Ligue des champions - Bayern Munich - Real Madrid - L'antisèche : Le Bayern, tout juste… et tout à craindre

Dix-sept minutes. C'est le temps qu'il a fallu au Real Madrid pour imposer une première séquence de possession. C'est dire la domination du Bayern Munich dans un début de match qui lui laissera une tonne de regrets. L'ouverture du score de Vincius, au cœur du temps fort allemand, a complètement renversé le match jusqu'à la pause. Et il a fallu une permutation des ailiers du Bayern et l'arrivée sur l'aile gauche de Musiala pour remettre au supplice les Madrilènes. Un changement tactique qui aurait dû permettre au Bayern de décrocher un succès mérité. Mais tout ne s'explique pas sur un tableau noir et quand un défenseur est coupable de deux erreurs aussi grossières que celles de Kim Min-jae, impossible de s'en sortir indemne. Surtout face au Real.

Il est rare de voir, à ce niveau, un défenseur autant plomber les chances de qualification de son équipe. Et pourtant, Kim Min-jae a complètement annihilé les efforts de son équipe en commettant deux erreurs impardonnables. La première en laissant un boulevard dans son dos, la seconde en ceinturant grossièrement Rodrygo dans la surface. Et voilà comment le Bayern Munich a concédé un nul alors qu'il méritait plus.

Le génial Jamal Musiala avait pourtant tout fait, en seconde période, pour mettre son équipe dans les meilleures dispositions et en rendant fou un Lucas Vazquez complètement dépassé par la vivacité de l'Allemand. Côté Real, Vinicius reste l'homme fort des Madrilènes en Ligue des champions et son doublé couronne une partie pleine. Même si l'ouverture du score est d'abord un petit chef d'œuvre de Toni Kroos, auteur de la plus belle passe décisive du printemps.

Ce match s'est joué sur deux faits de jeu. Deux penalties : le premier sur un croche-pied de Vazquez, le second sur un ceinturage grossier de Kim Min-jae. Clément Turpin a parfaitement lu les évènements et désigné sans hésiter le point de penalty. Une grande prestation.

Depuis deux ans, Vinicius est injouable en Ligue des champions. Le Brésilien, auteur d’un doublé à Munich, est impliqué sur 30 buts (15 buts et autant de passes décisives). Personne ne fait mieux.

A priori, non puisque les évènements lui ont échappé ce mardi. Il a fallu deux erreurs monumentales de Kim Min-jae pour que le Real s'en sorte indemne. Le Bayern a dominé les débats et prouvé qu'il ne fallait pas l'enterrer, même à l'issue d'une saison où rien ne lui a souri.

Le talent de Kane, l'imprévisibilité de Musiala, les éclairs de Sané, la solidité de Neuer : Munich a des arguments. Pourtant, cette rencontre s'inscrit tout à fait dans ce que le Real sait faire de mieux : souffrir à l'aller mais ramener un résultat qui ne le condamne pas pour cuire à point son adversaire à Santiago Bernabeu lors d'une nouvelle "noche magica" dont il a le secret. Tant qu'il n'a pas les deux pieds dans la tombe, ce Real est une bête dangereuse.

On peut comprendre les colères de Thomas Tuchel sur les occasions manquées de ses hommes. Personne ne peut rater autant sans le payer face à une équipe aussi clinique et expérimentée. Alors oui, on en attendait moins du Bayern. Mais même le meilleur Bayern de la saison n'est pas venu à bout du Real…