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Capello peut-il rester?

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 28/06/2010 à 13:07 GMT+2

Toute l'Angleterre se pose la question après le fiasco de la campagne sud-africaine. Balayée par l'Allemagne en huitièmes de finale (1-4), la sélection anglaise a déçu tout au long du Mondial. La lune de miel entre les Anglais et Fabio Capello est terminée. Pourtant, pas sûr qu'il s'en aille...

2010 World Cup England Fabio Capello

Crédit: AFP

"Hero to zero". Pour Fabio Capello, le temps des amours avec la presse anglaise est terminé. La rupture est aussi brutale que la passion fut intense. Rarement un sélectionneur avait autant fait l'unanimité en Angleterre. Les Anglais adoraient Fabio Capello. Ils étaient persuadés de tenir le manager capable de ramener l'équipe aux Trois Lions sur le toit du monde. L'échec cuisant de la campagne sud-africaine vient mettre un terme à la lune de miel. De l'autre côté de la manche, on s'interroge aujourd'hui sur les responsabilités du technicien italien, mais aussi sur son avenir.
Depuis la violente sortie de route face à l'Allemagne dimanche (1-4), beaucoup reprochent à Capello des erreurs sur le fond comme sur la forme. Ceux qui avaient émis des doutes sur sa sélection il y a quelques semaines ont longtemps prêché dans le vide. Le fiasco de Bloemfontein leur donne l'occasion de se faire entendre avec davantage de force. Alors les questions fusent. Pourquoi avoir autant insisté pour faire revenir Jamie Carragher et Paul Scholes (ce dernier a refusé) alors qu'il s'en était très bien passé durant les éliminatoires? A quoi bon s'appuyer sur Emile Heskey, dont les limites au plus haut niveau sont patentes? Pourquoi s'obstiner à vouloir s'appuyer sur un Gareth Barry hors de forme? Pourquoi s'être obstiné à utiliser Steven Gerrard dans un contre-emploi improductif? Capello a cru bon de ne pas tenir compte de ces interrogations. Son expérience, son palmarès et ses résultats récents avec la sélection anglaise plaidaient pour lui. Mais la "Capello touch", censée faire toute la différence dans ce Mondial, n'a rien apporté. C'est le moins qu'on puisse dire.
La FA embarrassée
 Pour ne rien arranger, l'attitude de l'ancien entraîneur de l'AC Milan fait également débat, par-delà ses résultats bruts. Sa façon de beugler sur son adjoint, Stuart Pearce, a sidéré la flegmatique Albion. Les images ont fait un joli buzz sur internet. Au premier degré, elles sont poilantes, mais certains, notamment des entraîneurs anglais, se sont émus de cette façon de faire. Sa gestion du groupe est également en cause, comme sa façon de garder pour lui son 11 de départ jusqu'au tout dernier moment. Pas forcément l'idéal pour mettre ses joueurs dans les meilleurs dispositions. Bref, tous ces petits détails qui n'étaient que des détails quand tout allait bien sont aujourd'hui (re)mis sur le tapis dans la colonne "moins" de Capello.
La question de son départ se pose inévitablement. Elle lui a d'ailleurs été posée dès la conférence de presse d'après match dimanche. "Est-ce que je pense à démissionner? Non, absolument pas", a asséné l'Italien. Le contraire eut été étonnant. Capello est en position de force, contractuellement parlant. La confiance que lui vouait la fédération anglaise il y a encore trois semaines était telle qu'elle avait déjà prolongé son bail jusqu'en 2012. Les dirigeants anglais peuvent choisir de virer Capello, mais une telle décision présenterait deux handicaps: d'une part, elle reviendrait à admettre que la prolongation de contrat d'avant Mondial était une erreur. Surtout, ce serait un gouffre financier, puisque Capello toucherait 14,5 millions d'euros d'indemnité. En ces temps de crise, pas sûr que la chose serait du meilleur effet.
Redknapp: "C'est un bon"
La presse anglaise, elle se fout de ces considérations. Elle demande déjà à l'Italien de faire ses valises. Les anciens internationaux lâchent également Capello, à l'image d'Alan Shearer, très critique dimanche. "Ils ont été désespérants du début à la fin, juge-t-il. Je ne sais pas si c'est parce qu'ils n'aimaient pas le sélectionneur ou le système, mais les cadres n'ont pas été au niveau. Un seul truc peut résumer ça. Dans le dernier quart d'heure, alors qu'on a besoin de buts, on fait rentrer un gars comme Heskey qui n'a jamais marqué un but de sa vie... Il faut qu'on m'explique". Alan Hansen, l'ancien défenseur de Liverpool, ne voit pas comment l'Angleterre pourrait repartir avec le même sélectionneur. "Je pense qu'il partira. Je le pense parce qu'ils ont été mauvais. Pas juste sur ce match, mais durant tout le tournoi".
Les Anglais vont quand même devoir finir par s'interroger sur les véritables raisons de leur incapacité à tirer la quintessence de leur potentiel supposé. En 10 ans, la "Golden generation" n'a jamais dépassé les quarts de finale d'une grande compétition. Une misère. Elle a échoué avec Eriksson, avec McClaren, avec Capello. "Peut-être avons-nous surestimé la valeur de nos joueurs", s'interroge Harry Redknapp, l'entraîneur de Tottenham, un des rares à plaider pour le maintien de Capello. "C'est un bon. Son palmarès parle pour lui et il faut prendre de la distance. J'ai confiance en lui. Il ne faut pas tout changer", implore-t-il. Steven Gerrard et Frank Lampard ont eux aussi demandé le maintien de Capello. Pas sûr que la voix des trentenaires, eux-mêmes symboles des échecs répétées du Three Lions, suffisent à sauver la tête de celui qui faisait encore l'unanimité au Royaume il y a moins de trois semaines.
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