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Coupe du monde 2014 : A trois jours de Brésil-Croatie, São Paulo a toujours la fièvre

Laurent Vergne

Mis à jour 09/06/2014 à 21:21 GMT+2

Le bras de fer s'est poursuivi et s'est même durci lundi entre les grévistes du métro de Sao Paulo et les autorités. Et le Mondial approche...

Manifestations à l'aube devant la station de métro Ana Rosa, lundi matin, à Sao Paulo

Crédit: AFP

A 72 heures du coup d'envoi de la Coupe du monde, São Paulo, où se tiendra jeudi le match d'ouverture entre le Brésil et la Croatie, a connu une nouvelle poussée de fièvre lundi. Elle est essentiellement due à la grève qui touche le métro de la ville. Celle-ci dure depuis jeudi, et malgré une décision de justice qui l'a rendue illégale dimanche, le mouvement s'est poursuivi lundi. Du coup, la situation entre grévistes et police s'est tendue.
Lundi matin, les grévistes, soutenus par des membres du très actif MTST (mouvement des travailleurs sans toit), s'étaient donné rendez-vous à la station Ana Rosa. A 7 heures du matin, des échauffourées ont éclaté alors que les grévistes tentaient d'interdire l'accès de la station à certains non-grévistes. La police militaire a alors dû intervenir. Elle a procédé à 13 arrestations parmi les grévistes qui bloquaient la station Ana Rosa, mais ils ont été libérés dans la matinée. Dans la foulée, la société des transports a annoncé l'ouverture d'une procédure de licenciement à l'encontre de 61 grévistes, pour "entrave à la circulation et vandalisme", selon le secrétaire des transports métropolitains, Jurandir Fernandes. Selon lui, "la grève doit s'arrêter lundi soir".
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La station Ana Rosa, centre des tensions lundi à Sao Paulo

Crédit: AFP

Le gouvernement assure avoir un plan B
Rien n'est moins sûr après les incidents de la matinée, qui pourraient inciter les grévistes à emprunter une logique jusqu'au-boutiste. Lundi matin, 38 des 61 stations de métro que compte Sao Paulo fonctionnaient normalement. Mais une grande partie de la ligne 3 reste fermée. Or c'est là que se trouve la station Itaquera Corinthians, qui dessert l'Arena Corinthians, théâtre du match d'ouverture. La ligne s'arrête cinq stations en amont, soit à plusieurs kilomètres du stade. Si la ligne ne reprend pas un cours normal, l'accès au stade pourrait s'avérer compliqué pour les supporters jeudi.
Le gouvernement de l'Etat de São Paulo se veut néanmoins rassurant. Une nouvelle réunion est prévue lundi pour tenter de mettre fin au mouvement, mais les négociations achoppent toujours sur le montant de l'augmentation de salaire réclamé par les grévistes. Par la voix de Roberto Arantes, coordinateur du réseau métropolitain, le pouvoir local a fait savoir lundi qu'il avait prévu un "plan B" au cas où la grève durerait jusqu'à jeudi. Arantes n'a toutefois pas voulu en dévoiler les détails pour "des raisons de sécurité publiques." Il compte aussi sur la ligne "Expresso Cup", établie pour la Coupe du monde, qui doit rallier le centre-ville à Itaquera en 17 minutes. Mais ce ne devait être qu'un complément, pas une ligne principale...
Qu'ils prennent le bus ou le métro…
Parallèlement à la grève, la police a également dû faire face dans le centre-ville à la colère de manifestants, principalement des étudiants et des "sans-toit". Dès 5 heures du matin, ils avaient bloqué une partie de la circulation sur l'axe de la rue Vergueiro, brûlant des poubelles au passage. Ils ont ensuite convergé vers le secrétariat aux transports. Ceux-là non plus n'envisagent pas de calmer le jeu sous prétexte que le Mondial approche. Au contraire.
La FIFA, elle, reste officiellement imperturbable. "Nous ne sommes pas inquiets", a assuré Jérôme Valcke, lundi, à propos de la grève du métro de São Paulo. Mais en coulisses, le ton est différent. Sous couvert d'anonymat, un membre de la FIFA aurait déclaré au quotidien pauliste Estadao, que si le mouvement se poursuit, "ce sera un cauchemar pour le match d'ouverture". Mais Marco Del Nero, lui, a la solution. Membre du Comité exécutif de la FIFA, le dirigeant brésilien a suggéré aux fans de prendre "une voiture ou le bus" pour aller à Itaquera si le métro ne fonctionne pas jeudi. Pas bête. Une sortie digne de Marie-Antoinette...
De notre envoyé spécial à São Paulo, Laurent VERGNE
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