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Coupe de France : Gentlemen’s agreement ou obligation ? La recette du match fait toujours parler

Sasha Beckermann

Mis à jour 17/01/2020 à 19:40 GMT+1

COUPE DE FRANCE - Le choix de l’Olympique de Marseille de ne pas laisser sa part de recette à Trélissac avait provoqué la colère du président du club de N.2 et même du maire de la ville. Mais force est de constater que le club marseillais était dans son bon droit.

Jacques-Henri eyraud dans une tribune vide du Vélodrome

Crédit: Getty Images

La Coupe de France est revenue jeudi avec les 16es de finale de la compétition. C’est le charme de la compétition : de “grosses” écuries rencontrent des équipes amateures et ça laisse parfois place à de belles histoires… ou pas. En témoignent les dernières polémiques sur la recette qui, selon la coutume, doit être laissée au club dont la division est inférieure. Retour sur une vieille tradition, qui n’est en aucun cas une obligation.
Le règlement de la Fédération française de football est très clair sur le sujet : les deux équipes doivent partager la recette une fois la TVA et les frais d’organisation du club déduits. En aucun cas le club dont la division est supérieure n’a l’obligation de laisser la totalité de la recette. Cette "tradition" est surtout issue d’un gentlemen’s agreement. Le faire est un geste élégant, certes, mais ne pas le faire ne devrait pas jeter une malédiction sur le président concerné et les dix générations à venir.
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Coupe de France : Trélissac v OM

Crédit: Eurosport

Chacun ses règles

Pour Trélissac, club de National 2, cette somme aurait pu atteindre les 80 000 euros, frais de déplacement de l’OM déduits (environ 65 000 euros). Environ 6% du budget total du club. On comprend forcément l’amertume. Dans la bataille par communiqués interposés, l’OM a expliqué qu’il lui "semblait juste que (...) les deux clubs se partagent la recette d'autant plus que ce déplacement a coûté 65 000 euros à l'OM".
Et a justifié que la "politique du club a souvent été de laisser la recette quand l'OM est accueilli dans des stades particulièrement champêtres où la capacité est faible". Trélissac a fait carton plein ce jour-là avec un stade de 13 000 places et des prix variants entre 20 et 35e, donc pas de quoi en faire tout un plat pour les Marseillais. Il ne faut pas oublier non plus que les finances des Olympiens ne sont pas au beau fixe. La direction marseillaise semble avoir compris la leçon après le badbuzz et a annoncé à l'AFP : "Nous sommes prêts à faire un geste, on réfléchit au quel." Mais le club a tenu à insister : "C'est un business", et "un sou est un sou".
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Jacques-Henri Eyraud et Andoni Zubizarreta

Crédit: Eurosport

D’autres raisons sont avancées par les clubs de Ligue 1, comme la manière dont ils ont été accueillis. Alexandre Lacombe, ancien président du FC Sochaux confiait au Parisien qu’il lui était arrivé de garder l’argent : "Il nous est arrivé de garder l’argent parce que nous avions été extrêmement mal reçus. Il y a certes une dimension économique, mais c’est d’abord une affaire de feeling." Et là, le Paris Saint-Germain est coutumier du fait. Les dirigeants qataris laissent toujours une part plus ou moins importante et moins le club a été bien reçu, plus la part est basse. Le JDD dévoile que le club parisien avait laissé 5000e (sur 20 000) au Gazélec-Ajaccio en 2009 (0-3) après un 16e de finale compliqué en tribunes.
Certains clubs préfèrent également redistribuer cet argent aux clubs de leur région, une pratique bien connue de tous les adversaires du LOSC notamment. Les Dogues assument parfaitement reverser, chaque année, les sommes aux clubs des Hauts-de-France. Reverser sa recette à un club de division inférieure, c’est s’assurer de ne pas subir les foudres.
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