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Orléans-PSG (Coupe de France) - En 1989, Paris se faisait humilier au Parc des Princes (0-4)

Clément Lemaître

Mis à jour 20/01/2024 à 20:08 GMT+1

Il y a 35 ans, le PSG subissait l'une des défaites les plus cuisantes de son histoire à l'occasion des huitièmes de finale aller de la Coupe de France face à Orléans (0-4). Avant les retrouvailles entre les deux équipes samedi soir (20h45), Joël Germain, homme clé de la victoire de l'USO au Parc des Princes en 1989, racontes les coulisses de ce match mythique pour Eurosport.

Safet Susic, sous le maillot du PSG.

Crédit: Getty Images

En football, tout est possible et surtout lors de la Coupe de France. Malgré ses quatorze sacres dans la compétition, le PSG est bien placé pour le savoir. Dans son histoire récente, le club de la capitale a connu plusieurs éliminations marquantes : Rodez (ex-National) en 2009, Clermont (ex-N2) en 1997, Valenciennes (ex-D2) en 1990 et bien sûr Orléans un an plus tôt.
A l'époque, l'USO, alors dixième de deuxième division, a créé un exploit mythique en allant s'imposer largement (0-4) en huitièmes de finale aller (ndlr : à partir de 1989-90, le format des matches aller-retour a été abandonné), face aux Safet Susic, Daniel Xuereb, Gabriel Calderon ou autres Joël Bats, sur la pelouse du Parc des Princes. Trente-cinq ans plus tard, les deux équipes vont se retrouver au Stade de la Source pour le compte des seizièmes de finale de la Coupe de France.
Ce samedi 8 avril 1989, rien ne laissait augurer d'un tel couac pour les hommes de Tomislav Ivic. Calés en deuxième position du championnat de France derrière l'Olympique de Marseille, les Parisiens venaient d'enchaîner une série de dix matches consécutifs (toutes compétitions confondues) sans défaite. De son côté, le club du Loiret, tombeur du Stade Brestois au tour précédent, avait une chance infime de battre le PSG. Et encore moins de lui infliger une telle claque.
Homme clé de ce match mythique, avec un but (59e) et trois passes décisives, Joël Germain n'a rien oublié de cette journée de printemps. "Lors des heures qui ont précédé la rencontre, dans notre hôtel à Choisy-le-Roi, on s'était fixé un objectif entre joueurs : prendre le moins de buts possibles au Parc des Princes et tenter de faire la différence au retour à la Source", nous confie l'ancien joueur de 59 ans qui commentera l'opposition de samedi au micro de France Bleu Orléans.
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Autre moment marquant : l'entrée sur la pelouse du Parc des Princes pour l'échauffement. "Cette image restera gravée. Quand on rentre sur le terrain, on voit une partie des tribunes en rouge et jaune, raconte Joël Germain. C'était une grosse surprise de voir autant de supporters orléanais, cela nous a fait chaud au cœur". Malgré la présence de huit internationaux (Bats, Jeannol, Bibard, Calderon, Pérez, Susic, Sène et Xuereb) au coup d'envoi, le PSG est d'abord neutralisé par Orléans. Puis devancé avant la pause avec l'ouverture du score de l'international luxembourgeois (73 sélections) Robby Langers (39e). Cet avantage est loin d'être immérité pour les visiteurs.
"On avait une équipe de potes tellement soudés. Je pense que cette unité nous a aidés ce soir-là, note Joël Germain. A l'époque, on avait une défense très solide avec des joueurs durs sur l'homme, un milieu technique et une attaquemenée par Robby Langers, deuxième meilleur buteur de D2 cette saison-là. C'était une équipe très complémentaire." Au retour des vestiaires, Orléans enfonce le clou (59e) grâce au natif de Montbéliard, qui a vécu ce soir-là l'un des matches les plus mémorables de sa carrière professionnelle (avec "mon premier but en D1 avec Caen contre Nancy en 1990 et ce match de Coupe de l'UEFA 1992 gagné avec le Stade Malherbe face à Saragosse [3-2]").
C'est vraiment lors du coup de sifflet finale qu'on a pris ce résultat en pleine figure
Outre le souvenir marquant d'avoir trouvé le chemin des filets au Parc des Princes, l'ancien joueur, également passé par Lille (1995-96) et Reims (1996-98), s'est senti "sous-estimé" par son adversaire parisien. "L'image qui illustre la suffisance du PSG ce soir-là, c'est cette sortie de Joël Bats sur notre deuxième but : il part à la pêche aux papillons, sur le côté gauche, à 25 mètres de son but, à la suite d'un ballon en profondeur. Il essaie d'éliminer Manu Lerat d'un petit piquet. Il rate son geste, mon coéquipier récupère la balle, centre et je marque."
De leur côté, les joueurs du PSG ont reconnu avoir sous-estimé leur adversaire. "Inconsciemment, oui, a confirmé Jean-Marc Pilorget, joueur le plus capé de l'histoire du PSG (435 matches), à France Bleu. Une équipe de L1 qui tire une équipe de L2, plus faible sur le papier, il y a eu de la suffisance dans notre camp forcément." A l'époque, Oumar Sène était allé dans le même sens. "Nous pensions sans doute gagner ce match en roue libre. Pour nous, et dans nos têtes surtout, c’était une formalité. Ce 0-4 est honteux. On peut le dire. Nous avons pris une gifle cuisante. Elle aura sanctionné l’impardonnable complexe de supériorité que nous avons fait. Nous n’étions pas préparés pour ce match : à l’entrainement, nous n’avons pas songé à ce 8e de finale. Il n’est jamais entré dans nos têtes. Menés 2-0, nous avons continué à nous croire les plus forts et chacun a voulu faire son petit numéro", lâchait l'ex-international sénégalais après la rencontre.
Malgré leur avantage de deux buts, les coéquipiers d'Henri Zambelli ont continué d'appuyer sur l'accélérateur en marquant un troisième (Soyer, 73e) puis un quatrième but (Lerat, 89e). "Ce soir-là, on ne s'est jamais dit que c'était fait, souligne Joël Germain. On est toujours restés focalisés sur le jeu en faisant abstraction du résultat. On s'est battus comme des chiens jusqu'à l'ultime seconde. C'est vraiment lors du coup de sifflet finale de l'arbitre qu'on a pris ce résultat en pleine figure, qu'on a explosé de joie et qu'on a fêté cette victoire avec nos supporters." Après la rencontre, les Orléanais n'ont pas fanfaronné car l'exploit devait être confirmé une semaine plus tard à domicile. Ce qui sera fait à l'issue d'un nouveau match probant (3-3).
Trente-cinq ans plus tard, l'ancien joueur d'Orléans, éliminé en quarts de finale cette année-là par Monaco (1-2, 3-3), est fier d'avoir écrit une page de l'histoire de la Coupe de France avec cet exploit. "On a réussi à sortir le PSG sur deux fois 90 minutes, ça veut dire qu'on avait quand même un peu de qualité. Après, il faut le dire : on a été touché par la grâce sur ces deux matches. On réussissait tout ce qu'on tentait." C'est aussi ça la magie de la Coupe de France.
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