Coupe du monde, Bleus : Benzema-Giroud, ça fonctionne… tant que les Bleus ont le ballon

La solution miracle n’existe pas. Ça se saurait. En décidant de confier les clés du camion à Benzema, Giroud et Valbuena, en leur laissant une liberté totale de mouvement sur le front de l’attaque, Didier Deschamps s’est aussi assuré un casse-tête dès que son équipe n’a plus le ballon. Face à la faiblesse de la Jamaïque, les Bleus n’en ont pas tellement souffert. Mais l’équipe de France a furieusement ressemblé, vu du stade, au PSG d’Ancelotti période septembre-décembre 2012. Une équipe coupée en deux avec, dans le rôle d’Ibrahimovic, Ménez et Lavezzi, les trois attaquants du "BGV" tricolore.

Giroud mais surtout Benzema et Valbuena devraient, face au Honduras, jouer à peu près où ils veulent. En phase offensive, la menace est plus difficile à anticiper pour l’adversaire. En phase défensive, en revanche, Deschamps connait les limites de son système : "Quand on a le ballon, c’est un avantage d’avoir des joueurs qui dézonent, permutent… Mais quand on n’a pas le ballon, cela demande de répartir les efforts entre eux", a-t-il expliqué en conférence de presse mardi.

"On a un travail rigoureux à faire en défense", a rebondi Giroud qui n’est pas le plus avare en efforts dans le replacement. Ceux de Benzema et Valbuena sont beaucoup plus timides. Leur passivité peut libérer les couloirs. Face à la Suisse dont le point fort réside sur ses ailes, il ne faudra pas rechigner aux tâches ingrates. A la question de savoir s’il était prêt à défendre dans son couloir dans un match à haute intensité, Benzema n’a convaincu personne et s’est contenté d’un laconique : "Il le faut." Clairement le Madrilène devra forcer sa nature au Brésil. "Il faut essayer de récupérer le ballon vite et faire un pressing sur les 4 ou 5 premières secondes quand on perd le ballon", préconise Giroud. "Il faut se replacer le plus vite possible dans la zone la plus proche. C’est un gros travail de concentration."

D’autant qu’à la récupération, le milieu de terrain n’a pas offert de garantie indiscutable. Yohan Cabaye a peiné lors des deux premiers matches (Norvège et Paraguay) dans son rôle de sentinelle et il existe toujours de vrais doutes quant à sa capacité à répondre à l’intensité d’un match de Coupe du monde notamment face aux guerriers du Honduras. Dès que le Paraguay a musclé son jeu, Cabaye a souffert. Pogba, lui, a raté ses matches de préparation. Trop occupé à se projeter vers l’avant ou à distribuer quelques gourmandises techniques inutiles. Un dilettantisme qui a mis en danger les Bleus. Si Debuchy a peiné en première mi-temps face à la Norvège, c’est parce que ni Pogba ni Valbuena ne l’ont protégé.

Matuidi a souvent fait le travail pour deux ou trois. Si son volume de jeu n’a pas d’égal dans cette équipe de France, le milieu du PSG ne peut pas non plus se démultiplier. Il aura besoin à ses côtés d’attaquants rigoureux : "C’est important que l’on conserve toujours un bon équilibre défensif", a rappelé Giroud mardi. "Dans la mesure où nous sommes des attaquants plutôt axiaux avec Karim, le sélectionneur nous demande d’être très attentifs sur ce point." Deschamps a sans doute décelé la faille de son organisation. La bonne volonté de chacun suffira-telle à équilibrer le onze ? Face au Honduras, cela pourrait suffire car ce sont les Bleus qui auront l’initiative du jeu. Pour le reste de la compétition, Deschamps devra peut-être s’adapter.