Coupe du monde des clubs - Pour Messi, des retrouvailles ratées et des excuses : "Le public a payé pour venir le voir"
Mis à jour 30/06/2025 à 00:17 GMT+2
C'était le sujet de la semaine et presque l'intérêt central de ce match qui paraissait bien déséquilibré : les retrouvailles entre Lionel Messi et le Paris Saint-Germain, son ancien club, ont fait bien moins d'étincelles qu'espéré (4-0). L'Argentin n'a que très peu pesé sur le jeu de l'Inter Miami. Peu importe pour son coach Javier Mascherano : le public était là pour lui, et cela sauve l'honneur.
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Être un génie ne fait pas forcément de vous un visionnaire. Le destin, le ciel, le karma – ce que vous voudrez – se sont organisés ce dimanche soir pour le rappeler à Lionel Messi dès la cinquième minute de jeu du huitième de finale de Coupe du monde des clubs entre l'Inter Miami et le Paris Saint-Germain. Quand Vitinha - ancien coéquipier et surtout souffre-douleur de l'Argentin au PSG - a permis à Joao Neves d'ouvrir le score de la tête grâce à un centre terriblement précis, il y avait un petit goût de revanche dans l'air. D'autant plus que la suite du match n'a pas été bien plus fameuse pour l'Argentin, comme un symbole.
Avant de quitter la capitale parisienne en 2023, il avait longuement milité contre la politique de recrutement du directeur sportif du club Luis Campos. En haut de la liste des reproches, des recrues, Vitinha en tête, qu'il estimait trop moyennes pour atteindre le toit de l'Europe. Cela l'agaçait à tel point que la situation était devenue personnelle entre les deux hommes, sur fond d'altercations à l'entraînement. Deux ans plus tard, le Paris Saint-Germain a fini par décrocher les étoiles de la Ligue des champions, avec le même Vitinha comme pièce-maitresse de l'entrejeu. Et la leçon d'humilité a donc rattrapé Lionel Messi jusqu'aux Etats-Unis ce dimanche soir (4-0).
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Pendant que l'Argentin traversait la première période comme un fantôme, le milieu de terrain parisien survolait la rencontre. Mais les difficultés de Messi ne se résumaient pas seulement à une comparaison difficile avec des joueurs de quinze ans leur cadet. L'octuple Ballon d'Or avait tout simplement l'air bien impuissant face aux affres de son équipe, qui encaissait quatre buts en 45 minutes et peinait à trouver des solutions pour sortir de sa moitié de terrain. C’était la première fois qu’il rencontrait l’un de ses anciens clubs et la montagne tant discutée durant la semaine a accouché d’une souris. Ses miracles ont été attendus et ne sont jamais venus. A la fin de la première mi-temps, les joueurs de l'Inter Miami avaient encaissé plus de buts qu'ils n'avaient touché de ballons dans le dernier tiers adverse.
"Un grand match" pour Mascherano
Malgré tout, l'entraîneur du club Javier Mascherano a estimé en conférence de presse que Lionel Messi avait fait "un grand match, surtout en seconde mi-temps." Il faut dire que son ancien coéquipier à Barcelone s'est effectivement activé dans le deuxième acte. On a retrouvé un peu du Messi que l'on a connu, avec des ouvertures, quelques chevauchées avec les canes qu'il lui reste, et surtout une passe délicieuse, en une touche de balle reprise de volée, pour Luis Suarez. Mais ce serait se contenter de bien peu, au vu du CV du joueur, que de se suffire de cela.
Sauf pour… Javier Mascherano, qui ne voulait rien entendre en conférence de presse. Le coach floridien estimait ainsi que – de toute façon – son Inter Miami avait "atteint ses objectifs" en sortant des poules, et tirait une satisfaction toute particulière de Lionel Messi. "Aujourd'hui à 38 ans, les gens continuent à acheter des billets pour venir le voir, il y avait le champion d'Europe mais le public a payé pour venir voir Messi à 38 ans" a-t-il répondu lorsqu'il a été interrogé sur la performance de son attaquant. Méthode Coué, en quelques sortes, après un match qu'il a qualifié de "bain de sang" un peu plus tôt. Mais pour les Argentins, Lionel Messi - qui a tout de même tenu a saluer ses anciens coéquipiers dans les couloirs du stade après la rencontre - a une aura particulière. Donc peu importe que le public ait apprécié sa performance ou non, tant qu'il continue de venir. Ce dimanche, il n'y avait plus beaucoup de branches auxquelles se raccrocher.
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