La Coupe est déjà pleine

Jean Fernandez est bien le seul à avoir le sourire. La perspective de jouer un 16e de finale de Coupe de la Ligue le ravit. Mardi soir (21 heures), l'entraîneur de l'AS Nancy-Lorraine croisera la route de l'AJ Auxerre. Il y a encore quelques semaines, il était assis sur le banc bourguignon. "Cela fait plaisir de retrouver des gens qu'on apprécie, avec qui on a travaillé pendant cinq ans."

Mais les confrères de Fernandez ne partagent pas le même enthousiasme. Pour eux, jouer un tour de Coupe de la Ligue fin août, en pleine trêve internationale, cela relève d'abord du casse-tête. A Marcel-Picot, l'AJA sera, par exemple, privée d'Alain Traoré, Adama Coulibaly, Dariusz Dudka, Issam Jemaa, Dennis Oliech ou encore Delvin N'Dinga, retenus par leurs sélections. Laurent Fournier s'est pourtant bien gardé de tirer à boulets rouges sur une épreuve largement décriée, qui rapporte tout de même 1,7 million d'euros et un ticket européen au vainqueur. Francis Gillot s'en est chargé. Mercredi, l'entraîneur de Bordeaux "aura douze absents" à Saint-Etienne. "Ça n’a ni queue, ni tête ce truc, fulmine-t-il. C’est complètement incohérent. Apparemment, la Coupe de la Ligue n’intéresse personne. C’est encore plus le cas aujourd’hui."

Alain Casanova assure que, "comme toujours", son TFC "fera tout pour passer". Tout en soulignant que "ce match contre Nice sera compliqué". "Avec dix absents - les six joueurs retenus en sélection et quatre indisponibles sur blessure -, cela fait peu de pros aptes, déplorait l'entraîneur toulousain dimanche, après le revers face au PSG (1-3). J’ai du mal à comprendre qu’on puisse mettre un tour de Coupe de la Ligue dans une période internationale. J’ai entendu qu’il fallait lui donner du standing, mais là elle est tellement décriée, que c’est la mort du petit cheval, on ne va pas aller bien loin comme ça." Exemptés de ces 16es de finale, Lille, Marseille, Lyon, Paris, Sochaux et Rennes pourront, dans le même temps, recharger les accus et travailler sereinement. Mais eux aussi seront privés de leurs internationaux.

Bordeaux ira à Geoffroy-Guicahrd sans Carrasso, Plasil ou Nguemo. Une situation qui a le don d'exaspérer Marc Planus. "On s'est mis au niveau du rugby, a pesté le défenseur des Girondins. On était les premiers à critiquer le rugby, à se dire comment ils font pour faire ça. Arrivé en 2011 et faire ça, c'est incompréhensible. Quand vous êtes amputé de neuf joueurs à Saint-Etienne pour un premier tour de Coupe de la Ligue, c'est un peu faussé dès le départ". Il veut pourtant y voir aussi des bons côtés. "Ce sera l'occasion d'accumuler du temps de jeu pour certains du fait des nombreuses absences, tente-t-il de positiver. Il y a des joueurs qui, des fois, ne sont pas dans le groupe, qui bossent bien la semaine et qui méritent comme les autres de jouer. Peut-être qu'ils vont montrer quelque chose, être revanchards et ça, c'est positif pour la suite". Alors qui va se révéler ?