Après Argentine – Pays-Bas (0-0, 4-2 t.a.b.), notre antisèche : Les Oranje ont oublié de jouer

On attendait un duel entre Lionel Messi et Arjen Robben. Mais on a assisté à une partie d'échecs où les défenses ont totalement neutralisé les attaques. Les Pays-Bas ont évolué encore plus bas qu'à l'accoutumée pour limiter l'impact de Messi. Avec succès, mais cela a aussi eu pour effet d'isoler leur ligne d'attaque, servie essentiellement sur des transmissions longues et souvent imprécises. Les Argentins n'ont pas eu trop de problème à maîtriser Robben dans ce contexte. Louis van Gaal a tenté de donner une option un peu plus offensive à la pause en lançant Janmaat à la place de Martins Indi. Les Néerlandais ont été un peu plus dangereux, Robben a touché un peu plus de ballons, mais ce n'était pas suffisant pour faire la différence face à une défense argentine bien organisée. Et éviter une séance de tirs au but qui a souri à la sélection albiceleste.

Dans un match très défensif, c'est quand même un gardien qui est sorti du lot. Sergio Romero restera le héros de l'Argentine après avoir sorti deux tentatives néerlandaises durant la séance des tirs au but, même s'il a été peu sollicité par ailleurs. Javier Mascherano a encore abattu un excellent travail au milieu. Enzo Perez et Gonzalo Higuain ont été les Argentins les plus percutants en première période avant de s'éteindre petit à petit. Lionel Messi a passé dix dribbles dans le match, mais sans réussir à se montrer dangereux, tout comme Arjen Robben pour les Pays-Bas. Ron Vlaar a de nouveau réalisé un match parfait dans son rôle de chef de la défense néerlandaise avec notamment deux interventions décisives devant Messi, mais il a précipité la chute des siens en manquant le premier tir au but de la série.

90e minute : La fin du match approche, et on se dirige logiquement vers la prolongation dans une rencontre sans occasion vraiment franche. Peu en vue jusqu'ici, Arjen Robben hérite enfin d'un ballon intéressant aux abords de la surface argentine. Il place une accélération devant Martin Demichelis, déjà averti et contraint de s'effacer, pour se présenter devant Sergio Romero et armer une frappe du pied gauche. Mais Javier Mascherano revient à toute vitesse pour contrer le tir de l'attaquant néerlandais d'un superbe tacle glissé et dégager le ballon en corner. Robben n'avait pas eu et n'aura pas une autre situation aussi intéressante. Les Pays-Bas non plus.

Après le Costa Rica, les Pays-Bas ont enchaîné par un deuxième 0-0 consécutif face à l'Argentine. C'est la première fois dans l'histoire de la Coupe du monde qu'une équipe fait deux 0-0 d'affilée dans des matches à élimination directe. Ça avait souri aux Néerlandais la première fois. Pas la deuxième.

Ça résume bien le match

"Perdre ainsi me rend malade. Ça me fait mal"

Avant ce match, il y avait plus de souci à se faire pour l'attaque de l'Argentine que pour celle des Pays-Bas. Malgré Lionel Messi, la sélection albiceleste a été privée d'un élément essentiel de son animation offensive en la personne d'Angel Di Maria. Avec un Sergio Agüero tout juste revenu de blessure, les Argentins manquaient de forces vives en attaque même si Gonzalo Higuain s'est réveillé contre la Belgique. Cela pouvait inciter les Pays-Bas à adopter une stratégie un peu plus offensive.

Comme le 3-4-3 que van Gaal avait déployé contre le Costa Rica. Même si les Néerlandais n'avaient pas marqué, ils avaient quand même eu beaucoup d'occasions. Contre l'Argentine, ils n'ont cadré qu'un seul tir en 120 minutes. Une statistique indigne du potentiel offensif de cette équipe oranje. En la tournant encore davantage vers la défensive contre une Argentine pourtant limitée au seul Messi en attaque, van Gaal l'a peut-être privée de sa meilleure chance d'accéder à la finale.