Avec 4 arrêts aux tirs au but, Ronwen Williams a été le héros de l'Afrique du Sud face au Cap-Vert

Bon nombre de Cap-Verdiens ont dû se retourner dans leur sommeil, cette nuit. Et s'ils se réveillent avec la mine déconfite, c'est qu'ils ne sont pas tombés dans les bras de Morphée, mais dans ceux de Ronwen Williams ; puisque samedi soir, rien n'échappait aux poings du gardien sud-africain.

Dans ce dernier quart de finale de Coupe d'Afrique à l'allure piteuse (0-0 après 120 minutes) entre le Cap-Vert et l'Afrique du Sud, il a fallu patienter jusqu'à l'électrochoc de la séance de tirs au but pour rendre la rencontre grandiose. Ronwen Williams a d'abord perdu le toss. Alors, il s'est plié au choix de son homologue cap-verdien Vozinha ; il serait le premier à garder la cage, le Cap-Vert mènerait la danse.

Sauf que Williams, qui s'était déjà illustré pendant la rencontre en signant plusieurs parades cruciales, a vu les choses autrement. Mis à l'épreuve cinq fois, le gardien de 32 ans a sorti des gants 4 tentatives, du jamais-vu à la CAN. Trois d'affilée sur sa droite, puis 1 sur sa gauche. Aucune sorte de réussite, aucun coup du destin n'a facilité la tâche du gardien des Mamelodi Sundowns, le club d'Afrique du Sud qui fournit 8 des 11 titulaires à la sélection. C'est un exploit, en bonne et due forme. "Je suis comblé de joie, de bonheur. (...) Je ne pense pas que je vivrai une meilleure nuit dans ma carrière, sauf si nous continuons et que nous gagnons la Coupe, irradiait Williams après la rencontre, son trophée d'homme du match bien mérité à la main. Je suis aux anges."

Prompt à saluer les efforts conjugués de tous ses coéquipiers, le gardien Bafana Bafana a aussi tenu à rappeler que son coup d'éclat personnel était aussi le fruit d'un travail collectif. "Ce n'est pas que moi, c'est l'équipe. Ce sont les analystes, martelait-il en conférence de presse. Nous avons étudié les tirs au but, ils m'en ont envoyé tellement... Bravo à eux aussi."

L'inverse d'une loterie, en somme. De quoi justifier que le premier réflexe du gardien, une fois plongé dans l'ivresse après son quatrième arrêt, fut de pointer un index rageur vers son ban de touche et de piquer un gigantesque sprint pour venir célébrer l'accession en demi-finales. Une première pour la nation arc-en-ciel depuis 2000. Le Nigéria de Victor Osimhen est prévenu. Pour écarter ces Sud-Africains, mieux vaudra plier l'affaire avant la fin des prolongations.