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Coupe du monde féminine : Pauline Peyraud-Magnin, gardienne de l'équipe de France, un drôle de doute

Vincent Roussel

Mis à jour 01/08/2023 à 22:08 GMT+2

La gardienne française, d’habitude solide et rassurante, a été une des rares Françaises à passer au travers lors du succès contre le Brésil (2-1). Pauline Peyraud-Magnin, qui a pris la suite de Sarah Bouhaddi en équipe de France, a montré de grosses lacunes dans le jeu au pied, loin de rasséréner sa défense. Pour aller loin, les Bleues auront pourtant besoin d’un dernier rempart irréprochable.

Pauline Peyraud-Magnin

Crédit: Getty Images

Elle a rejoint les vestiaires du Suncorp Stadium de Brisbane le visage fermé, pressée d’aller sous la douche, visiblement énervée, probablement déçue. Après la victoire des Françaises face au Brésil (2-1), la portière tricolore dissonait d’avec le reste des Bleues, dont les visages irradiaient de bonheur. Il faut dire que sa prestation a été très en-deçà de la performance collective globale très satisfaisante des Tricolores.
En première période, la gardienne de la Juventus a multiplié les approximations et les lenteurs dans le jeu au pied, faisant plusieurs fois de grosses frayeurs à son équipe. Si elle n’a rien pu faire sur l’égalisation de Debinha (58e), il y a aussi eu cet étrange moment de flottement plus tard en seconde période. Sur un long ballon brésilien à la 79e minute, où l’ancienne gardienne de l’OL et de l’OM n’est pas sortie, elle a obligé sa défense à revenir pour stopper, en s’y reprenant plusieurs fois, l’offensive sud-américaine.

Les Bleues vont avoir besoin de PPM à son plus haut niveau

Bref, un match sans pour celle qui a aussi défendu les couleurs d’Arsenal et qui prend, depuis 2020, la succession de Sarah Bouhaddi en équipe de France. Tandis que la portière aux 8 Ligue des champions, qui avait pris sa retraite internationale car fâchée avec Diacre, avant de rouvrir la porte, se lamente, par tweets réguliers, de devoir vivre ce Mondial depuis son canapé, elle sait que Peyraud-Magnin ne risque pas de lâcher la bride de si tôt.
Interrogé ce mardi, au Sydney Football Stadium, sur la possibilité de titulariser Constance Picaud, la future numéro 1 du PSG, pour le troisième match de phase de groupe face au Panama (12h, heure française), Hervé Renard a indiqué que la fille aux 43 sélections tiendrait sûrement sa place dans les cages malgré tout. "Le poste de gardienne est un poste spécial. Ce qu’il faut prendre en considération c’est qu’avant ce troisième match on n’est pas qualifiés. Ce n’est pas du tout la même façon (de l’aborder) que lorsqu’on est déjà qualifié pour le prochain tour, lorsqu’on a zéro pression", a dit l’homme à la chemise blanche.
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Pauline Peyraud-Magnin, longtemps impassable face à l'Italie

Crédit: Getty Images

"Nous on reste dans la compétition, on n’a que 4 points, restons concentrés. Une joueuse de haut niveau est capable de renouveler les efforts le plus souvent possible", a-t-il indiqué. Et c’est justement parce qu’il faudra plus revoir jusqu’au bout la Pauline Peyraud-Magnin souveraine, sereine et appliquée, même lorsque le travail se raréfie comme face à la Jamaïque, que cette baisse de régime soudaine face aux Auriverde a interrogé.
Une concurrence saine
Pour aller loin en Australie, l’équipe de France aura besoin d’une "PPM" a son zénith. Après sa prise de fonction fin mars, malgré l’émergence de Picaud, qu’il avait titularisé face au Canada en avril pour raviver la concurrence, Hervé Renard n’a pas surpris au moment de trancher concernant le statut de numéro 1 dans la hiérarchie des gardiennes. "Pourquoi le coach l'a choisie, je ne pourrai pas le dire, je ne suis pas dans sa tête. Mais moi je le comprends parce qu’elle a toutes les qualités pour être numéro 1 en équipe de France et en club", l’encensait le 19 juillet, lors d’une conférence de presse commune, la numéro 3 Solène Durand, avec qui elle a tissé de réels liens d’amitié hors des terrains.
"Quand on est dans une équipe, en club ou en sélection, il y a de la rivalité qui s’installe. Parfois elle est plutôt bonne, parfois elle est plutôt mauvaise. Avec Pauline on a toujours eu une bonne mentalité, c’est un plaisir de travailler avec elle", a indiqué la gardienne de Sassuolo. "C’est la première fois que je vis une concurrence aussi saine au sein d’un groupe", rebondissait Picaud.
"Elle n'a pas eu une carrière facile, elle est arrivée sur le tard et elle a su faire ses preuves, mais j’apprends vraiment grâce à elle", poursuivait la gardienne du PSG à propos de celle qui est longtemps restée dans l’ombre à Lyon, avant d’éclore à Issy, puis Saint-Etienne, et de confirmer à Marseille lors de la montée du club phocéen en D1.

Une joueuse, "dans son monde"

"C’est une joueuse qui a un caractère particulier. On va dire la vérité, elle est dans son monde", en rigolait Durand, soulignant à quelle point la native de la capitale des Gaules l’a soutenue lors de sa rupture des ligaments croisés en 2022. Un soutien qu’elle lui a rendu l’été dernier à l’Euro, lorsque Peyraud-Magnin a subitement perdu sa compagne.
Malgré ce drame, elle avait tenu son rang en Angleterre, participant pleinement au parcours des Bleues jusqu’en demi-finale, solide sur sa ligne, rassurante dans les airs du haut de son mètre 75, et seulement terrassée par une Alexandra Popp insatiable. Un travail collectif pour celle qui affiche avec ses homologues gardiennes une belle complicité, donc. "Pour ma part, j'observe beaucoup les coéquipières autour de moi, qui ont des qualités autre que les miennes. Pouvoir apprendre des gens qui sont autour de vous, c'est important", disait la principale intéressée avant d’entrer dans son premier Mondial.
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Pauline Peyraud-Magnin

Crédit: Getty Images

"Je fais tout pour l'équipe, y compris m'oublier parfois, si le collectif est fort on sera fortes", appuyait-elle pour souligner l’importance d’un groupe soudé. A-t-elle été rattrapée par la pression à l’heure de ce premier gros choc face aux Brésiliennes, dans une enceinte surchauffée ? La trentenaire n’a en tout cas pas dû être tendre avec elle-même après le match, consciente des lacunes qu’elle a pu afficher, mais sans en faire trop non plus. Ses hésitations ont été sans conséquences, et elle va tenter de rebondir, peut-être dès ce mercredi à Sydney, pour rappeler à tous ceux qui auraient pu en douter que la patronne, c’est bien elle.
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