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Coupe du monde 2014 - Pour les Bleus, l’inconnue, c’est leur défense

Martin Mosnier

Mis à jour 13/06/2014 à 19:45 GMT+2

Charnière inexpérimentée, sentinelle peu habituée au poste, couloirs exposés au danger : la France a quelques raisons de douter de son système défensif à l’heure de débuter la Coupe du monde.

Sakho et Varane à Clairefontaine

Crédit: Panoramic

C’est un vrai paradoxe. Depuis huit matches, la France n’a encaissé que trois buts et un seul depuis le barrage aller en Ukraine. Pourtant, sa défense demeure la grande inconnue du onze de Deschamps. Non pas sur le casting, les hommes sont connus et installés désormais (Debuchy, Varane, Sakho, Evra) mais sur sa capacité à enchainer les matches à haute intensité sur une période très courte. Or, si l’attaque fait gagner des matches, c’est la défense qui fait gagner les grandes compétitions internationales. Dès que le Paraguay a haussé le ton physiquement face aux Bleus, ils en ont souffert. Voici les cinq points sensibles de l’arrière base tricolore.

L’expérience de la charnière

Quatre matches, aucune défaite, un but encaissé. La charnière Varane-Sakho a tout pour plaire. La jeunesse, la complémentarité et les résultats qui vont avec. Le barrage retour face à l’Ukraine a scellé leur association et leur a assuré de débuter le Mondial ensemble. Après avoir tâtonné pendant des années (de Ciani-Escudé à Rami-Mexès en passant par Yanga-Mbiwa-Sakho), la paire de défenseurs centraux a trouvé une identité. On doit s’en réjouir car il n’y a rien de pire que l’incertitude permanente à cet endroit sensible du onze. Une charnière doit s’installer. Mais avant de les comparer à leurs illustres aînés, Laurent Blanc et Marcel Desailly, il convient de rappeler le contexte.
A la veille de la Coupe du monde 1998, Marcel Desailly, 29 ans, comptait 42 sélections, Blanc, 32 ans, en cumulait 69. Les deux hommes avaient déjà été associés lors de l’Euro 96 et Blanc était déjà en 92. Varane et Sakho, 26 sélecitons à eux deux, vont disputer leur premier grand tournoi. Or, le duo exige un taulier. L’Espagne a Ramos, l’Italie Chiellini, le Brésil Thiago Silva, le Portugal Pepe, la Belgique Kompany, l’Allemagne Mertesacker, l’Argentine Demichelis, l’Angleterre Cahill. Varane a, certes, la tête bien faite et dégage la sérénité d’un trentenaire. Mais il n’a que 21 ans.

Des couloirs exposés à la menace

Fébrile contre la Norvège en première mi-temps, Mathieu Debuchy a-t-il la rigueur défensive nécessaire pour un grand tournoi international ? Le profil de l’ancien Lillois est intéressant car il sait plutôt bien déborder dans un couloir droit que Valbuena a tendance à repiquer dans l’axe. Face à une équipe regroupée comme le Honduras, il ne devrait pas y avoir de problème. Le vrai danger qui le guette, comme Evra à gauche, est d’être exposé. Le repli défensif n’est pas le souci majeur de Valbuena ou Benzema et, lors des matches de préparation, notamment la Norvège, Pogba, plus attiré par le but adverse que retenu par le sien, a laissé des boulevards dans son dos. Or, la grande force de la Suisse réside sur ses ailes avec les duos Lichtsteiner-Shaqiri, Rodriguez-Stocker.

Le genou de Varane

Si la France se qualifie pour les huitièmes de finale, elle enchainera quatre matches en quinze jours. Raphaël Varane n’a plus joué 360 minutes sur un laps de temps aussi court depuis la période qui s’étendait du 12 au 24 octobre… 2012 ! Cette saison, le Madrilène a débuté peu de rencontres (11 depuis le 19 novembre), la faute à un genou récalcitrant qui le fait souffrir depuis ses débuts chez les professionnels. Tiendra-t-il le temps d’une compétition aussi exigeante physiquement que la Coupe du monde ? Rien n’est moins sûr. Même si Franck Le Gall, le médecin des Bleus, s’est voulu rassurant ce samedi : "Il pourra enchainer les matches." En précisant : "Raphaël sera ménagé, l’objectif est de jouer les matches. Il ratera peut-être une ou deux séances pour que son genou absorbe bien les contraintes mécaniques." En cas de pépin, Didier Deschamps possède en Laurent Koscielny un recours de choix. Le Gunner s’est montré irréprochable en préparation.
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Raphaël Varane à Madrid le 24 avril 2014.

Crédit: AFP

Trois remplaçants en club pour tenir la baraque

Sakho, Varane et Cabaye, dont le rôle principal reste de protéger sa défense, ont très peu joué cette saison. 1958 minutes pour Varane, 1975 minutes pour Sakho, 3044 minutes pour Cabaye. Un trio qui fait partie du top 6 des Bleus ayant le moins joué. Seul Lucas Digne a moins joué cette saison que la charnière qui débutera la compétition. Ce qui pose de vraies questions sur le plan du rythme et de l’intensité.  

Le rôle de sentinelle de Cabaye 

Face à la Norvège et au Paraguay, Yohan Cabaye a semblé se chercher. Dans le positionnement, il a tâtonné et n’a pas semblé tout à fait un point physiquement. Bien meilleur face à la Jamaïque, il assurait en zone mixte "être désormais à 100%", qu’il avait "dû digérer la préparation." On peut le croire sur parole mais aussi se demander s’il sera capable de répondre au défi physique que vont lui imposer les Honduriens. Cabaye n’est pas un habitué du rôle de sentinelle comme peut l’être Mavuba à Lille. Deschamps l’a positionné devant la défense parce qu’il a choisi le 4-3-3, qu’il ne s’imaginait pas se passer de Matuidi, Cabaye ou Poga et que l’ancien Lillois semblait le plus à même de remplir cette fonction. Face au Honduras, il peut casser les lignes par son jeu long. Quand la France aura le ballon, il sera un atout précieux. En phase défensive, en revanche…
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La joie de Yohan Cabaye, buteur face à la Jamaïque

Crédit: AFP

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