Le Nigeria se console

A bout de souffle, les Algériens n'ont pas réussi à se remobiliser pour finir en beauté une CAN riche en rebondissements et en enseignements. Trop empruntés sur le plan physique et psychologique pour pouvoir répondre à la combativité et surtout à la fraîcheur des Nigérians, les Fennecs ont globalement subi cette "petite finale" dont leurs adversaires se sont fait une petite spécialité depuis l'introduction de celle-ci en 1978 (six matches remportés sur six petites finales jouées désormais). Sans liants et relativement passifs, les champions d'Afrique 1990 n'ont pas réussi à faire aussi bien que Rabah Madjer et ses contemporains qui avaient humilié les Super Eagles en phase de poule avant de les dominer d'une courte tête en finale (1-0).

Sur le même score, ce sont, cette fois-ci, les hommes de Rabah Saâdane qui sont tombés. Mais pouvait-il en être autrement ? A priori non tant ces derniers ont été dominés sur le plan athlétique par des Nigérians bien décidés à clore cette Coupe d'Afrique des Nations, tout aussi délicate pour eux en coulisses, sur une bonne note. Grâce à l'impact d'un milieu de terrain efficace à la récupération et dans la relance, les hommes de Shaibu Amodu ont imprimé le tempo à la partie. Malgré l'impulsion donnée par Nwankwo Kanu, qui jouait là l'un de ses derniers matches avec sa sélection nationale, et Chinedu Obasi, le double champion d'Afrique a cependant manqué d'efficacité, dans un premier temps, pour pouvoir prendre à défaut le portier des Fennecs Mohamed Zemmamouche.

A la tête d'une défense remaniée avec les promotions de son coéquipier Reda Baabouche et de Slimane Raho ainsi que le retour de Samir Zaoui, le gardien du Mouloudia d'Alger a contenu comme il a pu les assauts des Green Eagles jusqu'à l'ouverture du score d'Obinna (1-0, 55e), dans une défense encore à la recherche de repères. C'était déjà trop tard pour l'Algérie qui a, encore une fois, réagi plus qu'agi. Avec un surnombre un peu plus conséquent sur le plan offensif, Djamel Abdoun et Abdelmalik Ziaya ont tenté d'apporter quelques solutions à leurs partenaires mais ont pêché par manque de lucidité, à l'instar du début hésitant de leurs adversaires, désormais déterminé à garder un court mais précieux avantage.

"Mes joueurs sont épuisés sur le plan psychologique mais aussi sur le plan physique. Il sera très dur de se remobiliser pour ce match contre le Nigeria. Les injustices dont on a été victimes ont fait très mal", avait alors analysé Rabah Saâdane après la défaite subie face à l'Egypte. L'ancien joueur du Stade Rennais avait vu juste, presque résigné après le coup d'assommoir reçu jeudi. Mais comme il l'espère encore, cette défaite pourrait servir de leçon aux Algériens dans la perspective de la Coupe du monde.