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Stade Rennais - PSG : Pinault, la récompense d'un supporter pas comme les autres

Glenn Ceillier

Mis à jour 30/04/2019 à 18:02 GMT+2

COUPE DE FRANCE - Si le Stade Rennais a enfin réussi à dépoussiérer son armoire à trophées après 48 ans de frustration, ce sacre est aussi et peut-être surtout celle de François Pinault. Longtemps frustré, le milliardaire breton a enfin eu un retour sur investissement.

Francois Pinault porte la Coupe de France 2019 avec son fils Francois-Henri, 2019

Crédit: Getty Images

Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. Il y a ainsi des passions qui ne s'expliquent pas. Des engagements pas forcément raisonnables. François Pinault sait de quoi on parle. Mais après une longue attente frustrante, le milliardaire breton a enfin été récompensé de ses investissements. Ce succès en Coupe de France du Stade Rennais ne porte bien sûr pas seulement son sceau. Il est aussi marqué de l'empreinte de Julien Stephan - ce jeune coach qui a décomplexé le groupe rennais -, d'Olivier Letang - bâtisseur crucial de cet effectif rouge et noir – et de la marque de Clément Grenier, Hatem Ben Arfa and co. Mais ce trophée reste son aboutissement.
François Pinault n'a bien entendu pas attendu 48 ans, le temps de la traversée du désert du Stade Rennais. "Juste" plus de 20 ans. Mais pour un homme habitué aux succès dans sa vie professionnelle, c'est long. Très long même. Surtout qu'il n'a pas été épargné. Propriétaire du club d'Ille-et-Vilaine depuis 1998, l'homme d'affaires et ancien président du groupe Kering, qui avait déjà eu un rôle clef dans le transfert de Laurent Pokou en 1973, n'a pas été très heureux dans son costume de patron du Stade Rennais avant samedi soir. Sa prise de pouvoir a été marquée par de nombreuses frustrations, devenues pour certaines des moqueries bien appréciées dans le monde du ballon rond hexagonal.
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Julien Stephan, Hatem Ben Arfa et Francois Pinault avec la Coupe de France 2019

Crédit: Getty Images

L’été 2000 et les finales face Guingamp, les traumatismes

Le symbole ? L'été 2000 bien entendu. Deux ans après sa prise en mains, Rennes fait parler de lui en Europe en frappant fort sur le marché des transferts : 120 millions de francs (environ 21 millions d'euros) pour s'attacher les services de Severino Lucas et 80 millions de francs (12 millions d'euros) pour Mario Héctor Turdó. Deux transferts marquants à cette époque. Deux échecs tonitruants qui calmeront les ardeurs du milliardaire breton, peu habitué à tomber de si haut en termes de retour sur investissements. Et après cet été 2000, il y a eu des désillusions dans des finales au Stade de France. Trois plus précisément, dont deux humiliantes face au voisin guingampais en Coupe de France (2009, 2014). Signe de son implication et de sa déception, son fils, François-Henri Pinault, n'a pas hésité à parler de "drame familial" dans Libération au sujet de la finale 2009.
A force, il s'est presque imposé cette impression que le football allait être l'un des seuls domaines à résister à François Pinault. Malgré sa présence, le Stade Rennais ne semblait en effet pas disposé à lâcher son image de "loser" et parvenir à passer le cap supérieur. D'aucuns s'agacent encore même régulièrement de ne pas voir la famille Pinault, dont la fortune s'établissait en 2018 à 30,5 milliards d'euros selon le magazine Challenge, dépenser plus pour renforcer les Rouge et Noir, oubliant qu'il a parfois décidé de faire quelques efforts supplémentaires en sortant le chéquier pour offrir à son équipe Ismaël Bangoura à l'été 2009 ou Mevlut Erding en janvier 2012.

La passion d’un supporter…

S'il a vite mis en place une politique plus mesurée, bien loin de la stratégie d'un Roman Abramovich à Chelsea par exemple, son impact à Rennes est pourtant réel. Il a structuré le club. Il lui a permis de se stabiliser dans l'élite, alors que le Stade Rennais était habitué à faire l'ascenseur entre la première et la deuxième division. Et maintenant, il lui a permis de jouer l'Europe. Et donc maintenant de mettre un terme à sa longue période de frustration. La sienne aussi. Même s'il a pris du recul depuis quelques temps en laissant son fils s'impliquer plus.
Après une saison marquée par de belles performances en Ligue Europa, cette Coupe de France est la récompense d'une passion qui ne s'explique pas. Comme celle de tout supporter. Sinon, Pinault ne serait pas resté à la tête du club toutes ses années après ces claques répétées. A 82 ans, ce grand collectionneur d'art a enfin touché son Graal de propriétaire d'un club de foot. Un bel aboutissement. Même si certains rêvent déjà de le voir investir plus pour aller encore plus haut. Il y a des choses qui ne changeront pas. Comme la passion d’un homme.
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