Le Bayern sourit

Le Bayern Munich a retrouvé une allure de favori au titre en étrillant Dortmund. Deux semaines après la première victoire de la saison de son équipe, devant le champion Wolfsburg (3-0), Louis van Gaal n'avait procédé qu'à un seul changement avec la titularisation d'Arjen Robben, tandis que Ribéry prenait son mal en patience sur le banc des remplaçants. Mais les Bavarois ont vite replongé dans leurs travers avec cette défense fébrile, mise en difficulté dès la 4e minute sur un raid de l'Egyptien Mohamed Zidan. Six minutes plus tard, Mats Hummels, formé au Bayern, ouvrait la marque de la tête, profitant de la passivité des défenseurs bavarois, stigmatisés par Franck Beckenbauer cette semaine.

Le président du conseil de surveillance du Bayern parle beaucoup, mais vise souvent juste: avec sa charnière centrale où Holger Badstuber, 20 ans, doit faire oublier Lucio, parti à l'Inter Milan, et Martin Demichelis reste convalescent, le Bayern aura sans doute du mal en Ligue des champions, voire en Championnat. D'autant que Robben, si impressionnant pour ses débuts avec deux buts contre Wolfsburg mais très isolé sur le flanc droit samedi, ne peut à lui seul trouver les solutions quand son équipe manque si cruellement d'idées. Le club le plus titré du football allemand peut toutefois compter sur des cadeaux de ses adversaires, comme à la 36e min lorsque Mario Gomez égalisait de la tête sur une bourde du gardien du Borussia, Roman Weidenfeller.

Après la mi-temps, Van Gaal décidait de lancer Ribéry à la place d'Hamit Altintop, et, plus surprenant, le jeune Thomas Müller pour Gomez. L'entrée du Français portait immédiatement ses fruits grâce à une accélération et un centre pour Ivica Olic que l'attaquant croate ratait, mais pas Bastian Schweinsteiger (50, 2-1). L'ancien Marseillais, peu utilisé par Raymond Domenech lors des matches de qualifications contre la Roumanie et la Serbie, confirmait qu'il était proche de son meilleur niveau en inscrivant son premier but de la saison, d'un coup franc "platinien" (65) en pleine lucarne.

Pour finir de mettre les points sur les i, il se précipitait vers son entraîneur et sautait dans ses bras, comme pour dissiper les malentendus nés de ses envies de départ vers le Real Madrid et de ses récentes déclarations où il regrettait son "manque de feeling" avec le technicien néerlandais. Grâce à cette victoire, la première à Dortmund depuis 2005, le Bayern se replace provisoirement à la 4e place, à cinq longueurs du leader, le Bayer Leverkusen qui a infligé sa troisième défaite consécutive au champion Wolfsburg (3-2).