Jérémy Aliadière (FC Lorient), l'indispensable revenant

Jérémie Aliadière s’éclate à Lorient. Souffrant, et donc très incertain, pour la réception du Stade Brestois (3-1) au Moustoir, pour le compte des huitièmes de finale de la Coupe de France, le cinquième meilleur buteur (11 réalisations) de Ligue 1 a confirmé son retour au premier plan, à 30 ans, en s’offrant non pas un mais deux buts lors de la démonstration des Merlus face une équipe de Brest trop peu entreprenante dans le jeu, une fois la ligne médiane franchie. "On a été patients et après le premier but, ça a été un peu plus facile. Il y a eu plus d’espaces et on a pu se créer d’autres occasions", a-t-il lâché sur l'antenne d'Eurosport.

Avec un peu de réussite, il a alors ôté tout suspense à la rencontre (69e, 2-0) au terme d’un rush de Barthelmé. Il a par la suite parachevé le succès des siens, en toute fin de match en plaçant un petit plat du pied (90e+2, 3-0), dont lui seul a le secret, sous le corps d’un Hartock abandonné malgré lui à son sort. Certes, ce doublé n’a rien d’extraordinaire, mais au regard du passé tumultueux du joueur, cela a tout l’air d’une véritable résurrection.

Car Aliadière revient de loin. Après un début de carrière prometteur, qui l’a vu rallier Arsenal dès l’âge de 16 ans, l’ex-prodige de l’INF Clairefontaine s’est perdu en route, la faute à des choix de carrière discutables et des blessures à répétition. Il a ainsi écumé la plupart des clubs de Grande-Bretagne (Celtic Glasgow, West Ham, Wolverhampton) avant de croire à nouveau en sa chance à Middlesbrough. Trois saisons mi-figue mi-raisin, et une rupture des ligaments croisés du genou plus tard, il est recruté par un certain Christian Gourcuff. Un coup de maître. "On va arrêter de le dire à chaque match car c'est une confirmation, mais (ce qu'il fait) est épatant", a confié à l'issue du match le coach breton.

Et pour cause : Aliadière revît du côté du Moustoir. Il apporte énormément aux Merlus. Sa saison parle pour lui : 11 réalisations donc (14 toutes compétitions confondues) et sept passes décisives en Ligue 1. Il est même directement impliqué sur 18 des 42 buts des Lorientais en championnat. Aucun doute n'est permis : il réalise là le meilleur exercice de sa carrière. Mais cela ne suffit pas à son appétit d'ogre. Aujourd'hui, il rêve -secrètement- de soulever la coupe au Stade de France. "Bien sûr qu’on en rêve. Quand on est en quarts, on se rapproche, on va voir contre qui on va tomber au prochain tour, a-t-il reconnu. On commence à espérer mieux et vu qu’en championnat, on est bien classé et qu’on est presque assuré du maintien, on aimerait faire un coup dans cette coupe." Comme quoi dans la vie, et encore plus dans le sport, tout va vite. Aliadière en est la preuve vivante.