C'est cruel pour Bordeaux

Bülent Korkmaz, le nouvel entraîneur de Galatasaray arrivé en cours de semaine dans le club stambouliote, n'aurait jamais osé rêver à de pareils débuts. Sept buts, des retournements de situation à la pelle et, au bout du suspense, une victoire sur le fil doublée d'une qualification en huitièmes de finale ! Pour son homologue Laurent Blanc, le constat est évidemment diamétralement opposé. Même si le coach girondin avait clairement laissé entendre que la Coupe UEFA ne faisait pas partie des principaux objectifs de cette fin de saison, l'entraîneur des Marine et Blanc pourra nourrir bien des regrets au vu de la physionomie et du terrible dénouement de ce match.

Blanc, qui avait laissé un Gourcuff au bout du rouleau au repos, devra notamment méditer sur le manque de fraîcheur de la quasi-totalité de son effectif. Placés sur orbite après l'ouverture supersonique de Bellion après 12 secondes de jeu, les Bordelais ont dangereusement reculé au fur et à mesure que les minutes filaient. Tant et si bien que la digue a fini par rompre, au plus mauvais moment : à la fin de la première période. Malheureux sur l'égalisation d'Arda, à l'image de ce ballon qui passe entre les compas de Henrique, les Français ne peuvent en revanche rien faire sur cette frappe téléguidée, direction lucarne, de Kewell. En deux minutes, le Stade Ali-Sami-Yen est passé de la circonspection à l'euphorie la plus totale.

Même s'il ne faut qu'un but aux Bordelais pour se qualifier, la mission semble compliquée. Mais pas impossible. A l'image de leurs adversaires en première période, les Girondins vont planter deux coups de poignards à quelques secondes d'intervalle, par Chamakh (74e), puis par Cavenaghi (75e). L'Argentin, qui venait d'entrer en jeu, profite d'un énorme cafouillage pour égaliser et replacer les siens en position de qualifiés. Il reste un quart d'heure à jouer et les discours de Blanc sur la moindre importance de la Coupe UEFA sont loin, très loin des têtes bordelaises.

Malheureusement, les partenaires de Ramé vont progressivement perdre pied physiquement. Délaissant complètement la possession du ballon, ils défendent beaucoup trop bas dans les ultimes minutes et tendent la joue aux Turcs... La gifle de Sabri, qui reprend en force une relance plein axe de Fernando est cinglante. Mais, quelque part, méritée. Car si l'état d'esprit d'esprit était irréprochable du côté girondin, la maîtrise du jeu et les occasions penchaient en faveur de Galatasaray ce soir.