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CAN - Nigeria - Côte d'Ivoire (1-2) - "C’est fort de repenser à tout ça" : Sébastien Haller, l’histoire extraordinaire

Arthur Merle

Mis à jour 12/02/2024 à 13:58 GMT+1

Le héros de la Côte d’Ivoire, c’est lui. Blessé jusqu’en 8es de finale, muet jusqu’en demies, Sébastien Haller a inscrit en deux matches deux des buts les plus importants de l’histoire de sa sélection, sacrée championne d’Afrique dimanche soir contre le Nigeria (1-2). Le fabuleux tournant d’un destin personnel tragique il y a un an et demi, magique aujourd’hui.

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La séquence émotions a déjà fait le tour des réseaux. Quelques minutes après la victoire de la Côte d’Ivoire contre le Nigeria dimanche soir (1-2), en finale de la Coupe d’Afrique des Nations, Sébastien Haller est interrogé par Basile Boli au micro de beIN Sports. "Ça fait du bien. Ça fait du bien d’avoir… d’être un peu récompensé, de continuer d’y croire et de voir que ça sert à quelque chose", a tout juste le temps de lâcher l’attaquant du Borussia Dortmund avant de tomber dans les bras de l’ancienne gloire marseillaise et d’y essuyer quelques larmes.
Une image forte pour un homme incassable. Le héros ivoirien de la soirée, c’est bien l’attaquant de 29 ans, auteur du but de la victoire à la 81e minute de jeu, quatre jours après avoir été l’unique buteur de la demi-finale contre le Congo. L’histoire est somptueuse. Parce que c’est celle d’un homme qui s’est relevé d’une sacrée épreuve que lui avait tendue la vie. D’un joueur qui a avalé ses échecs pour s’offrir cet instant de gloire.
Interviews, documentaires : on a vu, lu, décortiqué le destin unique de Haller partout, mais on a envie de le crier sur plus de toits encore. Et plus fort. En juillet 2022, le natif de Ris-Orangis est touché par un cancer des testicules. Trois mois après, son discours plein d’émotion et de dignité lors de la cérémonie du Ballon d’Or touche tout le monde. Six mois plus tard, le voilà de retour sur les terrains, devant le public du BVB, lors d’une victoire face à Ausbourg. En un an et demi, Haller est passé du diagnostic d’un cancer à une victoire à la CAN.
Mes coéquipiers m’ont poussé à rester sur le terrain
"C’est fort de repenser à tout ça, a-t-il réagi au micro de beIN Sports après avoir retrouvé ses esprits. Forcément, j’y pense souvent. C’était vraiment l’un de mes objectifs à titre personnel, de donner le maximum à la CAN, d’être là". D’être là… et décisif. "J’ai l’impression que je préfère les buts un peu compliqués, a-t-il souri. On y a cru jusqu’au bout, mes coéquipiers m’ont poussé à rester sur le terrain le plus longtemps possible. Aujourd’hui si j’ai marqué, c’est grâce à eux. Je me devais de montrer l’exemple, de donner le maximum et de ramener la Coupe à la maison".
Voilà qui est chose faite, de manière d’autant plus remarquable qu’il aurait pu vivre cette CAN dans le canapé à cause d’une blessure à la cheville. "J’ai eu la chance de pouvoir venir même si on m’annonçait – maintenant je peux le dire - entre 6 et 8 semaines pour ma blessure. Suivant la rapidité des soins, j’aurais peut-être pu ne jouer mon premier match qu’aujourd’hui (dimanche, ndlr). La cheville n’est toujours pas soignée mais ça valait le coup", a raconté celui qui n'a démarré sa compétition que lors des 8es de finale miraculeusement atteints par les siens.
Le mérite revient ici à Jean-Louis Gasset, évincé à l’issue de la phase de poules, qui avait décidé de convoquer Haller et Simon Adingra, lui aussi touché avant la compétition, malgré leurs pépins. "Je rêve de voir Haller marquer le but de la finale", avouait d’ailleurs l’ex-entraîneur des Verts dans les colonnes de L’Equipe deux jours avant la finale. Un joli clin d’œil supplémentaire.
Et encore une épreuve de balayée par celui qui avait choisi la sélection ivoirienne en 2020 après avoir fait ses gammes en Bleus chez les jeunes. En plus du cancer, en plus de la blessure à la cheville, Haller est aussi celui qui a dû digérer son penalty raté lors du match pour le titre de Dortmund la saison dernière. Celui qui a su se relever de son énorme occasion manquée de la tête en demi-finale de cette CAN, pour inscrire le but libérateur ensuite. Celui qui, trop court sur un premier centre, a insisté sur le deuxième, pour finalement passer sa jambe devant celle William Troost-Ekong et libérer les siens en finale dimanche. Celui qui a décidé, comme sa sélection, de réussir l’impossible.
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Sébastien Haller vainqueur de la CAN avec la Côte d'Ivoire

Crédit: Getty Images

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