River Plate - Marcelo Gallardo, légende argentine, serpent de mer européen
ParCyril Morin
Mis à jour 10/12/2018 à 13:30 GMT+1
COPA LIBERTADORES - Vainqueur d’une nouvelle Copa Libertadores avec River Plate dimanche (3-1, a.p), Marcelo Gallardo a écrit une nouvelle page d’histoire pour le club de la capitale. Désormais légende vivante chez les Millonarios, l’ancien meneur de jeu de l’AS Monaco peut rêver d'un avenir européen. S'il le souhaite.
Trois noms. Dont le sien. Trois légendes. Dont lui. Ce lundi, le journal de référence argentin Olé a lancé une enquête en ligne avec une question simple : "Qui est l’entraîneur le plus important de l’histoire de River ?" Les noms suggérés ? Marcelo Gallardo, Ramon Diaz et Angel Labruna. C’est dire l’importance prise ces dernières années par "El Muneco" [La poupée, NDLR] dans l’imaginaire collectif du football argentin, a fortiori de River Plate, à nouveau sacré en Libertadores dimanche lors d’un Superclasico indécis.
A l’heure d’écrire ces lignes, le score était sans appel : 85% pour l’ancien meneur de jeu de l’AS Monaco. Quand on connaît l’amour porté par les supporters des Millonarios à Ramon Diaz, appelé à de nombreuses reprises pour sauver le club de la dérive sportive, ou le mythe entourant Angel Labruna, ayant ramené River sur le devant de la scène, on se dit que Napoléon a conquis son monde.
Facile avec un tel CV. Après un premier test, concluant, en Uruguay avec le Club Nacional, Gallardo est appelé à la rescousse en 2014 dans la capitale argentine. Pour succéder à un certain… Ramon Diaz, démissionnaire surprise. Son arrivée marque un tournant pour River. Plus habitués à un jeu minimaliste, les hinchas du "Millo" découvrent une équipe portée sur l’offensive dont le pressing fait des merveilles.
Un palmarès en or
Depuis, le jeu a quelque peu changé, laissant place à une équipe désormais redoutée pour son efficacité et sa faculté à se mettre au niveau des grands événements. Ce n’est pas Boca qui dira l’inverse. De sa nomination à aujourd’hui, River a gagné 52% de ses matches. Mais surtout beaucoup de trophées.
Dimanche, Gallardo, absent du banc car suspendu, a soulevé sa deuxième Libertadores après le sacre de 2015. En tout, c’est neuf trophées soulevés par "la Banda" depuis 2014. Faisant de lui le coach le plus victorieux de l’histoire de River aux côtés de Ramon Diaz. Certes, River a manqué de peu de gagner le championnat en 2014 mais dimanche, tout ceci était clairement oublié.
Sa méthode continue de s’inspirer librement de Marcelo Bielsa ou Alejandro Sabella. Méticuleux, à la limite de l’intransigeance par moments, il a su mobiliser ses troupes autour des idées d’identité et de sentiment d’appartenance à la grande famille du club Nunez. A tel point que La Nacion s’interroge ouvertement sur la suite désormais. Qui pourrait remplacer Gallardo s’il venait à partir ? Personne, affirme haut et fort le quotidien argentin.
"Peu importe ce qu’il se passe, il faut lui faire deux statues"
Car ce nouveau sacre va encore faire du bruit au-delà des frontières argentines. Et, comme Napoléon, Gallardo pourrait se laisser tenter pour enfin conquérir l’Europe. Lui, l’ancien de Monaco et du PSG, voit son nom régulièrement cités ces dernières années lorsqu’un club européen, surtout français, cherche une nouvelle figure tutélaire.
À l’été 2017, alors que l’incertitude planait autour de Bruno Genesio et que l’ancien meneur de jeu était proche de la fin de son contrat, son nom a circulé à l’OL. Sans succès. Même histoire début octobre lorsque Leonardo Jardim a cédé sa place à Monaco, club qui compte dans l’histoire de Gallardo. Mais c’est une autre icône du club, Thierry Henry, qui a pris la suite, après que la poupée ait dit : "non, non, non, non..." Alors, l’heure du grand saut est-elle venue ? Pas impossible tant sa cote a encore grimpé dimanche.
Au moment d’évoquer le sacre des siens, le président Rodolfo d’Onofrio ne s’est pas fait prier pour louer son entraîneur fétiche : "Peu importe ce qu’il se passe, il faut faire à Gallardo deux statues. Pas une. Deux". Preuve de l’amour que porte River à sa nouvelle idole. Reste à savoir si l’Europe aura la chance, un jour, de lui en donner autant.
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