CAN 2024 - Finale Nigeria - Côte d'Ivoire - "Je n'ai pas les mots" : Côte d'Ivoire, l'interminable conte de fées

Jamais une équipe n'avait atteint la finale de la CAN malgré deux défaites en phase de poules. Jamais depuis 1990, une équipe n'était allée si loin après une défaite de quatre buts dans le tournoi. Jamais, évidemment, une équipe n'avait survécu jusqu'à la dernière marche après avoir limogé son entraîneur en cours de compétition. La Côte d'Ivoire repousse les limites de l'impossible au cours d'une compétition qui l'a enterrée, resuscitée et, désormais, embarquée jusqu'à la finale face au Nigeria.

C'est comme s'il ne pouvait plus rien arriver à ces Eléphants, sifflés et, a priori, condamnés après une défaite terrible face à la Guinée Equatoriale (0-4) mais sauvés par le Maroc, tombeur de la Zambie. Franck Kessié parlait alors de "honte de la nation". Ce mercredi, après la victoire en demi-finale face au Congo (1-0), il rembobine la folle histoire au miro de BeIn Sports : "Le foot quand tu as 5% de chances, il faut y croire, savoure l'ancien milieu de l'AC Milan. On est passé des plus mauvais aux meilleurs en quelques jours. Il ne faut pas s'arrêter là et passer du plus mauvais aux héros nationaux."

Le destin est dingue aussi pour Emerse Faé, propulsé pompier de service après le limogeage en pleine compétition de Jean-Louis Gasset. Le jour de ses 40 ans, il a pris un costume que beaucoup estimaient trop grand pour lui. Le voilà, lui aussi, finaliste de la Coupe d'Afrique des Nations. "Je n'ai pas les mots. J'ai encore du mal à réaliser, je vais aller m'asseoir pour digérer, s'est amusé l'ancien Nantais chez nos confrères de BeIn Sports. C'est incroyable, une joie immense. Les joueurs font des trucs extraordinaires depuis qu'on a été repéchés."

Pourtant, cette fois-ci et pour la première fois de la compétition, les Ivoiriens ont dominé leur sujet. Finis les scénarios farfelus, les égalisations que plus personne n'attendait. Ce fut maîtrisé malgré la marge très courte au score. "Les deux dernières qualifications nous ont laissé un gout amer parce qu'il fallait lutter, arracher des égalisations, ça nous a pris beaucoup d'énergie, a continué Faé. On voulait gagner avec plus de maitrise en prenant le match en main."

Un but heureux d'Haller, sur une reprise visiblement ratée, a suffi face à des Congolais très limités offensivement. Qu'est-ce qui peut désormais faire entrave à cette joyeuse bande de morts de faim ? Le Nigeria ? "C'est une très grande nation du foot et une très belle équipe, reconnaît Kessié. Mais la Côte d'Ivoire est toujours là." Contre toute attente mais plus vivante que jamais.