La Lazio est de nouveau en haut de l'affiche et c'est parti pour durer

En l'espace de quelques jours, le club romain va affronter la Juventus en finale de Coupe d'Italie et la Roma en championnat pour désigner le dauphin de la Vieille Dame. La Lazio est bien la surprise de la saison de l'autre côté des Alpes. Mais sa réussite n'a rien à voir avec le hasard.

Felipe Anderson et Antonio Candreva (Lazio)

Crédit: Panoramic

Auronzo di Cadore, l’été dernier, une petite localité dans les Dolomites à quelques encablures de l’Autriche. Les supporters de la Lazio ont fait le déplacement en masse, malgré la distance. Quand on aime on ne compte pas, quand on n’aime pas aussi. En effet, la plupart ne sont pas venus pour suivre la préparation de leur équipe, mais bien pour poursuivre une stratégie de contestation débutée quelques mois plus tôt. Dans le viseur, le président Claudio Lotito, une banderole récite même "J’aime les couleurs, je respecte l’histoire, pas toi qui les utilises en ton nom pour obtenir la gloire". Il faut dire que la Lazio vient de conclure la saison à une 9e place, très loin derrière la Roma de Garcia couverte d’éloges. Presque un an plus tard, le "gap" a été comblé et les Biancocelesti sont en finale de Coupe d'Italie ainsi qu'en course pour finir sur le podium de la Serie A.
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Les joueurs de la Lazio à la fête

Crédit: AFP

Un président qui parle beaucoup mais qui agit tout autant

Claudio Lotito, retenez-bien ce nom pour ceux qui ne le connaissent pas encore. Président de la Lazio depuis 2004, mais surtout homme fort du calcio avec une influence peut-être sans précédent. Hyperactif, il a fait élire Carlo Tavecchio à la tête de la fédération malgré son dérapage raciste. Il a également maintenu le statu quo au sein de la Ligue avec la réélection de Maurizio Berretta "qui ne compte pour rien", comme il l’a avoué dans une conversation enregistrée à son insu. Bref, il fait la pluie et le beau temps sur le foot italien au milieu d’évidents conflits d’intérêts. Soif de pouvoir ou véritable volonté de bien faire ? On peut largement lui laisser le bénéfice du doute quand on analyse sa trajectoire.
Lorsque Lotito devient propriétaire de la Lazio, il hérite d’une lourde dette de la précédente gestion Cragnotti, 140 millions remboursables en 23 ans. Malgré tout, il réussit à remporter 3 trophées et obtient 5 qualifications européennes en une décennie. On est bien loin des fastes des années 90, mais seuls les trois rayés du nord ont gagné plus que le club romain durant ce laps de temps. Des hauts et des bas sportivement parlant mais un club en parfaite santé financière en attendant de finir de rembourser son découvert auprès de l’Etat. Son patronyme est volontairement déformé par ses détracteurs : "Lotirchio", soit le pingre, mais c’est aussi son secret. La Lazio est par exemple la 7e masse salariale d’Italie avec 55 millions d’euros, c’est 40 de moins qu’un Milan en perdition.
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Claudio Lotito

Crédit: Eurosport

Un entraineur discret mais concret

Contrairement à ses confrères, Lotito n’a jamais été un "mangeur d’entraineurs", aussi parce qu’il s’est rarement trompé dans le choix des hommes. Delio Rossi, Edy Reja et maintenant Stefano Pioli. Un technicien dont on a pu admirer les qualités à Bologne ces dernières saisons, même si l’expérience s’était terminée sur un licenciement en janvier dernier. Personnage concret qui se perd rarement dans des annonces fracassantes ou discours inutiles, il a d'ailleurs exigé un contrat annuel, histoire de faire ses preuves. Pioli a parfaitement su exploiter les qualités de l’effectif mis à sa disposition, valorisant les différentes individualités au sein d’un collectif bien huilé. Un style de jeu offensif qui se base sur la technique et la capacité de projection de ses milieux de terrain (aucun milieu défensif pur) et la rapidité de ses ailiers. Le danger arrive de partout, six joueurs ont inscrit 8 buts et plus. 4-3-3, 4-2-3-1 sont ses systèmes de jeu privilégiés. Mais contrairement à la Fiorentina, souvent citée en exemple pour son jeu pratiqué, cela a un but final : marquer et gagner. On ne néglige pas l'importance de la finalité et de la finition. Avec 66 buts, les Laziales possèdent la troisième attaque de Serie A à une unité de la Juve et du Napoli.

Un recrutement à bas prix mais parfaitement réussi

L’été dernier, la Lazio est l’équipe qui a effectué la campagne de transferts la plus intelligente. Seulement 13 millions ont été dépensés. Suffisant pour renforcer considérablement l’effectif. En voici le détail :
Sans oublier Mauricio, défenseur central brésilien prêté cet hiver par le Sporting, et de suite titulaire indiscutable. C’est la moitié de l’équipe-type qui a été refaite pour une bouchée de pain. Cela annonce des plus-values record les années à venir. La greffe a parfaitement pris avec la base déjà protagoniste ces dernières saisons, de Candreva à la légende Klose en passant par Mauri, Marchetti et Biglia, plaque tournante de l’Argentine vice-championne du monde. La qualité au service de l'effort, ou l'inverse. Petit bémol, la moyenne d’âge relativement élevée : 29 ans pour les joueurs les plus utilisés… sauf que la Lazio a pensé à tout.
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Olimpia, la mascotte de la Lazio

Crédit: Panoramic

La relève est déjà prête

 Le centre de formation est un des plus florissants d’Italie, les U19, entrainés par Simone Inzaghi, sont champions en titre et viennent de remporter la coupe… contre la Roma. Milieu de terrain prometteur, Danilo Cataldi a déjà intégré l’équipe une et même porté le brassard à quelques occasions. Mais c’est surtout au niveau du scouting étranger qu’un gros travail est effectué. La Lazio est allée dégoter Baldé Keita (ainsi que Mamadou Tounkara) au sein de la Masia du Barca. Un attaquant de tout juste 20 ans qui a impressionné l’an passé mais qu’on a presque déjà oublié. Eh oui, c’était sans compter sur Felipe Anderson, acheté 10 millions à Santos, et qui explose les compteurs après une saison d’adaptation. Buteur, dribbleur, passeur, dynamiteur de défenses. Il entre dans la plupart des réalisations de son équipe et sa valeur a quadruplé en six mois. Non seulement la Lazio est revenue en haut de l'affiche, mais elle a tout pour y rester. 
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