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Nantes - OL - Nabil Fekir ou Hatem Ben Arfa : à qui ressemble le plus Rayan Cherki ?

Cyril Morin

Mis à jour 05/04/2023 à 19:00 GMT+2

COUPE DE FRANCE - Titulaire attendu face à Nantes ce mercredi (21h10), Rayan Cherki a pris en épaisseur depuis l'arrivée de Laurent Blanc à Lyon. Gaucher, dribbleur, meneur de jeu et issu du centre de formation de l'OL : les similitudes avec Hatem Ben Arfa et Nabil Fekir sont nombreuses. Mais à qui faut-il le comparer ? Les évolutions du jeu semblent faire pencher la balance…

Rayan Cherki ressemble-t-il plus à Hatem Ben Arfa ou à Nabil Fekir ?

Crédit: Marko Popovic

"Ahhh, c'est un sujet… On aura besoin d'autres soirées" : la réponse instinctive de Laurent Blanc dimanche lorsqu'il fut branché sur le sujet par Thierry Henry sur Prime Vidéo dit beaucoup de l'attente placée par le coach lyonnais en Rayan Cherki. Il n'est pas le premier. De Rudi Garcia, qui fit de lui le premier joueur né en 2003 à fouler une pelouse de L1, à Peter Bosz, tous les coaches qui se sont succédé à l'OL ont tous accordé une attention particulière pour couver ce talent incroyable. Mais pas si inédit.
Un meneur de jeu gaucher, avec le don du dribble, qui arrive en équipe première avec une étiquette flatteuse : l'histoire n'est pas nouvelle à l'OL. La première comparaison qui est venue aux lèvres de tout le monde à Lyon, c'est celle avec Hatem Ben Arfa. "Il me rappelle un joueur qui a marqué avec Rennes sur penalty cette semaine... Hatem Ben Arfa", indiquait déjà Bruno Génesio, alors en charge des Gones en 2018.
Trois ans plus tard, son grand pote Maxence Caqueret faisait la même analogie : "Rayan, c’est un crack. C’est un joueur vraiment précoce. Il a une technique hors normes, il va faire très, très mal dans les années à venir. […] Il me fait penser à Ben Arfa lorsqu’il était plus jeune, le type de joueur qui a un talent énorme par rapport aux autres et qui a tout pour réussir".

"Des moments où on va s'arracher les cheveux"

Cherki-Ben Arfa, la filiation se tient. Pour les attentes démesurées, parfois irréelles, que ces talents ont suscitées. Pour cet amour infini du dribble, du jeu. Pour cette capacité à créer une étincelle sur une différence individuelle. Et pour les conséquences qui vont avec. Quand ça passe, c'est danger immédiat et régal visuel. Quand ce n'est pas le cas, c'est la désagréable impression d'un soliste complètement détaché de l'intérêt collectif.
Après la défaite à Auxerre (2-1), et alors qu'il sortait d'une belle séquence, c'est Bruno Cheyrou qui lui est tombé dessus. "Il est retombé dans ses travers, estimait le directeur sportif de l'OL. Il faut admettre qu’on sera encore longtemps agacé par ses roulettes et autres facéties qui n’amènent rien. Il y en aura d’autres des moments où on va pester, s’arracher les cheveux".
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Rayan Cherki (OL)

Crédit: Getty Images

Mais à écouter Nicolas Puydebois, ancien portier de l'OL qui a connu Ben Arfa et qui suit aujourd'hui le club pour le site Olympique-et-Lyonnais.com, la comparaison s'arrête là. "Hatem avait un réel talent naturel, une facilité… Il était très instinctif, résume-t-il. Ce côté-là, au fur et à mesure de sa formation, Rayan Cherki le perd un peu je trouve. Il est moins spontané dans ses choix, plus dans la réflexion. Ça reflète une tendance générationnelle, je pense, où on réfléchit le football plutôt que de le vivre, plutôt que de le jouer". Une évolution du beau vers l'efficace qui correspond au grand basculement opéré depuis une vingtaine d'années au niveau européen.

Fekir et l'idée d'un dynamiteur au service du collectif

C'est donc assez naturellement et presque chronologiquement qu'à Lyon, on penche pour le rapprochement avec Fekir. "La morphologie de Cherki le rapproche aussi de lui, rappelle d'ailleurs justement Puydebois. Hatem était plus longiligne, plus fin". Désormais avec le numéro 18 dans le dos, le Lyonnais a trouvé une vraie complicité avec Lacazette qui rappelle des souvenirs à certains. Mais c'est aussi par sa capacité à parfois aimanter le jeu et le rendre plus lisible, comme lors de son récital face à Lens (2-1) qui le rapproche du Fekir des dernières saisons lyonnaises.
"Cherki un joueur assez proche de Fekir dans la faculté à conserver le ballon en étant très costaud sur les appuis, détaillait Bryan Bergougnoux auprès de L'Equipe en février dernier. Après, Nabil avait besoin de se connecter aux autres, tandis que Cherki cherche davantage les différences individuelles". Une situation qui semble quelque peu évoluer même si la pépite a moins brillé ces dernières semaines.
"Depuis l'arrivée de Laurent Blanc, il a compris qu'il pouvait être très bénéfique à l'équipe s'il respectait le jeu et les appels de ses coéquipiers, atteste Puydebois. Il mûrit simplement mais il lui reste une vraie marge de progression. Je pense qu'il lui manque un peu de régularité, un peu de discipline. Il lui manque aussi de jouer des matches, du temps de jeu simplement. Il lui faut encore une ou deux années pleines, entre 30 et 50 matches, pour vraiment passer le cap et devenir un professionnel aguerri".

Bientôt 20 ans… et quelle suite ?

Sa carrière, promise à un décollage express, suit pour l'instant une évolution rassurante : celle d'un prodige qui apprend encore les codes du plus haut niveau. Rassurante mais pas forcément moderne. A l'heure où Musiala dirigeait la Mannschaft au Qatar et est un joueur majeur du grand Bayern, à l'heure où Jude Bellingham a le Real et Liverpool à ses pieds et sera l'un des grands animateurs du marché, Cherki ne ressemble plus vraiment à la tête de proue de la génération 2003. Pas d'inquiétude.
"Il est encore très jeune, il n'a pas 20 ans, temporise Puydebois. On a souvent tendance avec ces talents-là à sauter les étapes. Il faut pouvoir exploiter son propre potentiel et s'adapter au collectif. Ça, ça s'apprend en match, en étant confronté à pleins de situations différentes et les gérer émotionnellement, techniquement et tactiquement".
Sa première année complète à l'OL, Ben Arfa l'avait réalisé en 2007-2008, décrochant au passage sa première sélection avec les Bleus à 20 ans et 7 mois. Fekir, lui, avait pris feu en 2014-2015 pour s'inviter à Clairefontaine à presque 22 ans. Autant dire que Cherki est dans les temps de passage, s'il continue de s'affiner. "C'est à Rayan Cherki d'aller chercher sa place pour devenir Rayan Cherki, conclut justement Puydebois. Peu importe qu'il y ait des similitudes, je veux qu'il exprime sa personnalité en s'inscrivant dans le collectif". Pour définir un peu mieux le footballeur qu'il aspire devenir. Et se détacher de ses glorieux aînés.
Rayan Cherki, avec l'OL.
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