Mourinho : "Pas de leçon"

Alors que le Real a séduit par ses intentions à Barcelone (2-2), son entraîneur refuse de dire, comme beaucoup de commentaires l'y invitent, que la bonne stratégie pour battre le Barça consiste à pratiquer un football plus ambitieux. Les réactions d'après-match ont aussi fait parler sur l'arbitrage.

José Mourinho, 2012

Crédit: Eurosport

Le coup est passé près, et personne n'a eu de mal à le reconnaître. Le Real Madrid, auteur d'un nul (2-2) mercredi à Barcelone, n'a été qu'à un but d'une qualification surprise pour les demi-finales. José Mourinho en a nourri une certaine amertume, qu'il a tentée de dissimuler en conférence de presse avec un succès mitigé. "Je ne sais pas si la qualification du Barça est juste. Pour ça, vous êtes là, a adressé l'entraîneur du Real aux medias espagnols. Nous avons très bien joué aujourd'hui, nous avons quatre ou cinq vraies occasions de but, pour ne pas parler d'autre chose."
"Autre chose", cela reviendrait à évoquer l'arbitrage de Teixeira Vitienes, qui a frustré les Madrilènes en n'accordant pas un penalty pour un "bras" de Busquets puis une main d'Abidal en première période, en refusant un but à Ramos pour faute sur Alves, et en expulsant le même Ramos en toute fin de rencontre. "Tu vas fêter la qualification avec le Barça, non?" a demandé Iker Casillas à l'homme en noir dans le tunnel. "C'est arrivé à un moment chaud, où on se sent impuissant, où tout nous échappe, a justifié Casillas. Il m'a mis un carton jaune alors que j'essayais de séparer les joueurs...". Mourinho n'a rien entendu, mais il précise quand même : "Tout ce que je peux dire, c'est que j'ai entendu dire dans le vestiaire du Real Madrid qu'il était impossible de venir gagner ici."
"Pas contents mais fiers"
Impossible ? Ce n'est pas l'avis exprimé par Xabi Alonso après la rencontre, ni le sentiment général. "On ne repart pas content mais fiers" a dit le milieu madrilène. "Ce soir le supporter madridiste peut être fier de son équipe" ajoute Casillas. Dans l'autre camp, Dani Alves, auteur d'un but d'anthologie, souligne que le club de la capitale n'est jamais aussi dangereux que lors qu'il joue au ballon. "Ce Real là est celui qui nous pose le plus de problèmes, parce qu'il nous met la pression. Ils ont été phénoménaux. On a eu du mal à ressortir. Mais la différence entre une équipe et l'autre, c'est que nous récupérons le ballon une fois que nous l'avons perdu. Le Real non."
Pep Guardiola est sur la même ligne, provocation en moins. Ce 2-2 lui a rappelé le 1-1 que Madrid était venu chercher au printemps 2011 en demi-finale retour de la Ligue des champions. "Leur opposition avait aussi été bonne lors de ce match. Ils sont bons quand ils viennent soutenir leur attaquant, jouent l'attaque et prennent des risques." Mourinho, c'était prévisible, a très mal pris cette discussion sur ses choix tactiques. "Maintenant, c'est facile de dire ce qui se serait passé si Benzema avait été titulaire..." a-t-il abrégé, refusant par ailleurs de dire que l'attitude défensive et restrictive du match aller n'était pas la bonne. "Ce soir, je n'ai aucune leçon à tirer. Je suis venu jouer au Camp Nou plusieurs fois dans ma carrière. J'étais en terrain connu."
Et même pour un Clasico apaisé, une scène n'est pas passée inaperçue : l'absence de salutation entre les deux coaches à la fin de la rencontre. "Demandez à Guardiola pourquoi il était venu nous féliciter en finale de la Copa del Rey (2011, 1-0 pour le Real) et qu'aujourd'hui il ne l'a pas fait. A Bernabeu, j'avais félicité le Barça parce qu'il avait été meilleur que nous. Aujourd'hui, non. Si vous le voulez, je félicite le Barça pour son match aller et sa victoire au Bernabeu." Mais pas pour sa qualification. Même honorable, ça fait encore trop mal.
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