Coupe de France - Lyon, la fin d'un rêve, d'une illusion... et d'une époque ?

On ne sait pas ce qu'aurait donné la fin de match, samedi soir, si Gianluigi Donnarumma n'avait pas sorti le grand jeu sur une tête de Nicolas Tagliafico, quelques minutes après la réduction du score de Jake O'Brien, déjà sur corner. Mais la conclusion laisse assez peu de place au débat : Lyon a affiché trop de lacunes, Paris trop de qualités, pour que la Coupe de France échappe au club francilien.

Pendant que le PSG a réparé une petite anomalie en récupérant un trophée qui lui échappait depuis 2021, l'OL a poursuivi son interminable et triste série, de désormais 12 ans sans trophée. Il fallait voir l'état d'abattement de Rayan Cherki à l'issue de la rencontre : "C'était le rêve d'une vie pour moi, mes coéquipiers".

La fin d'un rêve et d'une illusion. Oui, l'OL a présenté le meilleur bilan de Ligue 1 sur la phase retour, devant le PSG. Non, le club rhodanien n'est pas au niveau de son homologue francilien, comme l'a rappelé chacune de leurs oppositions cette saison. Le cercle vertueux alimenté par les Gones en 2024, les émotions folles qui se sont enchaînées, ont parfois masqué à quel point chaque victoire lyonnaise ou presque, ne tenait qu'à un fil.

"Ça nous montre toute la distance qu'il reste à parcourir", a reconnu Pierre Sage, qui a eu ses torts lors de ces revers contre Paris, et qui a encore beaucoup de boulot devant lui. Mais avec qui ?

Car si les joueurs les plus marqués sur la pelouse samedi soir étaient ceux formés dans le Rhône, c'est peut-être, aussi, parce qu'on ne les y reverra plus. Remplaçant grimaçant au profit de Lucas Perri, Anthony Lopes n'acceptera pas ce rôle de doublure la saison prochaine. Ses larmes de dimanche dernier, après la victoire contre Strasbourg, n'étaient pas que le contrecoup d'une saison éreintante. Elles étaient celles d'un enfant du club, 489 matches au compteur, dont l'aventure est arrivée à son terme.

L'histoire aurait pu être belle pour l'ancien international portugais. Mais il aura finalement connu ses premières minutes à Lyon la saison suivant la dernière Coupe de France conquise en 2012, et se sera arrêté sur le banc, un soir de défaite en finale, douze ans plus tard. Elle aurait pu être magnifique pour Alexandre Lacazette, passeur décisif pour Lisandro Lopez lors de ce dernier titre, parti découvrir la Premier League puis revenu au club depuis, mais trop peu trouvé samedi.

Son avenir n'était pas tant un sujet ces derniers mois, il l’est désormais pleinement. "Ce sera mon dernier match de la saison. Mon dernier match pour l’OL, je ne sais pas", prévenait le capitaine des Gones avant la rencontre. "La possibilité d'un départ ? Ce n'est pas le sujet, là. On va attendre quelques jours", poursuivait-il samedi soir. Impossible de mieux entretenir le flou.

Rayan Cherki sera également un vrai sujet, lui dont le contrat expire dans un an. Ses remerciements à toutes les strates du club et son émotion, dimanche dernier comme samedi, ne ressemblaient, là encore, pas à l'attitude d'un joueur que l'on retrouvera au Groupama Stadium la saison prochaine.

La tendance pour Maxence Caqueret, autre enfant du club, serait aussi à un départ, comme l'a récemment indiqué Hugo Guillemet, journaliste à L'Equipe toujours bien informé sur l'OL. Ne resterait donc que Corentin Tolisso dans le "gang des Lyonnais", autrement dit pas le plus en forme de ce noyau dur.

Plusieurs pages sont donc possiblement sur le point de se tourner. Selon leur nombre, c'est toute une identité qu'il faudra remodeler. Peut-être un mal nécessaire pour remettre les mains sur un trophée.