Victor Moses et Emmanuel Emenike incarnent le pouvoir offensif du Nigeria avant la finale de la CAN

Le Nigeria, finaliste de la CAN ce dimanche, a simplement dû prendre la phase de poules pour un échauffement. Contrairement à ce que laisse penser sa forme olympique actuelle, il a démarré la CAN plutôt comme un diesel, avec deux matches nuls lors des deux premières rencontres (déjà contre le Burkina Faso et la Zambie, 1-1 à chaque fois). Poussés à disputer un dernier match couperet face à l’Ethiopie, les Nigérians sont sortis du piège avec deux penalties acquis dans le dernier quart d’heure de leur match décisif. Deuxièmes du groupe C derrière… le Burkina Faso, les joueurs de Stephen Keshi risquent de subir un manque de coffre pour aller au bout. C'est la seule menace. Car depuis l’ouverture des win or go home games, les ouailles de Stephen Keshi sont tout bonnement époustouflantes.

Sensation en quart de finale : les Nigérians renvoient la Côte d'Ivoire, Sabri Lamouchi et ses boys à la maison (2-1), et au vu de la partie, cela ne choque personne. En demi-finale, confrontés à des Maliens plus que jamais dévoués pour leur peuple, les Super Eagles bouclent la rencontre à l’heure de jeu, en menant 4-0 (score final 4-1). Mais qui sont donc ces phénomènes capables de terrasser le grand favori et de réduire en miettes une défense lors d’une demi-finale ?

Le plus connu des attaquants nigérians est Victor Moses. L’ailier de 22 ans a atterri l’été dernier à Chelsea contre 13.5 millions d’euros. Une suite logique dans son début de carrière, après avoir gravi les échelons un par un (Crystal Palace, pensionnaire de Championship jusqu’en 2010, puis Wigan en Premier League pendant deux ans). Et il n’est pas venu chez les champions d’Europe en titre pour y faire banquette, ce sont ses 23 matches disputés depuis le début de la saison qui parlent (5 buts). Lors de cette CAN 2013, il a qualifié le Nigeria à lui tout seul en provoquant et transformant les deux fameux penaltys obtenus face à l’Ethiopie lors de l’ultime rencontre de poule. Face au Mali mercredi en demi-finales, il a fait exploser son garde du corps Tamboura, notamment sur le premier but sur lequel il l'a l’humilié complètement avant de servir Echiejile sur un plateau pour l’ouverture du score.

Autre gâchette, Emmanuel Emenike, actuel meilleur buteur du tournoi avec 4 buts (ex-aequo avec le Ghanéen Wakaso Mubarak). L’attaquant du Spartak Moscou est en train de se faire une belle publicité durant la compétition, et rien ne dit qu’il évoluera encore en ligue russe la saison prochaine. Arsenal et Liverpool seraient intéressés. Un transfert de cette envergure serait mérité pour un joueur de 25 ans qui n’a pas immédiatement joué en Europe après avoir quitté son Nigéria natal. Les Black Aces et le FC Cape Town, deux clubs sud-africains, se sont intercalés entre son premier amour du pays, le FC Delta Force, et son arrivée sur le Vieux Continent, au Kardemir Karabükspor, en Turquie. Deux saisons et 30 buts plus tard, le grand Fenerbahce est venu le chercher l’été 2011, mais le conserverait deux mois, le joueur trempant dans une sombre histoire de matchs truqués. Direction la Russie et le Spartak donc, où il a maintenu une moyenne de quasi un but tous les deux matches depuis un an et demi. Emenike jouera une grosse partie de son éventuel futur transfert sur cette finale.

Problème, ces deux joueurs se sont blessés pendant la demi-finale. S’ils se veulent rassurants, leur participation à la finale n’est pas entérinée. Pas de panique, Stephen Keshi possède plus d’un tour. En cas de défaillance de l’un des deux cités ci-dessus, il pourra s’appuyer sur le jeune Ahmed Musa, joueur de Moscou également mais pensionnaire du CSKA. Il s’était déjà fait remarquer la saison dernière en Ligue des champions face au Real Madrid en huitième de finale. Il confirme cette saison avec déjà 10 buts inscrits en janvier, remarquable pour un garçon de vingt ans. Contre le Mali en demi-finale, il a fait de la défense de Patrice Carteron sa chose, bien que décontenancée par la fessée subie, il est vrai.

Le Nigeria est favori de la finale de la CAN, mais il sait que cette compétition s'offre souvent à d'audacieux inattendus... comme le Burkina Faso. Si Obi Mikel et ses camarades ronronnent, les Etalons du Burkina en profiteront. Aux Nigérians de ne pas se reposer sur leurs lauriers. Il faut leur faire confiance. Les Super Eagles ne volent pas avec les pigeons.

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