Coupe du monde des clubs I Juventus - Manchester City I Conte recule, Gasperini refuse... Tudor, l'intérimaire rescapé de la Juve
Arrivé dans le costume d'intérimaire au cours de la saison dernière, Igor Tudor a finalement gagné le droit de rester sur le banc de la Juventus. Si le club piémontais a tenté de faire venir d'autres entraîneurs plus "huppés", en vain, il s'est finalement décidé à conserver l'ancien technicien de l'OM, qui a même prolongé son contrat.
"S'il joue 20 matches, c'est génial" : Monaco face au fantastique mais périlleux pari Pogba
Video credit: Eurosport
Igor Tudor a patienté avant de réserver ses potentielles vacances d'été. Et il a plutôt bien fait. Appelé à la rescousse à la Juventus, un club où il a fait l'essentiel de sa carrière de joueur, fin mars en remplacement de Motta, l'entraîneur croate ne savait pas vraiment de quoi son futur proche allait être fait une fois la saison conclue. Sous sa conduite, la Vieille Dame a remporté cinq de ses neuf derniers matches de Serie A, pour trois nuls et une défaite, l'amenant tout droit en Ligue des champions, le minimum syndical après un exercice globalement très compliqué. Son objectif rempli, l'ancien technicien de l'OM et la Lazio Rome a donc pris son mal en patience, tout en mettant toutefois une certaine pression à ses dirigeants.
- Suivez le Tour de France sur Max avec Eurosport
- 1000 km... pour 9 matches : Tudor, acte d'amour et fol espoir
"Si je mérite de rester sur le banc de la Juve ? Je pense qu’on saura très vite la décision, même très très vite, prévenait-il après le dernier match remporté à Venise. Avant le Mondial des clubs. Que la décision dans un sens ou dans l’autre, y partir sans avoir décidé ne serait pas juste ni pour le club, ni pour moi (…) Je suis heureux toujours heureux et content : il faut accepter la vie d’entraîneur, qui est toujours en doute en fonction des résultats (…) Avec 2-3 recrues dans ses secteurs visés, cette équipe peut recommencer à gagner."
Sous pression, les dirigeants de la Juve, eux, ont vite compris qu'ils devaient prendre rapidement une décision. Dans un sens ou dans l'autre. Au risque de réveiller le caractère volcanique de Tudor, qui rappelait de son côté avoir "rempli" sa mission dans un espace de temps très restreint. Mais avant de potentiellement le confirmer dans ses fonctions, la direction bianconera a sondé le matché des entraîneurs, notamment dans la quête de trouver un profil plus "huppé" que celui du Croate.
Conte, la Juve y a pensé
Avant que le grand jeu des chaises musicales ne démarre en Italie, la Juve a longtemps attendu de savoir si Antonio Conte se libérerait du Napoli, à peine sacré champion d'Italie, comme le laissait présager la tendance. Presque toute la presse italienne état d'ailleurs unanime : oui, le technicien italien allait quitter la ville parthénopéenne après lui avoir le quatrième Scudetto de l'histoire. Alors la Vieille Dame a patienté, persuadée de convaincre celui qui en demeure l'une des légendes sur le terrain (1991-2004) comme en dehors (entraîneur de 2011 à 2014) malgré les tensions survenues depuis (Conte a notamment entraîné l'Inter Milan deux saisons). Problème, un revirement spectaculaire est survenu.
/origin-imgresizer.eurosport.com/2025/05/29/image-31306216-a2bc-4f45-8a0c-f68c4d3e578b-85-2560-1440.jpeg)
Aurelio de Laurentiis, Antonio Conte
Crédit: Getty Images
Convaincu par son entourage et ses proches, heureux à Naples, motivé par ses joueurs, et notamment son protégé Romelu Lukaku, puis enfin séduit par les promesses de son président Aurelio De Laurentiis, qui a augmenté le budget mercato, la masse salariale et recruté Kevin De Bruyne, l'ancien sélectionneur de l'Italie a décidé de rester, prenant légèrement de court son ancien club. "Je n'ai eu aucun contact avec personne", rectifiait toutefois l'intéressé, assurant n'avoir rien voulu écouter avant le rendez-vous prévu avec son président. Prise le bec dans l'eau, la Juve a alors décidé de se rabattre sur une autre piste, celle menant, là encore, à un ancien de la maison : Gian Piero Gasperini.
Gasperini a préféré la Roma
Contacté directement par le nouveau directeur général Damien Comolli, l'ex-technicien de l'Alatanta, désireux de changer d'air après neuf ans à Bergame, a toutefois décliné la proposition. Trop tard. La Roma avait bien plus qu'une longueur d'avance dans ce dossier. "La Juve me voulait ? Oui, mais j'ai eu la sensation que rejoindre l'AS Rome était le bon choix, au-delà des risques que l'on peut me dire (rires). J'ai pensé que c'était la meilleure situation, la plus fantastique à parcourir et j'ai donc raisonné comme ça. C'est ce dont j'avais besoin, et j'ai eu la convaincre d'avoir pris la bonne décision", expliquait le "Gasp" au moment de sa présentation à la Roma. Là encore, chou blanc pour les Bianconeri. Ce qui confirme quand même le léger déclin de ce grand club historique du football européen, en quête d'un Scudetto depuis cinq ans maintenant.
/origin-imgresizer.eurosport.com/2025/06/06/image-37c7e795-97b9-4e4f-9848-4f56e4784b7b-85-2560-1440.jpeg)
Gian Piero Gasperini
Crédit: Getty Images
Et Igor Tudor dans tout ça, au fait ? Il a sagement attendu. Et il a bien fait. Le 10 juin, Comolli le confirmait officiellement dans ses fonctions. "Igor sera notre entraîneur pour la Coupe du monde des clubs, pour la saison prochaine, et j'espère au-delà", déclarait l'ancien président du TFC, précisant que le Croate n'a jamais été une solution de repli. On fera semblant de le croire, bien que le grand patron John Elkann ait lui aussi donné sa bénédiction à cette solution. Quelques jours plus tard, la prolongation du technicien jusqu'en 2027 (avec une option de prolongation d'une année supplémentaire jusqu'au 30 juin 2028) était également annoncée. De quoi apporter un peu de stabilité à un groupe qui a très bien démarré son Mondial des Clubs (deux victoires) avec le joyau turc Kenan Yildiz revenu au centre du projet et du jeu. Le voilà à 6 buts et 2 passes décisives (en 9 matches) depuis la prise de fonction de Tudor, qui espère profiter de l'été pour imposer sa patte et ses principes de jeu.
Nous sommes une équipe vivante et agressive
"Il demande de l'agressivité, beaucoup de courses, de l'intensité, a raconté le gardien Michele Di Gregorio à La Gazzetta dello Sport mardi (...) L'agressivité et l'envie d'aller vers l'avant sont les deux caractéristiques fondamentales réclamées par le coach, et il nous les a transmis dès le premier entraînement. Nous sommes une équipe vivante et agressive, tout le monde joue haut et même le gardien doit aussi couvrir les espaces."
Face au Widad Casablanca, la Juve a notamment ouvert le score avec une séquence de 26 passes et 10 joueurs concernés en un peu moins de deux minutes. "À son arrivée, Tudor n'avait pas le temps d'imposer un style et il est allé droit au but : du pressing haut des transitions rapides. Mais maintenant, il veut aussi une équipe capable de faire de la possession dans la moitié de terrain adverse", racontait le quotidien aux pages roses le week-end dernier.
"Quand il était à l'OM, il avait battu deux fois le TFC. Nous en avons rigolé. L'intensité et le caractère de son équipe étaient frappantes. Il a fait un travail exceptionnel à Marseille", se remémorait un Damien Comolli tout juste arrivé mais plutôt optimiste pour le futur proche de la Vieille Dame. "Moi, je ne me suis jamais senti comme un simple intérimaire", répétait quant à lui Igor Tudor, qui a toutefois eu du mal à composer, parfois, avec les rumeurs incessantes autour d'autres coachs. Lui estime que son CV de coach mérite respect et considération. Avec cette aventure à la Juve, il pourrait même avoir encore de quoi l'étoffer un peu plus.
Sur le même sujet