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Monaco – Le paradoxe Jardim : un entraîneur qui gagne… et reste la cible privilégiée des critiques

Vincent Bregevin

Mis à jour 04/03/2015 à 09:22 GMT+1

Leonardo Jardim réalise une saison remarquable sur le banc de Monaco, qui se déplace au Parc des Princes pour affronter le PSG en quart de finale de la Coupe de France (21h00). Malgré cela, le technicien portugais reste une cible privilégiée des critiques.

Critiqué, Leonardo Jardim réalise pourtant une première saison remarquable à Monaco.

Crédit: Panoramic

Tout va vraiment très vite en football. Leonardo Jardim peut en témoigner. Mercredi dernier, Monaco enchantait la France et l'Europe en signant une victoire sensationnelle à l'Emirates face à Arsenal en Ligue des champions (1-3). Un succès qui validait la performance tactique de l'entraîneur monégasque, encensé après cet exploit. Après avoir été essentiellement critiqué jusque-là.
Quatre jours plus tard, l'euphorie était retombée après le match nul de Monaco à domicile face au PSG (0-0). Pas vraiment par rapport au résultat, plutôt positif pour l'ASM au terme d'une rencontre dominée par le club de la capitale. Surtout par rapport au jeu pratiqué par le club de la Principauté. Si les propos tenus par Christophe Dugarry, consultant sur Canal+, ont suscité de vives réactions, ils traduisent aussi le peu de crédit accordé au technicien portugais et à son équipe. Même dans la foulée d'un exploit en Coupe d'Europe.
Voir jouer Monaco, c'est une purge. Monaco, c'est nul.
Ça résume le paradoxe de l'ASM cette saison. Et c'est Jardim qui l'incarne le mieux. Monaco réalise pourtant une saison assez remarquable compte tenu de la saignée dont il a été victime l'été dernier, symbolisée par les départs de Radamel Falcao et James Rodriguez. L'entraîneur monégasque a conduit son équipe jusqu'aux huitièmes de finale de la Ligue des champions, à la quatrième place de la Ligue 1, aux demi-finales de la Coupe de la Ligue et aux quarts de finale de la Coupe de France. Un parcours d'autant plus remarquable que Jardim l'a réalisé sous le feu des critiques.

Une efficacité défensive qui déplaît

C'est le cas depuis sa prise de fonction sur le banc de l'ASM l'été dernier. D'abord pour des résultats insuffisants (trois défaites et un nul lors des cinq premières journées). Pour remédier au problème, le Portugais a fait évoluer le style de jeu de son équipe. Principalement en positionnant son bloc un peu plus bas de façon à moins exposer sa défense. Malgré l'amélioration des résultats de son équipe, Jardim a de nouveau été critiqué pour la manière avec laquelle ils ont été obtenus. Avec 26 buts en 26 matches, l'ASM n'est que la 16e attaque de L1.
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Leonardo Jardim en discussion avec Yannick Ferreira-Carrasco lors de Monaco-PSG.

Crédit: Panoramic

C'est en revanche la défense la plus imperméable du championnat avec 19 buts encaissés. Son gardien, Danijel Subasic, a gardé sa cage inviolée durant 842 minutes, un record en Europe cette saison. L'efficacité défensive est aussi un art, et Monaco excelle dans ce domaine cette saison. C'est d'autant plus remarquable que Jardim doit composer avec un effectif inexpérimenté. La performance, validée par les résultats de l'ASM, n'est pas reconnue à sa juste valeur. Et Jardim reste critiqué pour un football jugé trop défensif, qui fait pourtant la réussite du club de la Principauté.

Une personnalité qui ne fait pas l'unanimité

La décision des dirigeants monégasques de se séparer de Claudio Ranieri l'été dernier était assez controversée. L'Italien n'avait pas seulement atteint les objectifs fixés par sa hiérarchie en faisant monter l'ASM en Ligue 1 pour sa première saison sur le banc de Monaco, avant de la qualifier directement pour la Ligue des champions l'année suivante. Il était aussi l'entraîneur reconnu et charismatique qui semblait parfaitement coller aux ambitions du club de la Principauté. Mais pas forcément aux yeux de ses dirigeants, qui avaient préféré le remplacer par Leonardo Jardim.
La personnalité du Portugais contraste avec celle du technicien transalpin. Jardim n'a ni le style ni l'aura de Ranieri. Et sa communication, dans un pays où il était méconnu à son arrivée, a fait grincer des dents. Certaines de ses déclarations notamment.
Quand il a évoqué les jeunes joueurs français…
Je pense qu’en France, on oublie parfois l’âge de ces jeunes, et qu’on les met trop vite sur un piédestal alors qu’ils ne sont pas des joueurs confirmés.
…les critiques qui le visaient lui…
Quand ça ne gagne pas, les gens visent l'entraîneur, c'est partout pareil. Et quand c'est un coach portugais peu connu, c'est plus facile. On ne me connaît pas ici mais, vous savez, au Portugal, les entraîneurs français ne sont pas très connus non plus
… ou le style de jeu de son équipe.
Je n’ai pas vu une équipe jouer mieux que nous en France cette saison
L'entraîneur monégasque n'a pas sa langue dans sa poche. Cela contribue à en faire une cible privilégiée des critiques. Pourtant, compte tenu de la situation dont il a hérité, avec des ambitions élevées et un effectif amoindri, le technicien portugais pouvait difficilement faire mieux que ce qu'il a réalisé jusqu'ici. Surtout pour une première saison à Monaco, dans un nouveau championnat pour lui, au sein d'un club qui a radicalement changé de politique après son arrivée. C'est tout le paradoxe Jardim. Un coach à qui on ne passe pas grand-chose. Alors qu'il est en passe de réussir un pari impossible.
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La joie de Leonardo Jardim lors de l'exploit de Monaco face à Arsenal.

Crédit: Panoramic

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