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Le cauchemar d'Evra

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ParEurosport

Mis à jour 20/06/2010 à 10:40 GMT+2

Nommé capitaine de l'équipe de France avant la compétition, Patrice Evra est aujourd'hui un pompier qui lutte contre plusieurs feux. Cette Coupe du monde, sa première, ressemble de très près à un fiasco. Il n'en est pas le premier responsable et le regrette sincèrement.

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Crédit: Eurosport

Ambition et envie chevillées au corps, Patrice Evra avait tout imaginé en arrivant en Afrique du Sud. Tous les scénarii. Du plus beau jusqu'au pire. Mais le latéral de Manchester United n'avait certainement pas pensé, ne serait-ce qu'une seule seconde, se retrouver par une soirée glaciale devant les médias pour disserter sur Nicolas Anelka, exclu quelques heures plus tôt de l'équipe de France après avoir insulté le sélectionneur national à la mi-temps d'un match perdu face au Mexique (0-2). Disons-le tout de go, cette Coupe du monde est cauchemardesque pour Patrice Evra. Et elle a des chances de le rester jusqu'au bout. A savoir mardi.
Tout avait pourtant bien commencé pour Evra. Comme dans un rêve et avec un brassard autour du bras. Pour son implication, ses états de service avec Manchester United autant qu'avec les Bleus, Patrice Evra avait hérité du capitanat de l'équipe de France, aux dépens de Thierry Henry, devenu simple remplaçant, ou de William Gallas, cadre qui n'en a que le nom. Ce nouveau statut, l'ancien Monégasque l'a vite pris au sérieux. Tout de suite, même. Présent, impliqué dans la vie du groupe et loué pour ses qualités de meneur par ses compères, qui n'ont cessé de lui lancer des fleurs. "Il a l'âme d'un capitaine" (Gignac), "il y a des leaders de vestiaires ou de terrain, lui arrive à faire les deux" (Toulalan), "Pat a tout pour ça" (Henry)... N'en jetez plus. Evra ne se voyait pas lancer une chasse aux sorcières au soir du deuxième match des Bleus et intervenir dans un vestiaire pour calmer un joueur ayant lancé des propos orduriers à l'adresse du sélectionneur. Comme si les résultats pitoyables des Bleus ne suffisaient pas.
"J'aimerais dire que j'ai gagné un match"
"On était dans une position catastrophique depuis le match contre le Mexique et on perd un coéquipier (Anelka). J'ai passé l'heure d'entraînement avec lui et il est mal, touché par ce qui se passe. On avait déjà un gros problème et là on en rajoute un supplémentaire", regrettait-il samedi, oscillant entre déception et colère retenue du mieux que possible. C'est à dire difficilement. Parce que Patrice Evra n'est pas l'un de ces cadres qui s'en foutent. Il n'a pas été bon depuis le début de la Coupe du monde, c'est une chose. Mais lui ne se cache et assume plus qu'il ne devrait. Samedi le président Escalettes lui a d'ailleurs rendu hommage : "Patrice assume ses fonctions de façon extraordinairement efficace et humaine. Ce sont des moments difficiles". Déjà ça de pris.
"Je n'aurais pas pensé, pour ma première Coupe du monde, qui est un événement spécial, en Afrique de surcroît, en arriver là. Ce n'est pas normal d'être dans cette situation", lance-t-il désabusé. La mâchoire est serrée, les yeux parfois dans le vague, l'homme est touché, comme jeudi lors de la Marseillaise où une larme avait perlé sur son visage. Il n'y peut rien, il est comme ça Evra. Il a pris le boulot à cœur et n'a pas été récompensé comme il l'imaginait. Il veut quand même y croire. Mardi, le défenseur de Manchester United espère que les Bleus montreront de l'orgueil et feront, enfin, honneur à leur maillot. A défaut de se qualifier. "Ce sera difficile mais j'aimerais bien me dire que dans ma carrière j'ai gagné un match de Coupe du monde. Juste ça. C'est rien en apparence mais pour nous en ce moment, c'est comme gravir une montagne." La France est tombée bien bas et Patrice Evra n'a rien pu faire pour éviter la chute.
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