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Avant la réception du Bayern, la crise couve… mais Schalke est définitivement sur la bonne voie

Polo Breitner

Mis à jour 30/08/2014 à 10:05 GMT+2

Schalke 04 a raté son entame avant de retrouver le Bayern Munich. Pourtant, l'avenir appartient au club de Gelsenkirchen. Polo Breitner, notre spécialiste du football allemand, vous explique pourquoi.

Schalke 04

Crédit: Eurosport

Eliminé de la Coupe d’Allemagne par une équipe de troisième division puis battu en ouverture de la Bundesliga, le club de Gelsenkirchen risque de voir ressurgir ses vieux démons en cas de nouvelle désillusion contre le Bayern Munich. Pourtant, jamais le club allemand n’a aussi bien travaillé au point d’être devenu la référence au niveau de son centre de formation.
Il aura suffi d’un début de saison raté pour raviver toutes les tensions entourant le Verein des Knappen. Rien de bien nouveau sous le soleil me direz-vous pour un club habitué aux soubresauts depuis des années et toujours à la recherche d’un Meisterschale depuis 1958. Mais au-delà de la partie émergée de l’Iceberg - l’équipe-première - le projet avance bien, loin des turpitudes médiatiques.
"Le meilleur moment c’était durant les vacances, là j’avais le calme"
C’est une forme de gimmick, une marque de fabrique, une identification. Depuis sa nomination, le 16 décembre 2012 en remplacement du Néerlandais Huub Stevens, l’entraineur Jens Keller en prend plein la figure. Comme s’il ne devait pas faire partie du paysage, ne pas être là. Son bilan est pourtant plus qu’appréciable même si le fond de jeu de son équipe laisse toujours à désirer. Alors, évidemment, les deux défaites inaugurales ont relancé le débat et de nouveau fragilisé sa position. La presse s’en est donnée à cœur-joie d’autant plus que l’ombre de Thomas Tuchel, démissionnaire de Mayence, plane sur le Veltins Arena. Keller par-ci, Keller par-là…au point d’exaspérer le dernier nommé : "J’ai fait le meilleur parcours du Rückrunde de l’histoire du club. J’ai obtenu le plus grand nombre de points de tous les entraîneurs de Schalke et je suis de nouveau le grand perdant dans l’histoire, c’est vraiment étonnant". Depuis sa prise de fonction, il a qualifié deux fois de suite les Knappen pour la très rémunératrice Champions League. Il réussit même à remonter de la quinzième à la troisième place l’année dernière après un début d’exercice peu reluisant et des blessures à répétition. On comprend donc sa lassitude : "cela porte sur les nerfs à la fin lorsque depuis 20 mois vous faites du bon travail et parce que vous perdez un match tous les questionnements ressurgissent, c’est incroyable". Aucun coach de la Bundesliga n’a droit à un tel traitement. Et dire que les trois prochaines rencontres sont dans l’ordre le FC Bayern, le Borussia Mönchengladbach et le club londonien de Chelsea…
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Mauvaise entame pour Howedes et ses partenaires

Crédit: Imago

"Je ferai de Schalke un club sans une seule dette"
Le grand Moghol, Clemens Tönnies, a parlé ! Souvent pointé du doigt comme étant le mouton noir du football germanique avec son endettement qui s’établit encore à 178 millions d’euros à la fin de l’exercice 2013, le club de Gelsenkirchen a des objectifs de gestion bien fixés. Malheureusement, la reconstruction du toit du Veltins Arena a retardé la baisse du niveau de la dette, "sinon, nous en serions aujourd’hui environ à 150 millions d’euros", assureTönnies.
Et pour réussir ce pari, S04 et ses 200 millions d’euros de chiffre d’affaire, ce qui n’est pas rien dans le monde du ballon rond, a joué la carte "jeune". Ces derniers encadrés par quelques beaux noms (Huntelaar, Farfan, Boateng, Uchida actuellement). Durant la dernière décennie, ce ne sont pas moins de 24 joueurs qui sont sortis du centre de formation dont Neuer, Özil, Höwedes et Draxler, les quatre champions du monde. Dans l’effectif actuel, il y a Matip, Kolasinac et Meyer qui sont déjà internationaux et d’autres poussent comme Ayhan, lequel portera très certainement un jour le maillot national turc. Dans le onze-type théorique d’avant-saison, ce ne sont pas moins de six joueurs locaux qui composent l’équipe.
"Le but, ce sont les quart de finale de la ligue des Champions"
Le savant dosage est donc réalisé même si les petites phrases, montrant des objectifs différents, ne sont pas absentes : "Schalke a besoin chaque saison de nouvelles stars", affirme Boateng. "Il n’y a pas de cracks qui partiront mais pas non plus qui arriveront", lui rétorque le président Tönnies. Aogo a été définitivement transféré d’Hambourg pour moins de 2 millions d’euros, Sam n’a coûté que le prix de sa clause libératoire (2,5 millions d’euros) versé au Bayer Leverkusen, deux capés de la Nationalmannschaft, sans oublier le "Lion indomptable" Choupo-Moting, arrivé libre de tout engagement en provenance de Mayence. Le marché estival n’a pas brillé mais il a été fort intelligent du côté de Gelsenkirchen. L’exercice passé, le grand espoir Goretzka a débarqué de Bochum contre 3,25 millions d’euros seulement. Le manager Horst Heldt sait acheter. L’année 2014-2015 sera donc une année de consolidation, un renforcement des fondamentaux. Avec pas moins de 7 professionnels de l’effectif à déjà avoir connu la NM par exemple. On a connu pire !
"Il nous manque un peu d’argent de poche pour être tout en haut"
C’est sûrement pour cette raison que les critiques sont si virulentes envers le coach. On ne voit pas le groupe progresser alors que tout le monde attend une explosion. Quelle est la véritable ligne directrice d’ailleurs ? Draxler devait jouer en attaquant de soutien l’an dernier, ce fut un échec. Boateng réclame le poste et c’est finalement le talentueux mais très jeune Meyer qui s’y colle. Mais peut-on donner le tempo à une équipe à seulement 18 ans ? Le replacement laisse à désirer, les largesses défensives aussi. Le collectif est au point-mort. Contre le Dynamo Dresde et Hanovre 96, le manque d’implication de certains professionnels fut flagrant. Deux revers évitables, estime-t-on en interne. En 2013-2014, Schalke n’a pas existé contre Chelsea et le Real Madrid en Champions League, alors que ce sont des juges de paix. A l’inverse, les Knappen avaient pris 4 points aux Gunners en 2012-2013. Régression ? Pas sur le papier !
La malchance est aussi au rendez-vous. Farfan et Kolasinac sont out jusqu’à la trêve. Aogo a de nouveaux des douleurs suite à sa longue blessure. Le gardien numéro 2, Giefer, recruté pour titiller Fährmann, est lui aussi absent plusieurs semaines tandis que Goretzka et Boateng ne seront pas sur les terrains avant la mi-septembre.
A la fin août, le club de Gelsenkirchen se prépare à l’une des crises dont il a le secret. Une défaite douloureuse contre le Rekordmeister ne pourrait que l’y conduire. Les débats externes au club n’arrangent rien. L’environnement, rarement bénéfique, a oublié que Schalke 04 occupe maintenant la neuvième place du classement UEFA. Une position impensable il y a encore quelques temps. L’avenir est radieux avec la bande de gamins qui grandit. Dommage que le ballon rond ne se nourrisse que de court-terme.
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