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Coupe du monde 2014 : L’Italie de Prandelli avance masquée

Gil Baudu

Mis à jour 12/06/2014 à 09:53 GMT+2

Quadruple championne du monde, la Squadra Azzurra a des arguments pour surprendre son monde au Brésil.

Andrea Pirlo et Mario Balotelli, stars d'une sélection italienne ambitieuse au Brésil

Crédit: AFP

Ce que l'histoire du football nous dit de l’Italie

1934, 1938, 1982 et 2006 : le maillot azzurro de la Squadra est orné de quatre étoiles. Une de moins que le Brésil. Mais une de plus que l’Allemagne. Deux de plus que l’Argentine et l’Uruguay. Parmi les huit nations couronnées depuis 1930, l’Italie est la seule quadruple championne du monde. Elle est aussi vice-championne d’Europe en titre.
Pour mesurer la régularité de la Nazionale, deux chiffres : elle a disputé six finales de Coupe du monde (1934, 1938, 1970, 1982, 1994, 2006). Et n’en a perdues que deux. A chaque fois face au Brésil.
Sa dernière présence sur le sol d’Amérique latine ne lui laisse pas un souvenir mémorable. En 1986, au Mexique, l’Italie a vite cédé son titre. Eliminée dès les huitièmes de finale, par l’équipe de France (2-0).
La dernière édition, en Afrique du Sud, l’Italie l’a traversée comme une ombre. Elle a été sortie dès la phase de poules, en terminant dernière du groupe F, derrière le Paraguay, la Slovaquie et même la Nouvelle-Zélande ! Quatre ans plus tard, la Squadra se doit une revanche. C’est dans ses gênes : depuis 1934, date de sa première participation à une Coupe du monde, elle réussit une édition sur deux. Au Brésil, elle se contenterait d’un quart de finale contre le Brésil ou l’Espagne. Plus si affinités. Quand on s’appelle l’Italie, on voit forcément plus loin…

Ce que vaut la Squadra aujourd'hui

  • Depuis qu’il est aux commandes de l’Italie, Cesare Prandelli tente de révolutionner la Squadra. L’heure est désormais à la maîtrise du ballon. C’est en développant un jeu chatoyant et offensif qu’elle s’est hissée en finale du dernier Euro. Au pays du Catenaccio, cette philosophie de jeu sonne comme une révolution. Les tifosi sont à nouveau sous le charme de leur équipe nationale. Même si, pour eux, rien de vaut la victoire.
  • L’Italie surfe également sur une bonne Coupe des Confédérations, conclue à la troisième place. Son élimination face à l’Espagne, aux tirs au but, a été vécue comme encourageante.  
  • Autre atout, et non des moindres : sa palette tactique. L’Italie de Prandelli sait s’adapter à n’importe quel adversaire. Elle sait moduler son système : la polyvalence de ses joueurs lui permet de jongler entre le 3-5-2, le 4-3-3, le 4-5-1 et le 4-3-1-2 et le 4-1-3-1-1, le système qui tient, a priori, la corde. Cette variété tactique rend la Squadra difficilement déchiffrable aux yeux des autres sélectionneurs.

Ce qui pourrait la pénaliser au Brésil

  • C’est un peu le revers de la médaille : cette Italie caméléon n’a pas d’organisation définie. Pas de ligne directrice sur le plan tactique. En misant son jeu sur la possession, Prandelli prend aussi le risque d’imiter un modèle en perte de vitesse.
  • Comme l’Allemagne, elle manque aussi d’un ratisseur aussi agressif que pouvait l'être Gattuso. Comme la Nationalmannschaft, la Squadra a perdu ce qui faisait sa force. A savoir sa capacité à courber l’échine quand le score l’exige. Elle n’excelle plus dans l’art de préserver un résultat.
  • Autre faiblesse, sa Pirlo-dépendance n’a jamais paru aussi criante. Elle l’est encore plus avec le forfait de Montolivo. Quel que soit le système mis en place, le stratège de la Juve est un pion essentiel de Prandelli. Mais Pirlo a 35 ans. Quand Verratti, 22 ans, est encore trop tendre pour endosser toute la responsabilité du jeu transalpin.
  • Reste deux inconnues aux avant-postes : Balotelli a beau être convaincant dès qu’il revêt la tunique azzurra, son tempérament peut le rendre ingérable. Cassano, lui, n’a jamais été le leader d’attaque attendu par l’Italie. Il devrait être un plan B au Brésil. Sa présence dans la liste des vingt-trois, il la doit autant à sa bonne saison avec Parme qu’au manque d’alternatives offensives. Prandelli s’est longtemps privé de Cassano pour favoriser l’émergence d’Insigne (23 ans) et d’Immobile (24 ans). Mais ils n’ont pas su en profiter.

Notre avis : Jamais aussi forte que quand on ne l'attend pas

Cette Squadra est un subtil mélange d’expérience et de jeunesse. Elle ne débarque pas au Brésil dans la forme de sa vie. En attestent ses récents nuls contre l'Irlande (0-0) et le Luxembourg (1-1). Mais cela rend l'Italie d’autant plus dangereuse : les versions de 1982, 1994 et 2006 n’étaient pas attendues. Elles avaient avancé masquées. Jusqu’à la finale. 
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Cesare Prandelli, le sélectionneur de l'Italie, félicite Andrea Pirlo.

Crédit: AFP

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