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BRESIL - Botafogo et John Textor, chronique d'une débâcle historique

ParAFP

Publié 04/12/2023 à 16:50 GMT+1

Botafogo, détenu par le président de Lyon John Textor, s'est effondré dans la dernière ligne droite alors que le titre de champion du Brésil lui tendait les bras. Le club mythique de Rio de Janeiro, deuxième division il y a deux ans, a pourtant compté jusqu'à treize points d'avance après les matches aller et a été en tête pendant 31 journées avant de craquer.

John Textor dans les tribunes en tant président de Botafogo

Crédit: Getty Images

Mais comment Botafogo a-t-il pu laisser échapper ce titre de champion au Brésil ? Loin de figurer parmi les favoris au début du championnat en avril, les Noir et blanc de Rio ont longtemps semblé inarrêtables, mais les Cariocas ont finalement perdu toute chance de remporter le titre dimanche, en faisant match nul à domicile contre Cruzeiro. Ils pointent désormais à la cinquième place du championnat, à cinq points du leader Palmeiras, pratiquement assuré d'être sacré champion à une journée de la fin.
Un vrai crève-coeur pour les supporters du club qui arbore l'"étoile solitaire" sur son écusson, et a vu briller par le passé des "cracks" comme Garrincha ou Jairzinho. Adieu les rêves de troisième titre national, après ceux de 1968 et 1995. C'est aussi une terrible désillusion pour le milliardaire américain John Textor, qui a racheté le club en mars 2022, et vit un début de saison cauchemardesque en France avec l'Olympique Lyonnais, dont il est également propriétaire.
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Départ canon surprise

Sans aucun joueur de renom dans leur effectif, les Noir et blanc de Rio, en deuxième division il y a deux ans, ont pris tous les favoris de court en remportant 13 de leurs 15 premiers matches, un record. "Les joueurs ne se contentent pas du jour le jour, ils pensent à l'avenir et veulent gagner pour être premiers", commentait à l'époque l'entraîneur portugais Luis Castro, arrivé au club l'an dernier, dans la foulée du rachat par John Textor.
Botafogo a livré une première moitié de championnat de rêve, amassant 47 points sur 57 possibles. La concurrence semblait larguée pour de bon: le dauphin Palmeiras pointait à 13 longueurs, à égalité avec Gremio et son attaquant vedette, le vétéran uruguayen Luis Suarez. Botafogo a vu exploser des talents méconnus à toutes les lignes, du gardien Lucas Perri au défenseur Adryelson, en passant par le milieu Eduardo ou le buteur Tiquinho Soares.
L'"étoile solitaire" brillait de mille feux, mais elle a commencé à pâlir quand Luis Castro a abandonné le navire après la 12e journée, cédant aux sirènes saoudiennes pour aller entraîner son compatriote Cristiano Ronaldo à Al-Nassr, en juin. Après un intérim solide de l'ancien défenseur lyonnais Claudio Caçapa, Bruno Lage (ex-Benfica et Wolverhampton) a pris les rênes de l'équipe à la 16e journée.
À la difficulté d'adaptation à cette nouvelle philosophie de jeu, plus verticale, se sont ajoutées de nombreuses blessures, et le bilan comptable s'en est ressenti. Seulement 13 points sur 30 en dix journées sous la houlette de Lage, limogé en octobre. "Il a voulu imposer son style pour être champion, mais malheureusement il n'a pas réussi. Mais nous avons tout essayé pour que cela fonctionne", déplorait alors Eduardo.

Textor dégoupille

Sous pression, Textor a privilégié une solution maison: Lucio Flavio, ancien milieu de terrain du club, qui s'occupait de l'équipe B quand Luis Castro était aux manettes. Ses débuts victorieux face au rival local Fluminense (2-0) ont redonné espoir aux supporters. Mais ils étaient loin de s'imaginer que ce serait le dernier succès de la saison, à la 26e journée. La suite n'est qu'une succession de désillusions, notamment une défaite 4-3 à domicile lors de la 31e journée face à Palmeiras, alors que l'équipe carioca menait 3-0 à la mi-temps.
A l'issue de ce match complètement fou, Textor est sorti de ses gonds, accusant la Confédération brésilienne de football (CBF) de "corruption", pour une expulsion injuste selon lui. Le président de la CBF l'a attaqué en justice pour diffamation. Une semaine plus tard, rebelote! Défaite 4-3 devant son public, cette fois face à Gremio, auteur d'une remontada fantastique avec un triplé de Suarez en seconde période. L'arrivée à la mi-novembre d'un nouvel entraîneur, Tiago Nunes, n'y a rien changé, et l'inéluctable a fini par arriver à la 34e journée: Palmeiras est passé devant, après un match nul concédé par Botafogo dans le temps additionnel face à Bragantino.
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