Bundesliga - Bayer Leverkusen - C’est le coach à la mode : quelle est la recette de Xabi Alonso ?

C’est LE coach du moment. Xabi Alonso, 42 ans, sera forcément attendu au tournant samedi, à l’occasion du gros choc entre Bayer Leverkusen et le Bayern Munich. En tête de Bundesliga avec deux points d’avance, son équipe séduit, et n’a toujours pas perdu le moindre match cette saison, toutes compétitions confondues. 30 matches, 26 victoires, 4 nuls et un jeu alléchant : quel est le secret du coach promis à Liverpool pour remplacer Jürgen Klopp ?

La carrière d’entraîneur de Xabi Alonso a commencé bien avant 2018, date où il a pris en charge les U13 du Real Madrid, avant l’équipe B de la Real Sociedad et donc le Bayer Leverkusen. Parce que l’ex-milieu de terrain pensait le football en plus de le jouer durant sa carrière sur le champ. Le Basque a joué sous les ordres de Raynald Denoueix à la Real Sociedad, de Rafa Benitez à Liverpool, de José Mourinho ou Carlo Ancelotti au Real Madrid, de Pep Guardiola au Bayern Munich.

Il a brillé comme sentinelle, comme relayeur, dans un double-pivot, dans tous les systèmes, tous les styles de jeu. Et il a terminé en étant l’un des relais privilégiés de Guardiola à Munich. Soit la référence chez les coaches actuellement. Il fait partie de ces grands joueurs qui avaient le bagage pour devenir de grands entraîneurs. Parce qu’il les a côtoyés et a imprimé leurs idées, dans le jeu ou en termes de management. Il qualifie par exemple Ancelotti de "maître pour tout le monde" dans sa gestion du vestiaire.

Adepte du 4-2-3-1 à ses débuts à la Real Sociedad B, Xabi Alonso a testé la défense à trois en septembre 2021, avant d’utiliser les variantes de cette dernière de plus en plus régulièrement. Jusqu’à faire du 3-4-3, et plus précisément du 3-4-2-1, son schéma quasiment exclusif en Allemagne. "Nous avons une idée assez claire du football que l’on veut jouer", expliquait-il en novembre dernier dans les colonnes de l’AFP.

Tout en rejetant l’étiquette de la possession pour la possession. "Le tiki-taka, c’est un peu de la possession de balle défensive. Je l’ai pratiqué mais nous avons d’autres choses", celui qui indiquait baser son jeu sur le "contrôle"."Mais après, on a besoin d’un changement de tempo, pour passer derrière le milieu de terrain adverse". Des principes dans l’air du temps sans être dogmatique, avec une responsabilisation maximale de ses joueurs : "Sur le terrain, j’ai été encouragé à prendre mes propres décisions. C’est quelque chose que je veux vraiment pousser et que je rappelle aux joueurs. Ce ne sont pas des robots".

Leverkusen a bouclé 14 matches sans prendre de buts toutes compétitions confondues cette saison. 14, comme le nombre de buts que le club allemand a encaissé en championnat. Personne ne fait mieux dans ce championnat très ouvert qu’est la Bundesliga, pas plus qu’en Angleterre où la référence est à 22 buts encaissés ou encore qu’en Espagne. La Juventus et Lille font aussi bien, l’Inter (10) et Nice (11) sont les seuls à faire mieux. Des Ligues plus fermées dans le jeu.

"Le Bayer Leverkusen est une équipe qui a toujours été déséquilibrée, qui a toujours penché vers l’avant, qui a toujours eu des gros trous en défense. Il y a la sensation qu’on a trouvé un équilibre avec Xabi Alonso, nous expliquait notre consultant David Lortholary dans Tour d’Europe en septembre dernier. On ne néglige absolument pas l’aspect défensif pour briller en attaque. C’est un peu nouveau à Leverkusen. Oui, il y a plein de buts et de solutions offensives, mais c’est basé sur un milieu de terrain solide, et une défense très forte. Je suis certain que c’est Xabi Alonso qui fait passer cette sérénité".

Si Arsenal s’est nettement distingué, en Angleterre, dans l’art de rentabiliser sa possession sur coups de pied arrêtés, le Bayer Leverkusen est également une référence dans le domaine. Le leader de Bundesliga marque 21% de ses buts sur coups de pied arrêtés en championnat, soit onze réalisations depuis le début de saison. Dont trois contre le seul RB Leipzig lors d’un succès crucial à l’extérieur le 20 janvier dernier (2-3).

Xabi Alonso s’appuie notamment sur les belles pattes de Jonas Hofmann (8 passes décisives en Bundesliga) ou Alejandro Grimaldo (10 passes décisives) et plus globalement sur un secteur offensif fourni et varié. Ce qui explique en partie pourquoi son équipe a marqué 52 buts en Bundesliga pour 42,5 expected goals.

C’est un petit bonus, et l’une des petites trouvailles du staff de Xabi Alonso pour donner du rythme au jeu : plutôt que d’attendre qu’un ramasseur de balle ne donne le ballon à ses joueurs, le technicien espagnol préfère positionner de nombreux ballons proches des lignes de touches tout autour de la pelouse, les jours des matches à domicile. beIN Sports en avait décompté 29, soit à intervalles très réguliers, ce qui permet aux joueurs de directement s’en emparer et de jouer rapidement. Il fallait y penser…