Lacombe s'emporte

Il est arrivé d'un pas décidé. Comme s'il rentrait dans une arène. Encore marqué par la défaite en finale de la Coupe de France contre Guingamp (2-1), Guy Lacombe est venu se présenter en conférence de presse très remonté. "C'est le sort qui s'en mêle. Il y a une erreur stupide sur l'égalisation. Ça ne devrait pas se passer en finale mais c'est comme ça. Dans ces cas-là, il faut être fataliste. Bravo à Guingamp", a d'abord lâché le technicien rouge et noir. Mais ensuite, il a dérapé. Entre déception et rancoeur, le coeur de l'Aveyronnais a balancé. Et son sang n'a finalement fait qu'un tour.

Pendant de longues minutes, il s'en est violemment pris à la presse, coupable selon lui d'un lobbying pour la titularisation de Mickaël Pagis. "Quand je vois la campagne de presse pour Mickaël Pagis et la réaction du public, c'est grave, s'est énervé Lacombe. C'est trop." Les raisons de la colère de l'entraîneur moustachu ? La réaction du public rennais présent au Stade de France qui a demandé l'entrée de Pagis en scandant son nom en seconde période.

"Et les onze autres ? En finale de Coupe de France, ce n'est pas normal... Mettez-vous à la place de Danzé, de Leroy, de Thomert et de Moussa Sow... C'est ce qui me désole. Qui enlèves-tu pour mettre Pagis ?", a demandé Lacombe en prenant un journaliste à témoin. Pour l'entraîneur des Bretons, la réaction du public serait liée aux articles stigmatisant l'absence de Mickaël Pagis dans les compositions du Stade Rennais lors des matches précédant la finale dyonnisienne. Depuis un raté immanquable lors de la claque reçue à Sochaux (3-0), l'ancien Marseillais n'a en effet plus les faveurs de son entraîneur. Sur les cinq derniers matches avant la finale, il n'avait plus été titularisé et n'a joué que 37 minutes...

Une mise à l'écart très médiatisée. Car l'attaquant breton et l'entraineur à moustache entretiennent des relations tumultueuses depuis leur aventure commune à Sochaux. Un passé évidemment mis en exergue ces derniers temps dans la presse. De quoi faire encore un peu plus sortir Lacombe de ses gonds: "Quand je suis arrivé à Rennes, c'était un pestiféré, il était honni par les spectateurs, s'emporte-t-il encore. Je l'ai remis dans l'équipe et on a travaillé ensemble mais parfois il y a des liaisons dans l'équipe et cela ne fonctionne pas. Il y a eu scission entre le public et les joueurs. Je n'avais aucune rancune contre lui et ce qui s'est passé aujourd'hui n'est pas normal. Mike, quand Jimmy Briand se blesse et que je le fais jouer, regardez les statistiques, cela ne marchait pas."

Contre Saint-Etienne (1-0), Grenoble (0-1) et Paris (0-1), Lacombe s'est en effet passé des services de son artiste. Et à chaque fois la victoire était au bout. Mais voilà, lors du seul entraînement du Stade Rennais ouvert au public cette semaine, quelques supporters avaient déjà fait entendre leur voix au bord du terrain, hurlant des "Pagis titulaire" aux oreilles du coach breton pour le voir d'entrée sur le pré vert de Saint-Denis. Des comportements qui ont visiblement fait bouillir l'entraîneur rennais. Et avec la déception de la finale perdue, la "cocotte" a explosé. La pression retombée et avec un peu plus de recul, Lacombe devra maintenant trouver les vraies raisons de l'échec rennais et mettre cet épisode de côté pour faire repartir le Stade Rennais en championnat... Avec ou sans Pagis ?