre la finale et un noyau dur s'est formé autour de cette aventure commune.
Sakho en a été injustement privée. Le train vers la Russie s'est lancé sans lui mais avec Adil Rami et Samuel Umtiti qui iront accrocher une deuxième étoile sur le maillot bleu à Moscou deux ans plus tard. Personne ne sait comment l'histoire se serait écrite sans cette suspension. Ce qui est certain, c'est qu'elle l'a dépossédé d'un moment charnière de l'histoire des champions du monde. Sans doute l'un des plus capitaux. Là où tout a vraiment commencé. Cette suspension a brisé sa carrière internationale. Son départ à Crystal Palace n'a pas vraiment arrangé son cas.
picture

Mamadou Sakho à Clairefontaine

Crédit: AFP

Contrairement à Giroud, d’autres ont pris sa place

Mais on connaît la fidélité de Didier Deschamps à ceux qui ont fait leurs preuves sous le maillot bleu. En dépit parfois de leurs parcours tortueux en club. Demandez donc à Olivier Giroud. Sauf que contrairement à Giroud, d’autres ont eu l’occasion de prendre sa place et l’ont saisie. Samuel Umititi bien sûr mais aussi son ancien binôme de l'axe central, Adil Rami. Malgré ses deux ans d'absence du groupe, il a figuré parmi les suppléants au Mondial 2018. C'est dire si sa présence à l'Euro aurait sans doute tout changé.
Personne ne s'en souciera vraiment parce que, sans lui, les Bleus ont vécu leur plus belle aventure. Sakho (29 sélections à 30 ans aujourd'hui) sera associé à la tournée d'adieux des champions du monde face à l'Uruguay en novembre 2018. Une façon de le remercier sans doute une dernière fois. D'apaiser un peu "le préjudice". Mais l'AMA peut s'excuser, rien ne remplacera l'histoire (en)volée de Sakho avec ces Bleus qui le chérissaient tant.
picture

Mamadou Sakho à la Coupe du monde 2014

Crédit: Getty Images

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité